Vous vous souvenez de Wubly ? Cette charmante boule rose (je ne vais pas refaire la blague sur Kirby, je l’ai déjà faite) qui a dû secourir la planète Ubly est donc de retour dans un aspect plutôt… carré. Et il n’y a pas que lui qui est carré, c’est tout son univers qui l’est. On dirait qu’un méchant est passé par là… et en ait carrément (aha) profité pour modifier les aspects du jeu.
En effet, parler de « suite » ici n’est peut-être pas vraiment un terme adéquat, car hormis le personnage principal, le gameplay a subi une profonde refonte, au point de ne plus avoir de rapport avec son prédécesseur et partir sur totalement autre chose.
Peut-être est-ce pour ça que le jeu s’appelle en fait « Wubly² » et non « Wubly 2 », pour souligner l’aspect « carré » plus que le fait qu’il s’agisse d’une suite ? Subtil.
Auteur : 2DCube
Année : 2006
Support : Game Maker
Langue : Anglais
Présentation et téléchargement
Plusieurs années après la mort du Professeur Ubly (cf. Wubly, le précédent opus), une fois encore le mal allait frapper la planète Ubly. Cette fois, une mystérieuse créature se présentant comme Blockman transforma tout ce qui se trouvait sur la planète Ubly en blocs avec sa magie noire. Même les Ublies eux-mêmes, y compris notre héros Wubly et son frère Fubly. Bien sûr, ça ressemble à une histoire stupide qui aligne les clichés, mais malheureusement… c’est la vérité !
Wubly décida d’aller affronter Blockman, mais celui-ci était caché quelque part sur la planète, emportant avec lui tous les précieux anneaux Ubly qu’il avait volé. Sans le pouvoir des anneaux Ubly, les Ublies ne peuvent pas se déplacer eux-mêmes. Mais par chance, Wubly avait trouvé une invention du professeur Ubly (paix à son âme) qui était une sorte de grappin.
Autrefois inspiré par la saga Zelda, le professeur Ubly créa cette machine, dont Wubly doit maintenant se servir pour aller affronter Blockman. Fubly avait prévu de l’accompagner et d’aider son frère, mais décida qu’il ne pouvait finalement pas rater son émission TV ni son repas. Wubly l’avait compris, et commença son périple seul.
Bon, comme d’habitude, le scénario est plutôt là pour le contexte, ce qui fait qu’on y prête assez peu attention. On a cependant dans le jeu quelques petits « rappels des faits » (qu’il est possible de sauter) qui résument ce qui s’est passé et qui annoncent la suite. On ne peut pas vraiment parler de cinématiques, étant donné qu’il s’agit d’un simple texte défilant (parfois accompagné ou remplacé par des pop-ups, ce qui est un peu horripilant dans ce cas). Mais étant donné le fait que le scénario n’est ici pas le point le plus important, après tout c’est pas mal.
Donc l’univers de ce cher Wubly a radicalement changé, mais ce n’est pas tout : ainsi, le gameplay n’a plus rien à voir avec le plateforme/agilité du premier opus, ici il est même plutôt orienté réflexion (bien que quelquefois, les réflexes soient tout de même de rigueur). Le but est de finir chaque « puzzle » et d’arriver à la sortie de ceux-ci, non sans résoudre quelques énigmes au passage (par exemple : comment activer ce switch ? comment faire pour passer sans que toutes les pierres me tombent sur la tête ?). Pour ça, Wubly dispose d’un grappin, qu’il peut envoyer dans tous les sens (enfin, seulement à gauche, à droite, en haut et en bas, comme d’habitude…) pour s’agripper au mur le plus proche, déclencher des interrupteurs, briser un bloc, etc. Et bien qu’il puisse défier les lois de la gravité avec, il peut aussi se laisser influencer par celle-ci en se lâchant. Ainsi, il peut soit atteindre le mur, soit se laisser tracter pour finalement retomber sur ses pattes (ou je ne sais quoi d’autre).
Un exemple de l’intérêt de lâcher le grappin en cours de route. Soyez précis quand même…
La jouabilité est par conséquent plutôt simple, car seules cinq touches sont constamment requises : le pavé directionnel (pour envoyer le grappin) et la touche Espace (pour se lâcher). A cela, on peut ajouter la touche Echap (pour quitter) et X (pour se suicider… ben quoi, si vous vous fourvoyez dans votre résolution de puzzle, parfois c’est la seule solution…), utilisées moins souvent et un peu plus en marge. Bref, la prise en main est assez rapide.
Bien entendu, il faut faire attention à ne pas agripper n’importe quoi ou ne pas tomber sur quelque chose de peu accueillant. Ainsi, tomber sur des piques, agripper un bloc électrique ou rester trop près d’un bloc explosif peut avoir des conséquences un peu désagréables. Mais, hormis refaire le niveau courant, elles ne sont pas trop sévères (pas comme la sauvegarde qui s’efface si vous ne prenez pas soin de Wubly comme dans le premier opus, par exemple…). Donc peu de crises de nerfs sont à prévoir sur ce plan, à moins d’échouer à la dernière minute… mais dans ce cas, c’est à vous-mêmes qu’il faudra s’en prendre !
Ici, par exemple, ce serait ballot que je rate ma manoeuvre, vu tout ce que j’ai dû faire pour en arriver là….
Et pas question de s’ennuyer avec ce qui est prévu au programme : six mondes constitués de neuf niveaux chacun, plus un boss final. Et les mondes proposent des niveaux suffisamment variés pour ne pas se sentir las, chaque monde ayant ses spécificités. Ainsi, le monde aquatique sera le seul où on trouve de l’eau (sans blague), le monde obscur vous offrira un champ de vision plutôt restreint, le monde de feu vous enverra quelques boules de feu à esquiver… et dans tous ces mondes on retrouve une bonne variété de blocs : certains ne peuvent pas être saisis, d’autres le peuvent mais Wubly ne doit pas atterrir dessus, d’autres tomberont dès qu’ils seront agrippés, et quelques-uns peuvent déclencher ce processus pour tous les blocs concernés. Un vaste panel de blocs présents dans le jeu, donc.
Comble du raffinement, étant donné la configuration de la carte du monde, la plupart des niveaux peuvent être sautés ou faits dans un ordre différent, ce qui laisse un assez bon sentiment de liberté. On peut ainsi sauter des niveaux jugés trop difficiles ou rébarbatifs (parfois) si on veut aller affronter le boss le plus vite possible.
Le tout dans une ambiance qui a là encore changé par rapport au premier opus. Outre les carrés à outrance, on passe d’une ambiance nocturne et spatiale qui pouvait faire rêver à une ambiance plus colorée mais également un peu moins fantastique. On regrettera peut-être que les décors soient globalement moins immersifs et/ou ambiants, bien qu’on retrouve des couleurs adaptées à chaque monde. Un autre élément graphique, bel et bien présent dans le jeu précédent, disparaît lui aussi : ainsi, les effets de particules (qu’il était même possible de personnaliser auparavant !) sont passés à la trappe. Cependant, ici, ils ne sont pas vraiment nécessaires et ajouteraient peut-être plus de confusion qu’autre chose.
Mais globalement, le style graphique a été revu de sorte qu’il soit plus clair et lisible, ce qui était nécessaire pour un jeu de ce type. Les modifications citées précédemment, ainsi que les éléments du décor et le personnage plus détaillés vont dans ce sens. Ainsi, on n’est pas encombrés par des effets visuels trop superflus, ce qui est l’essentiel.
Par contre, les transitions sont parfois un peu brusques, les boîtes de dialogue n’étant pas spécialement immersives.
Les musiques mettent aussi bien dans l’ambiance des niveaux. Elles sont peut-être un peu lassantes si on y passe trop de temps, mais dans l’ensemble elles correspondent bien au jeu.
Mais c’est… un éditeur de niveaux ! Trop bien !
Et pour terminer sur une note avec un petit air de « Et après ? », parlons des bonus. Si vous avez joué au 1, vous devez certainement vous souvenir de la pléthore de modes de jeu, de niveaux bonus, de mini-jeux, d’effets graphiques ou sonores parsonnalisables ainsi que du système de Wubly dont il faut prendre soin ; ainsi, on avait un nombre conséquent de possiblités de passer du temps sur le jeu, parfois de façon inégale (certains mini-jeux n’étaient plus très amusants après la première fois, et le système de Wubly à bichonner embêtait parfois certains joueurs qui voulaient se concentrer sur les modes de jeu principaux).
Ici, oubliez tout ça, le nombre de bonus se compte sur les doigts d’une main. Mais finalement, ce n’était pas un mal de proposer un petit nombre de bonus pertinents plutôt qu’un grand nombre de bonus hétéroclites. Car ici, en ce qui concerne les bonus, on ne peut pas en parler sans mentionner la présence d’un éditeur de niveaux, qui est par excellence le genre de bonus qui peut prolonger la durée de vie d’un jeu de manière souvent conséquente. Bien que deux ou trois fonctionnalités n’y soient pas présentes (l’eau ou les boules de feu, entre autres), il est suffisamment complet pour construire des niveaux intéressants et riches en réflexion ou agilité. Une très bonne idée, donc, d’avoir inclus un éditeur. Bien sûr, comme tout bonus, il faudra évidemment le débloquer.
Hormis l’éditeur, il reste un mini-jeu ainsi qu’une surprise, mais rien de réellement passionnant à signaler.
Le mini-jeu de la natation est certes amusant au départ, mais on s’en lasse un peu par la suite.
Conclusion
Même s’il était tentant de faire une comparaison globale avec l’opus précédent, ce serait plutôt difficile puisque vous avez eu l’occasion de constater que les deux jeux étaient très différents. Difficile donc de dire si l’un est meilleur que l’autre… ça dépend plutôt de vous, si vous préférez un jeu plus orienté action (comme le 1) ou réflexion (comme le 2).
Toujours est-il que si on considère seulement cet opus, il s’agit d’un très bon jeu de réflexion, agréménté également de quelques phases où l’agilité est de rigueur, avec un gameplay original. A tester donc s’il s’agit de votre genre de jeu !