Pékin Express est un jeu d’aventure qui, à la fois, mérite et ne mérite pas le succès qu’il a.
Mérite, dans le sens où, quand il est à son meilleur niveau, il a effectivement tendance à surpasser un peu ce qui a pu se faire dans le même genre. Mais ne mérite pas, dans le sens où il est également capable de produire des séquences particulièrement foireuses (que les jeux d’aventure dans le même genre n’ont pas atteint non plus), à tel point que le positif qu’il a à offrir ne suffit clairement plus à compenser le négatif… et me fait considérer ce jeu comme finalement particulièrement surcoté.
Sérieusement, je reconnais qu’Amazing Race n’offrait pas forcément de moments aussi mémorables ou jouissifs que les meilleures séquences de Pékin Express ; mais au moins, ce jeu restait un minimum correct tout du long, et ne m’a jamais donné envie de balancer ma TV par la fenêtre ni d’ouvrir un compte Twitter juste pour insulter allègrement les responsables de mon énervement (je vous rassure, je ne l’ai pas fait).
Bref… même si ce programme a du positif à offrir, je préfère très largement me concentrer sur le négatif, pour montrer que non, Pékin Express n’est certainement pas le meilleur jeu de course qui n’ait jamais été fait.
Ce négatif a cependant tendance à varier selon les saisons, certaines étant beaucoup plus pourvues de défauts que d’autres. Personnellement, parmi celles que j’ai regardé, j’ai davantage apprécié les saisons 4 et 11, justement parce que le positif se faisait davantage ressentir, et que la production mettait moins l’accent sur ses dérives.
L’un de ces points négatifs notables avait d’ailleurs été le casting. Sur certaines saisons en particulier (surtout lors de la première salve de diffusion, avant la pause post-saison 10), certains binômes étaient de vraies têtes à claques, qui à elles seules avaient de quoi énerver en regardant le programme (je ne citerai pas de noms, je pense que les fans du programme sont plutôt unanimes à ce sujet…). Ca s’est cependant moins ressenti lors du retour du programme en saison 11, nonobstant quelques candidats ça et là qui n’ont pas eu grand-chose à envier aux pires qu’on a connu auparavant (rappelant ainsi les sombres heures de ce programme… chassez le naturel, etc.).
Mais le pire défaut de ce jeu réside surtout à mon sens dans les règles qui peuvent intervenir le temps d’un épisode (voire définir une saison entière), et qui s’avèrent être assez foireuses.
Alors, dit comme ça : est-ce si grave ? Après tout, même les meilleurs programmes peuvent commettre des erreurs ça et là, et se rendre compte que ça ne marche pas.
Mais voilà : Pékin Express collectionne ces règles foireuses, s’aperçoit qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec, et ne cherche jamais à les corriger. Alors que des cas de figure révoltants dus à la mauvaise régulation de ces twists ont déjà eu lieu une ou plusieurs fois, je n’ai pas cessé de déplorer leur présence à l’identique la saison suivante pour bon nombre d’entre eux, comme si la production n’avait absolument rien à se reprocher, ou se disait que c’était totalement voulu. Comme on dit : l’erreur est humaine, mais persévérer est diabolique…
Et c’est ce côté véritablement usant qui a fini par me faire décrocher de ce programme. Parce que je vous jure que c’était vraiment désespérant de voir la production s’accrocher autant à des règles pour lesquels le côté ultra grossier et foireux devenait de plus en plus évident. Et ça, même ce que Pékin Express avait encore de positif n’a plus suffi à me le faire supporter. Parce que j’en ai vraiment plus qu’assez d’être pris pour un débile en regardant ce programme. Depuis quand on doit se féliciter d’un échec au lieu de le réparer ? Et depuis quand je suis censé trouver cette approche louable ?
Donc vous l’aurez compris, comme j’ai arrêté de regarder assidûment ce jeu au bout d’un moment (approximativement la fin de la saison 13 ; par la suite, j’ai parfois suivi de très loin mais sans plus), la liste qui va suivre ne va pas être exhaustive.
Mais je pense qu’elle est toutefois suffisamment représentative des raisons pour lesquelles je ne considère pas Pékin Express comme un bon programme dans sa globalité. Une bonne partie des défauts que je vais lister arrive à expliquer à elle seule les raisons que j’ai pour arrêter d’espérer quelque chose de réellement positif de ce concept.
10 – Les twists et complications d’épreuves superflues…
On commence petit.
Je triche d’ailleurs un peu ici, car il s’agit plus d’un reproche global que je pourrais faire à un bon paquet d’épreuves de ce jeu ; mais ça reste quand même une tendance de fond qui méritait d’être soulignée.
Je tiens à souligner que la plupart du temps, j’adore la créativité dont la production peut faire preuve pour trouver des épreuves variées pour les candidats (… la plupart du temps), ce qui est aisément l’un des meilleurs points de ce programme pour moi. Mais voilà, parfois, cette créativité a tendance à aller un peu trop loin, et à davantage desservir les épreuves en question.
En fait, il y a deux reproches principaux que je pourrais faire qui rentrent dans cette catégorie :
- les règles additionnelles superflues, qui sont là juste pour compliquer la tâche pour les candidats. Je ne suis pas contre en ajouter quelques-unes ça et là, mais quand elles s’empilent trop, ça devient flagrant. Par exemple, je pourrais citer l’épreuve de pédalo en saison 12, qui était déjà bien assez complexe avec le pédalo et le repérage à effectuer, et qui n’avait clairement pas besoin d’une cloche à ne pas faire sonner pour pimenter davantage l’épreuve.
- les twists qui surviennent pendant l’épreuve (surtout les treks). On a une épreuve déjà assez consistante, mais là, surprise ! On change les règles au milieu. Ce côté « surprise » devient assez forcé à la longue, et a parfois tendance à rendre inutilement aléatoire le déroulement d’une épreuve. Pour citer la saison 12 encore une fois, citons l’échange de handicaps… selon un pronostic. Qu’est-ce que le pronostic apportait, hormis rendre l’épreuve plus hasardeuse qu’elle ne l’est déjà ?
9 – Le drapeau noir… en triangulaire
Des deux drapeaux emblématiques de l’émission, je préfère le noir sans hésiter (oui, vous devez à présent vous douter que je vais parler du rouge beaucoup plus loin…), d’autant plus que celui-ci a l’intelligence d’évoluer, contrairement à son homologue rouge (ça va être un plaisir de le défoncer, celui-là, clairement).
Mais… il y a quand même quelque chose qui ne va pas avec : le cas de figure de la triangulaire. Comprenez par là : trois binômes bloqués au même endroit, avec un drapeau noir qu’ils se passent de main en main. Car on ne peut pas redonner le drapeau noir au binôme qui nous l’a donné… mais les règles ne prévoient pas le cas de figure d’interblocage où A donne à B, B donne à C puis C donne à A. Et le pire, c’est que (comme pour quasiment toutes les autres règles…), le programme se rend compte du problème quand ça a lieu, mais ne fait rien pour le corriger…
Et ça, même si ce n’est effectivement pas le pire problème que je peux avoir à déplorer, le fait que la production n’ait pas particulièrement réfléchi à le corriger en dépit de ses occurrences, c’est assez représentatif de ce qui ne va pas avec la mentalité de la production…
8 – Sprint final et handicap
J’aime la règle du sprint final (ce qui est d’ailleurs une bonne surprise pour moi, car sur le papier je considérais juste ça comme un moyen de rallonger l’émission artificiellement…) ; mais il y a un cas de figure dans laquelle c’est moins le cas : c’est lorsqu’une équipe a eu un handicap durant l’étape.
Quand un binôme handicapé doit participer au sprint final, le membre qui s’en charge doit quand même subir un « demi-handicap » durant celui-ci.
Alors, déjà, c’est un peu ridicule dans l’idée selon le handicap en question (si c’est 11 ananas, on n’en garde que 5,5 en en coupant un en deux – comme si ça allait changer grand-chose ; si c’est une personne avec un panier de fruits, on garde juste la personne et non le panier de fruits au lieu de les couper en deux tous les deux…), mais si ce n’était que ça le problème, ce serait du chipotage.
Non, le problème que j’ai avec ça, c’est surtout lorsque l’équipe handicapée n’est ni première, ni immunisée d’une étape, mais qu’elle n’est pas dernière non plus. Le binôme arrivé dernier sera plus enclin à choisir le binôme qui a le handicap pour que ce soit plus facile pour lui…
En fait, ça me dérange pour deux raisons :
- la première, c’est qu’on pourrait se dire que l’équipe handicapée a déjà été assez gênée comme ça, et qu’il n’y a pas besoin d’en rajouter une couche… mais bon, on peut se dire que ça fait partie du jeu, car c’était déjà une chance pour eux d’être tombés sur une enveloppe noire plus clémente, et qu’ils doivent se battre jusqu’au bout pour conserver leur place dans la course. Admettons, mais dans ce cas, il y a un autre point qui me gêne…
- la seconde, c’est que quitte à la faire participer au sprint final, autant officialiser directement leur place au sein de celui-ci, et préciser en début d’étape qu’elle doit soit remporter l’immunité, soit la gagner pour y échapper… au moins, ce serait moins « hypocrite » que de demander au binôme arrivé dernier de les choisir.
Cela étant, oui, à ma grande surprise, c’est déjà arrivé qu’un binôme handicapé ne soit pas choisi pour le sprint final… mais ça reste quand même davantage l’exception.
Jusqu’ici, les points 10 à 8 restaient encore assez mineurs ; les suivants vont davantage me gêner.
7 – Les épreuves d’immunité à acharnement
Un scénario qui arrive malheureusement trop souvent dans certaines épreuves d’immunité qui se disputent à trois binômes.
Il y a deux cas de figure distincts où ça se produit, mais qui ont un point commun : lors de leur progression, les binômes peuvent décider quel adversaire ils vont handicaper en cours de route.
Les épreuves concernées suivent l’un de ces deux modèles :
- L’épreuve de résistance, où un membre du binôme doit tenir une position le plus longtemps possible, en étant régulièrement handicapé par ses adversaires ; celui qui résiste le plus longtemps gagne.
- L’épreuve où il faut accumuler le meilleur score en un temps imparti (nombre d’objets à récolter, pesée…), mais durant laquelle les adversaires peuvent handicaper un binôme pour qu’il ne cumule pas autant de points.
Dans les deux cas de figure, il suffit qu’il y ait une rivalité entre binômes, ou un binôme jugé plus dangereux que les deux autres pour qu’on se retrouve avec le scénario suivant : le binôme A handicape le binôme B, et le binôme B handicape le binôme A… et le binôme C va handicaper le binôme de son choix. Au final, le binôme choisi par C (sur lequel les deux équipes se seront acharnées) a de fortes chances de sauter en premier, et le binôme C, qui n’aura pas été embêté jusqu’à l’élimination d’un concurrent, a de plus fortes chances de gagner…
Et franchement, je ne comprends pas comment la production peut laisser passer ça alors que le problème inhérent à ce genre d’épreuve est évident, surtout avec trois binômes en compétition. Ca fait depuis les premières saisons qu’on a ce genre de scénario dans ce genre d’épreuves, et très rares sont les fois où ça ne se passe pas selon la procédure que j’ai décrite. A tel point qu’un binôme a déjà abandonné de son propre gré car il s’était rendu compte que ça ne servait à rien de continuer vu l’acharnement dont il a été victime…
Vous arrivez pourtant à faire de bonnes épreuves d’immunité en dehors de ça, pourquoi vous vous obstinez lors de chaque saison à en faire une dans ce style alors que c’est juste grossier ?
6 – Les pousseurs/ralentisseurs
Autant ça a toujours un petit côté fun de mixer les binômes le temps d’une demi-étape… autant cette façon-là de le faire m’a toujours semblé stupide.
Le principe est simple : pour chaque binôme mixé, on a un pousseur, qui est le membre du binôme d’origine qui va déterminer la place dans le classement à l’arrivée ; et un ralentisseur, membre d’un autre binôme, dont le rôle sera de ralentir comme il le peut la progression du pousseur.
Et rien que dans le principe, on se dit que cette règle est débile, parce qu’on ne voit pas ce qui peut l’empêcher d’être appliquée à l’extrême… comme en saison 4 d’ailleurs, où l’un des ralentisseurs avait tout simplement refusé de reprendre la course. Dans ce cas, il suffit que tous les ralentisseurs fassent la même chose et puis voilà… en fait, cette règle ne sert qu’à créer des tensions, finalement. Et les fois où ce n’est pas le cas, lorsque les ralentisseurs ne tentent rien… cette règle ne sert alors à rien (comme c’était le cas en saison 5 où on aurait pu avoir toute la 2e moitié de l’étape en mode classique que ça n’aurait rien changé…).
Sinon, pour citer une note positive au sujet du mixage des binômes : les saisons récentes font ça mieux, en trouvant un autre moyen plus pertinent pour élaborer un classement entre binômes mixés (quitte à ce que ce twist ne soit joué qu’en première partie d’étape, là où les pousseurs/ralentisseurs intervenaient en seconde partie).
Comme quoi, pour une fois, ça fait plaisir de voir le programme vraiment se remettre en question sur une règle bancale… et j’aimerais vraiment que davantage de règles puissent suivre cette remise en question.
5 – Le coffre maudit
Bon, par honnêteté intellectuelle, je me dois de préciser que je n’ai pas regardé la saison 9, et que les points que je connais à son sujet le sont majoritairement via des résumés d’émissions. Mais franchement, vu que j’avais déjà dû lâcher la saison 8 en cours de route car sa première moitié m’irritait trop, je pense que mon énervement envers la saison 9 aurait atteint des sommets, tant cette saison est un excellent condensé des tendances qu’a Pékin Express à en faire trop.
Le nombre de règles différentes et de twists appliqués est juste hallucinant, si bien que je comprends aisément que cette saison soit souvent considérée parmi les pires selon les fans. Donc si je voulais me défouler sur cette saison dans ce top 10, j’aurais eu du choix. Après, certaines règles appliquées durant cette saison n’en sont pas exclusives non plus. Mais celle qui donne son nom à cette saison… elle passe pas trop, pour moi.
Déjà, je ne suis pas fan des règles qui donnent un avantage à certains candidats… mais dont l’avantage en question consiste à en pénaliser d’autres (ça va être un thème récurrent de ce top 10, d’ailleurs). Je ne dis pas que ce n’est pas forcément mérité, mais ça donne aussi un peu trop souvent un prétexte à certains pour en pourrir d’autres volontairement, et créer des tensions pour maintenir artificiellement un intérêt de visionnage très « télé-réalité ».
Alors la règle du Coffre maudit, qui permet d’attribuer un handicap au binôme de son choix… je ne pense pas que j’ai besoin d’en dire beaucoup plus. C’est un peu la même idée que l’attribution du Passager mystère (et au passage, cumuler Passager mystère ET Coffre maudit sur une même saison, c’est un peu trop, comme pour changer au sujet de cette saison 9…) ; sauf que le Passager mystère n’est pas forcément un handicap, ce qui le fait échapper à ce classement (en dépit de son côté « promotion de people gratuite »). Le Coffre maudit, en revanche, va forcément attribuer un handicap, et créer des situations de tension pour des raisons du type « Pourquoi vous nous avez affublé de ce handicap ? On va vouloir se venger ». Tout ça juste pour une règle imposée…
En outre, ça casse également l’intérêt des étapes non éliminatoires, puisque le handicap ne devient plus une contrepartie pour rester dans la course… pour la saison qui a le plus comporté d’étapes non éliminatoires, c’est très paradoxal.
4 – Les Intouchables
Je me suis un peu défoulé sur la saison 9 dans mon point précédent ; mais il n’y a pas de raison que la saison 8 y échappe, alors qu’elle aussi m’a plutôt énervé. Mais assez étonnamment vu le sujet de ce top, ce n’était pas à cause de règles mal conçues (à part celle dont je vais parler…), mais à cause de son casting.
J’ai lâché cette saison 8 en cours de visionnage, car je ne supportais plus une grande partie des binômes qui y étaient présents. Et l’un des moments qui m’a fait le plus haïr l’un d’entre eux a été lors de l’application de cette règle.
Elle s’applique aux étapes qui sont des successions de mini-sprints. Le binôme qui gagne le premier sprint est défini comme le binôme des Intouchables (non, ça ne fait pas référence à un film ultra populaire sorti à la même période, j’en suis sûr !) et a le pouvoir de décider, pour chaque mini-sprint qui suit, parmi les deux premiers binômes arrivés, celui qui le remporte et n’a pas besoin de continuer à concourir, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que deux binômes pour le sprint final.
Bref, c’est une règle qui donne quasiment tout pouvoir à un même binôme, quoi. Et qui peut donc se permettre de juger à la tête du client qui va gagner chaque mini-sprint. Si un binôme remporte chaque mini-sprint, peu importe, s’il ne revient pas aux Intouchables, il sera bon pour le sprint final. C’est quoi cette règle de merde ? Désolé, mais c’est juste complètement con. Vous sortez cette règle sous couvert de « stratégie » dans le but non avoué de créer des tensions entre les binômes. Et c’est bien l’un des points qui m’a exaspéré pendant plusieurs saisons de Pékin Express : les règles faites exprès pour générer des conflits. Je ne suis pas contre un peu de stratégie dans ce jeu, mais il y a des moyens plus subtils et moins discordants que ça pour le faire. La règle des Intouchables, c’est juste grossier.
3 – Les enveloppes noires aléatoires en demi-finale
Une règle qui intervient souvent en demi-finale… et entre ça et le Time is money, on peut dire que les fins de saison de Pékin Express sont vraiment foireuses.
Le principe est simple : la demi-finale qui fait s’opposer trois binômes est décomposée en trois sprints distincts. Pour chaque sprint, le premier remporte une amulette, et le dernier pioche une enveloppe noire. L’idée est donc d’éviter le plus possible de se retrouver dernier, pour ne pas accroître le nombre de chances de tomber sur l’enveloppe éliminatoire.
Sur le papier, on peut se dire que c’est pas forcément une mauvaise idée d’un point de vue statistique, puisqu’un binôme avec 2 enveloppes noires aura plus de chances de perdre, et un binôme qui a les 3 sera forcément éliminé… mais évidemment, il reste le cas de figure où les trois binômes en ont une chacun. Ce qui revient donc juste à déterminer le perdant par un tirage au sort équiprobable…
Désolé, mais je trouve ça juste très mauvais comme manière de procéder. Une bonne règle de jeu est une règle qui sait anticiper tous les cas de figure possibles, ou au moins le maximum pour ne léser personne. Mais là, le cas de figure « une enveloppe chacun » n’est pas un cas si exceptionnel que ça, au point même que c’est arrivé deux fois à un même binôme qui a été éliminé comme ça deux saisons de suite… donc non seulement vous laissez passer une règle très mal fichue, mais en plus de ça, vous n’êtes pas dérangés une seule seconde par l’inéquité qu’elle engendre !
Finalement, un simple système de classement par points pour chaque sprint aurait très bien pu faire l’affaire. Ca aurait non seulement été un moyen équitable de départager les binômes, mais de plus non basé sur le hasard.
2 – Le drapeau rouge
Je suis sûr que vous l’attendiez, celui-là. Après tout, quand je pense aux travers de Pékin Express, le drapeau rouge et sa récurrence systématique me viennent tout de suite à l’esprit, et ce n’est pas pour rien.
Le principe de base n’est pourtant pas si mauvais (au contraire) : l’équipe qui a ce drapeau peut immobiliser une autre équipe qu’elle croise pendant une certaine durée. Et vous savez quoi ? Sur le papier, cette règle ne ferait même pas partie de ce top 10.
Sauf que mise en pratique… elle peut devenir particulièrement irritante. Et ça aide encore moins quand le capital sympathie du binôme qui l’a entre les mains est déjà très bas…
En fait, remontons à la saison 5, où le binôme qui l’a eu en sa possession (deux fois dans la saison, en plus…) ne s’est pas contenté de flaguer à tout va, mais en a carrément fait un outil stratégique pour remodeler le classement à sa guise, et s’assurer que personne ne franchirait la ligne d’arrivée tant qu’un binôme en particulier n’est pas arrivé. Je reconnais que c’était plutôt astucieux de leur part… mais ça pose un énorme problème : la course ne sert plus à rien, vu qu’ils peuvent carrément décider de qui va pouvoir continuer ou non. C’est le même problème que pour les Intouchables, où il suffit qu’un binôme soit dans le collimateur de celui qui a le pouvoir pour qu’il n’ait plus aucune chance.
Et ce cas de figure est arrivé en saison 9… avec un binôme qui voulait absolument en éliminer un autre, et s’est acharné dessus avec ce drapeau pour qu’ils ne puissent jamais franchir la ligne d’arrivée en laissant passer tous les autres avant. C’était juste profondément dégueulasse.
Bref, une règle qui n’est pourtant pas inintéressante sur le papier devient juste complètement abusée, faute de régulation.
Je reconnais quand même que depuis l’arrivée du sprint final, ce genre de stratégie est devenu plus risqué, car le binôme qui arrive dernier peut encore se venger dans certains cas en entraînant celui qui les a flagués dans sa chute… mais ça ne règle pas tout non plus.
Alors qu’on aurait pu rajouter de nouvelles règles autour du drapeau rouge pour que ce ne soit pas aussi horripilant et qu’on ne puisse pas l’employer à l’extrême : interdiction de flaguer un même binôme deux fois de suite, possibilité de ne flaguer chaque binôme qu’une ou deux fois… c’est tout simple, pourtant.
Je ne pouvais pas ne pas mettre cette règle en dehors du top 3. Elle est tellement emblématique et ses conséquences sont tellement puissantes que ça en fait pour moi l’une des règles les plus mal conçues de Pékin Express, et ça me laisse un goût encore plus amer quand il s’agit de l’une des règles les plus cultes de l’émission.
Cela étant, une règle plus fraîchement arrivée a réussi à être encore mieux placée, car son impact est encore plus important…
1 – Le Time is money… non régulé !!!
Ou comment gâcher complètement le plaisir de suivre une finale quand on tombe sur le cas de figure foireux.
Auparavant, c’était simple : à chaque sprint composant la finale (jusqu’à l’avant-dernier), le binôme qui le remportait volait une amulette au binôme adverse. Cette règle n’était pas forcément sans défauts, mais pourquoi pas.
Puis le Time is money est arrivé. Alors, sur le papier, cette règle est très intéressante : en effet, la somme du binôme perdant dépend de son retard sur le binôme gagnant, et il a donc tout intérêt à se dépêcher pour perdre le moins d’argent possible. Pour le spectateur, c’est aussi une bonne idée, car même lorsqu’un binôme est annoncé gagnant, le suspense continue à planer sur la somme que va perdre l’autre binôme.
Mais bon, du coup, il y a un cas de figure plutôt évident là encore qui va se poser : que se passe-t-il si un binôme a trop de retard ? Eh bien… il perd tout. Quand c’est étalé sur les trois sprints, je peux comprendre ; mais en un seul, ce n’est vraiment pas normal du tout.
Vous n’imaginez pas à quel point ça m’a énervé lorsque c’est arrivé en saison 13. Un binôme qui avait pourtant plus d’argent que l’autre, mais qui, à cause d’un retard un peu trop important lors du premier sprint, a perdu toute sa cagnotte d’un seul coup. NON. Là, ce n’est plus redonner de l’intérêt à un sprint, c’est juste du foutage de gueule. Je sais que le sprint final détermine qui va garder le fric à la fin, mais je m’en fous, ce n’est juste PAS normal de pouvoir gagner 60 000 euros en un seul sprint intermédiaire.
Vous auriez pu faire en sorte qu’un binôme ne puisse pas perdre plus d’un tiers de sa cagnotte initiale à chaque sprint intermédiaire, par exemple, histoire que le binôme adverse puisse monter jusqu’à 100 000 euros d’une façon plus méritante. Mais non, vous choisissez juste la solution de facilité et du « ah ben tant pis pour le binôme lésé ».
Vous me sortez complètement des enjeux de la finale en ne régulant pas plus que ça la somme potentiellement perdue. A partir du moment où un binôme perd tout son fric à cause d’un seul sprint où ils ont la malchance d’avoir un peu trop de retard, j’en ai plus rien à foutre de les voir regagner des clopinettes après. Il fallait vous arranger en amont pour que cette situation n’arrive pas, point.
Et attendez, c’est pas fini ! Parce que lorsqu’un binôme arrive à zéro avant le sprint final… il concourt juste pour l’honneur !
Non mais là, vous enterrez encore plus l’intérêt que j’ai à regarder la suite ! A ce stade, quel est l’intérêt de faire concourir le binôme à zéro ? Autant qu’il en profite pour faire du tourisme et laisser la production perdre 100 000 euros en en faisant profiter les adversaires, parce que là je ne vais pas les pleurer pour assumer les conséquences de leur règle d’une stupidité absolue !
Quand Fort Boyard s’est rendue compte, en 2002, qu’il existait un cas de figure où une équipe pouvait remporter moins que le minimum garanti en cas de défaite (bon, c’était aussi arrivé une fois en 1996, mais c’était légèrement moins flagrant), dès l’année suivante ils ont défini une règle où le montant minimum serait le même pour tout le monde, au moins pour remercier de la participation de l’équipe. Mais Pékin Express, en revanche, ça fait plusieurs saisons d’affilée où ils se disent que c’est parfaitement normal qu’un binôme puisse remporter une somme ridicule (même en ne parlant pas des cas où un binôme est arrivé à zéro, une fois un binôme est arrivé à 1 400 euros, ce qui reste minable pour ce genre de programme).
Merde, en fait, c’est pire que ça car c’est une régression totale par rapport à ce qui se faisait auparavant… car c’était déjà arrivé en saison 4 qu’un binôme n’ait plus d’amulette avant le sprint final ; et dans ce cas-là, la production avait annoncé que s’il gagnait, il remporterait quand même 10 000 euros. Donc il existait un minimum syndical ! Pourquoi l’avoir retiré, sérieusement ?!
Cette règle est aisément le numéro 1 de ce flop 10 parce qu’elle atténue considérablement l’intérêt de regarder une finale, mais également la saison entière, si c’est pour se dire qu’on peut être déçu de l’avoir suivie attentivement juste pour voir un binôme gagner des miettes. C’est majoritairement à cause de celle-ci que je n’ai plus d’entrain pour suivre des nouvelles saisons, car même si les autres règles y sont pour quelque chose et me découragent d’avance, c’est celle-ci qui me fait me dire que je prends le risque de regarder une saison qui va se solder par un foutage de gueule total.
Conclusion
Pfiou ! Ca défoule de se lâcher sur ce programme.
J’aurais d’ailleurs pu citer d’autres idées foireuses dans le lot, comme cette fâcheuse manie qu’a la production d’introduire une dégustation de piments ou de plats épicés à quasiment chaque saison (mais j’ai déjà fait un article à part entière en ce qui concerne mon aversion pour tout ce qui est épreuves de dégustation dans les jeux d’aventure, donc ça aurait fait un peu redite… même si Pékin Express s’était surpassé à ce sujet dans la saison 17, qui semblait elle-même être une excellente prétendante au titre de saison la plus irritante que le programme n’ait jamais faite, de ce que j’en ai vu). Mais cette liste est déjà assez bien garnie pour soutenir mon point de vue.
Encore une fois, je n’ai rien contre la formule de base de Pékin Express ; mais à l’instar de Fort Boyard, il suffit que l’exécution du programme soit particulièrement foireuse pour que celle-ci ne me suffise pas à apprécier le programme, en dépit du fait que c’est une bonne base. Surtout quand on a des producteurs qui s’obstinent à ce point-là à cultiver les aspects qui ne vont pas, rendant d’autant plus frustrant le fait d’avoir un aussi bon matériau de base être aussi mal exploité. C’est vraiment confier de la confiture aux cochons, c’est tout ce que j’ai à dire.
Et je suis vraiment attristé qu’à l’instar du « trio sacré » des jeux d’aventure du PAF, ce soit ce programme-là qui soit toujours autant mis sur un piédestal. Il le justifiait peut-être lors de ses premières saisons, quand ses défauts n’étaient pas encore trop gênants ; mais à mes yeux, il ne mérite plus d’être considéré comme une référence en la matière. Sachant qu’au final, la seule sanction possible pour que le programme décide enfin de se remettre en cause, c’est l’audience (comme ça a été le cas pour la saison 11 après la pause de l’émission), je préfère vraiment ne plus le regarder ni réagir dessus. Car le regarder même pour en dire du négatif, c’est le regarder quand même ; et dans cette optique, la production considèrera ça comme une victoire, que le programme soit bon ou non…