Oui, après mon classement négatif de la dernière fois, il fallait quand même que je fasse une contrepartie plus positive.
Même si, dans un sens, c’était aussi l’un de mes objectifs, lorsque je me suis lancé dans ces critiques de jeux. Certes, l’aspect “analyse/critique” m’intéresse ; toutefois, ce qui m’a motivé à davantage parler de jeux TV, ce sont aussi certains jeux davantage tombés dans l’oubli. Souvent parce qu’ils sont passés assez inaperçus lors de leur diffusion, parce qu’ils ont connu une durée de vie très courte, ou parce qu’on en parle beaucoup moins.
Et, parmi ceux-là, il y avait tout de même certaines pépites, qui méritaient d’être mentionnées.
Cependant, si mon classement précédent n’était pas une liste des jeux que je détestais le plus, ce classement-là va cette fois-ci davantage ressembler à une liste des jeux que j’aime le plus… à laquelle on aurait amputé les jeux les plus connus.
Oui, forcément, Pyramide et Slam (qui figurent dans le top 3 de mes jeux préférés) n’ont aucune raison de figurer dans une liste de jeux sous-estimés, compte tenu de leur popularité et de la longévité à laquelle ils ont eu droit. Idem pour 8 chances de tout gagner : même si on en parle moins et qu’il n’a pas été autant mis en avant, j’estime qu’en 6 ans d’existence, il a tout de même eu une fenêtre d’exposition assez honorable.
Donc, finalement, l’idée, ici, c’est de me dire : “Si je devais mentionner 10 jeux qui ont été oubliés du grand public, lesquels mériteraient davantage d’attention ?”. Bon, il y en a largement plus que 10 à mes yeux ; mais pour les autres, les critiques que j’ai faites sont toujours là.
Comme pour le classement précédent, je ne me focaliserai que sur les jeux qui ont connu une diffusion en France. En effet, c’est plus facile pour moi de jauger (de façon certes très relative) la popularité de formats diffusés par chez nous, et d’avoir pu connaître pour certains la diffusion “en direct”.
Même si, effectivement, il y a des cas de figure où ça semble plutôt évident, comme le jeu britannique The Exit List qui avait connu moins d’une dizaine d’épisodes, et qui n’a quasiment pas été exporté au-delà de ses frontières (et qui aurait très certainement figuré dans ce classement si j’avais inclus les jeux étrangers).
Ah, et enfin… par rapport au point numéro 3 de mon classement des jeux surcotés, je me dois tout de même de préciser une mention honorable pour les jeux d’aventure qui ne s’appellent pas Koh-Lanta, Fort Boyard ou Pékin Express (… et La carte aux trésors ; mais ce jeu-là est moins concerné par le favoritisme du public).
Je ne me sentais pas trop de refaire un point spécifique là-dessus, parce que j’en ai déjà un peu parlé dans le classement des surcotés, et beaucoup parlé dans l’article à ce sujet.
Et que je voulais mettre d’autres jeux en avant, également.
10 – Jeopardy!
Hum… comment dire…
Oui, d’un côté, je pense que pas mal de gens ont déjà dû entendre parler de Jeopardy!, dans la mesure où c’est une institution outre-Atlantique (depuis 1964, soit un an plus tôt que l’ancêtre de Des chiffres et des lettres !), et où on y a parfois fait référence dans la pop-culture (en particulier celle venant des US). Moi-même, je me souviens d’un épisode d’Une nounou d’enfer où Fran participe au jeu.
En revanche… est-ce que beaucoup de gens se sont souvenus que ce jeu avait connu une version française ? Ça m’étonnerait. Et pourtant, si : elle était diffusée sur TF1, de 1989 à 1992, en fin de matinée, et présentée par Philippe Risoli.
Certes, 3 ans, c’est honorable ; mais, d’une part, je pense que Le juste prix qui a suivi a dû quelque peu éclipser ce qu’avait présenté Philippe Risoli juste avant ; et, d’autre part, vu l’image que s’est coltinée TF1 par la suite, ceux qui ont plutôt l’habitude de la version “temps de cerveau disponible pour Coca-Cola” seraient sans doute surpris d’apprendre qu’un jeu de culture générale pure, sans suspense ni grands enjeux à la QVGDM, ou sans candidats bébêtes façon années 2000, a existé sur cette chaîne… (d’ailleurs, ce sera le seul jeu de ce classement diffusé par TF1, c’est dire)
De fait, peut-être est-ce cette image de TF1 qui appartient désormais au passé qui n’a pas aidé à se souvenir de cette version française.
Et pourtant, elle le mériterait. Certes, en revoyant un épisode, le côté “fin des années 80-début des années 90” nous saute aux yeux ; mais bon, le plateau et l’habillage pourraient très bien recevoir un bon lifting. La mécanique, en revanche, elle, n’a pas pris une ride : en particulier au niveau de son rythme, qui fait que ce jeu est finalement loin d’être ennuyeux.
Mais bon, je reconnais que c’était probablement plus difficile d’installer ce format en France sur le tard ; et je pense que c’est désormais peine perdue pour le retenter, surtout quand la France a définitivement adopté Questions pour un champion (lancé un an plus tôt que Jeopardy!, et sur une chaîne à laquelle on associe davantage ce genre de programme) comme jeu de référence niveau culture générale. Après, je ne m’en plains pas, QPUC étant un très bon jeu lui aussi.
(En revanche, si on pouvait relancer Jeopardy! pour le mettre à la place de l’un des jeux du midi, ce serait une bonne idée… je dis ça, je dis rien…)
9 – Ces années-là
Je n’irais pas jusqu’à dire que Ces années-là est le jeu du siècle, d’autant plus que son côté so 90’s dans la forme lui a fait prendre un léger coup de vieux ; toutefois, sa mécanique reste quand même très bien exploitée.
On a de bout en bout un jeu dont le but est d’estimer l’année durant laquelle des événements se sont produits, et qui exploite cette idée durant 4 manches (dont une finale individuelle) de façon variée.
C’est propre, ça met en avant un concept à la fois assez spécifique pour ne pas faire doublon avec d’autres jeux (à ma connaissance, seul Carbone 14 a proposé de jouer avec la datation d’événements par la suite ; plus quelques questions d’estimation de dates ça et là dans Attention à la marche ou 8 chances de tout gagner), mais à la fois assez intéressant pour faire une émission dessus à part entière ; bref, c’est un jeu efficace, avec un principe intemporel (un paradoxe, pour un jeu basé sur des dates !), dont ça ne me déplairait clairement pas d’en voir une version un peu modernisée.
8 – Réveillez vos méninges / Un mot peut en cacher un autre
Je me suis permis de traiter ces deux jeux ensemble, pour deux raisons.
D’une part, on doit ces concepts au même producteur (David Rosconval / French TV) ; d’autre part, car ce sont des jeux de fin de matinée. Et il y a d’ailleurs un troisième jeu qui correspond à ces deux critères ; mais lui, il sera placé beaucoup plus haut.
A moins de s’appeler Motus ou Les z’amours (ou Chacun son tour… même si, pour le coup, je le trouve un peu surestimé, comme j’ai déjà eu l’occasion d’en parler), les jeux de fin de matinée sont souvent ceux qui passent les plus inaperçus, puisqu’on les diffuse sur des cases peu exposées, dont la plupart des gens se foutent. D’ailleurs, même Motus se faisait parfois charrier sur le fait qu’il n’était regardé que par des chômeurs…
Mais d’un autre côté, ça en fait également un laboratoire intéressant pour tenter de nouveaux formats (du moment qu’ils sont à bas budget, forcément…), et des formats qui ne seraient pas assez fédérateurs pour être diffusés sur des cases plus exposées. Même si, à ce niveau-là, Slam a réussi à se démarquer, en passant d’un humble jeu de fin de matinée estival en 2009, au pilier de l’après-midi jeux de France 3 toujours présent 15 ans plus tard.
En ce qui concerne UMPECUA, il s’agit d’un jeu de lettres, sans grande prétention, mais qui fait très bien son job.
Le problème, c’est que, de façon générale, les jeux de lettres ne sont pas (ou ne sont plus) très fédérateurs. Des chiffres et des lettres l’était pendant un temps, mais a fini par être rétrogradé en fond de grille puis supprimé car de moins en moins suivi ; quant à En toutes lettres (puis TLMASMAD), ceux-ci mettent en avant une ambiance plus marquée (avec des people notamment…), sans laquelle le public serait sans doute plus restreint.
Quant à Réveillez vos méninges, il s’agit d’un jeu un peu façon Programme d’entraînement cérébral du Docteur Kawashima (même s’il n’a pas la prétention de faire rajeunir votre cerveau… et tant mieux d’ailleurs, puisque les scientifiques ont été plutôt sceptiques concernant l’efficacité de ce jeu de Nintendo en la matière). Comprendre par là qu’il va proposer plusieurs mini-jeux qui stimulent la réflexion de façon générale : la mémoire, le calcul mental, la logique spatiale…
Il n’a certes pas été le seul jeu à le faire (à nouveau, on en reparlera un peu plus loin) ; mais ça reste un genre de jeu assez peu présent sur nos ondes, et à nouveau, il le fait plutôt efficacement.
Mais bon, voilà : forcément, avec une diffusion vers 11 heures du matin, c’est difficile d’attirer les foules, d’autant plus avec des concepts qui n’ont pas de grandes prétentions. Et j’imagine que France 2, à la fois pour des raisons de popularité et de budget, a préféré privilégier Motus, qui était en place depuis bien plus longtemps… jusqu’à ce que ce jeu soit jugé trop vieillot.
Depuis, c’est particulièrement regrettable, dans la mesure où France 2 ne tente absolument plus rien dans cette case de fin de matinée (même si UMPECUA aura eu droit à un retour post-Covid, qui n’aura malheureusement pas duré au-delà), si ce n’est une rediffusion de TLMASMAD. Ce qui constitue vraiment un manque pour ce genre de jeu…
7 – Le cube
Quelque part, je m’en veux un peu de ne pas lui avoir consacré un article à part entière, et de lui avoir fait partager la vedette avec 60 secondes chrono ; alors que, pour moi, y a pas photo, Le cube est le meilleur format des deux.
Hormis peut-être le côté “sans filet” (là où 60 secondes chrono a été plus généreux avec ses paliers) et le problème de captation du son lorsque les candidats sont dans le fameux cube, ce jeu propose en revanche une ambiance science-fiction beaucoup plus porteuse à mon sens, avec des défis sollicitant des qualités plus variées. Et tant que la production avait de l’imagination pour continuer à proposer de tels défis, ce jeu aurait pu durer.
Mais bon, je pense que ce jeu est malheureusement sorti durant une période qui lui a été très défavorable.
D’une part : c’était l’époque où France 2 galérait avec son access, parce qu’elle devait placer un maximum de publicités avant 20 heures, mais qu’elle cherchait encore les formats adéquats pour remplir la case, avec les contraintes que ça impliquait (ce qui explique d’ailleurs également pourquoi j’ai trouvé les épisodes un peu trop courts, pour le coup). Et comme cette case était déjà sinistrée depuis quelques années, ça n’a pas aidé à installer un nouveau format.
D’autre part : c’était aussi l’époque où Fort Boyard avait entamé sa mue, début des années 2010, avec un bon paquet de nouveautés… dont des défis qui n’étaient pas sans rappeler ceux du Cube ou de 60 secondes chrono. Dont les versions françaises sont certes sorties après Fort Boyard 2011 ; mais dont les formats à l’international existaient déjà auparavant. De fait, je suis malheureusement sûr qu’une grande partie du public est persuadée que les nouveaux défis de Fort Boyard viennent exclusivement de l’imagination du Père Fouras, alors qu’en réalité ce ne serait pas surprenant qu’il se soit inspiré d’ailleurs… en outre, vu la déliquescence de Fort Boyard durant la décennie, quitte à voir les défis en question, j’aurais préféré les voir dans les émissions idoines.
Dommage, je pense que ce format aurait mérité bien mieux que deux pauvres mois de diffusion estivale. Et également une page Wikipédia dont un contributeur n’aurait pas enlevé toute la liste des jeux sous prétexte que ça n’avait aucun intérêt encyclopédique…
Et pour continuer à parler de l’access sinistré de France 2 début des années 2010…
6 – Volte-Face
Alors… je n’irais pas jusqu’à dire que le public est réfractaire à la nouveauté ; mais, parfois, ses exigences à ce sujet me semblent… bizarres.
Parce que, quitte à comparer ce jeu avec une autre production Air Prod, je trouve que Volte-Face aurait mérité d’avoir plus de succès que Chacun son tour… bon, après, je suis conscient que je compare un peu des choux et des carottes, ces deux jeux n’ayant pas eu le même créneau de diffusion, et n’ayant pas été proposés à la même époque.
Bref. Volte-Face.
J’ai trouvé que le concept était quand même vraiment recherché. On sentait cette volonté de proposer quelque chose d’un peu novateur, avec sa propre ambiance, sa propre mécanique, et l’idée d’avoir des candidats qui collaborent pour finalement se retourner l’un contre l’autre. Ce qui n’était pas si courant que ça en France, où, à ma connaissance, le public n’a connu que Le maillon faible (qui, lui, est resté dans les mémoires, plutôt à juste titre). Là où les anglo-saxons ont connu d’autres formats comme Breakaway (qu’on aurait pu avoir à la place de Harry) ou Divided (celui-là, en revanche, je suis bien content qu’on n’y ait pas encore eu droit, bêrk).
Et, franchement, je trouve que Volte-Face se débrouillait très bien à ce niveau. Bon, certes, je pense qu’il aurait mérité quelques ajustements ça et là… mais c’est le lot de pas mal de jeux fraîchement lancés, et je suis sûr qu’au bout d’un moment, ces problèmes auraient été corrigés.
Ah, et, non, je ne me moquerai pas de la soi-disant complexité des règles ; qui semblait honnêtement plutôt venir du fait que Nagui lui-même avait eu un peu de mal à les expliquer, alors qu’en soi, elles se comprennent pas trop difficilement. En tout cas, au bout de deux ou trois épisodes, on comprend comment le jeu fonctionne, et où il veut en venir. Peut-être que ça a pu jouer dans le rejet de certains spectateurs, mais c’est dommage de s’arrêter là. Avec ce genre de raisonnement, Pyramide n’aurait même pas dépassé 3 mois de diffusion…
Ce qui est d’autant plus frustrant, c’est que, malgré un mauvais démarrage, les audiences du jeu semblaient progresser sur la fin de sa diffusion de 3 mois ; comme quoi, les dés ne sont pas forcément jetés dès la première émission, et un bon bouche-à-oreille peut sauver un format qu’on pensait condamné dès le départ.
Si France 2 l’avait laissé s’installer un peu plus, peut-être qu’il aurait pu devenir un nouveau format pérenne. Mais comme la pression financière était trop forte, elle n’a malheureusement pas pu se le permettre…
5 – Télé la question
On a parlé de la case sinistrée de l’access de France 2 début des années 2010 ; parlons à présent de la case sinistrée de début d’après-midi de France 3 durant les années 2000 !
Cependant, qualitativement parlant, elle aura peut-être été davantage hétérogène, en oscillant du médiocre La liste gagnante au très correct Un contre tous (que les Belges connaissent sous le nom Septante et un, avec une bien meilleure longévité), en passant par le passable Drôle de couple et le plat Connaissez-vous bien la France ?.
Aussi, pour moi, le meilleur jeu de cette case était très facilement Télé la question. Sur lequel je n’aurais cependant pas grand-chose à dire : à l’instar de Jeopardy!, c’est une mécanique de culture générale efficace et rythmée, qui fait très bien le job ; et qui aurait certainement mieux fonctionné au sein de l’après-midi jeux de France 3 que dans une case sinistrée, je pense. (D’ailleurs, si vous pouviez remettre Télé la question pour remplacer Le jeu des 1000 euros, on y gagnerait vraiment au change…)
Bon, on notera toutefois la tentative de régionalisation du programme, que j’ai trouvée un peu dispensable ; mais qui, selon les dires de France 3 à l’époque, aurait permis de faire durer le jeu un peu plus longtemps que s’il était resté sur le réseau national. C’est toujours ça de pris. Et puis, si on voit le bon côté des choses, ça aura permis d’avoir 5 fois plus d’émissions ! … si on captait les 5 éditions régionales en même temps.
4 – 5 anneaux d’or
J’en ai parlé en introduction de ma critique : en dépit d’un prime qui permettait de découvrir le programme avant sa programmation hebdomadaire (le samedi en fin d’après-midi), les audiences de 5 anneaux d’or n’ont malheureusement jamais décollé. Et même s’il aura quand même duré un an, je pense que France 2 avait dû laisser le programme un peu par dépit, car elle ne pouvait pas se permettre de lancer une saison 2 avec une émission oscillant entre seulement 5 et 7% de parts de marché.
Et pourtant, d’une certaine manière, 5 anneaux d’or aurait mérité qu’on en parle un peu plus. Le concept à base de localisation spatiale a un potentiel beaucoup plus large qu’il n’y paraît au premier abord ; où je me disais qu’à part situer des villes sur une carte, on risquait d’en faire le tour très rapidement. Que nenni : en effet, ce jeu a su prouver qu’on pouvait faire beaucoup plus que ça, en jouant également sur l’estimation, la mémoire visuelle, la logique spatiale, la culture générale… vraiment, j’ai été très agréablement surpris de voir toutes les possibilités que ce format pouvait offrir.
Et rien que pour ça, il aurait mérité de faire davantage parler de lui. D’autant plus qu’au cas où on se serait lassé de la structure QVGDM-like en duel, il y aurait certainement eu moyen de continuer à conserver le principe de localisation spatiale dans une mécanique globale un peu différente. Il faudrait que je me penche sur une réécriture de règles à ce sujet, d’ailleurs, ça pourrait être un exercice intéressant.
3 – Le coffre
J’ai l’impression que je cite beaucoup Nagui et/ou sa société de production dans ce classement… bon, d’un autre côté, c’est plutôt mérité, car je trouve que lui et Air Prod font le plus souvent des créations recherchées (ou des imports de formats étrangers recherchés), avec des principes intéressants. Du moins quand ils produisent pour France 2 (parce que France 3, en revanche, entre La liste gagnante et Trouvez l’intrus, l’effort fourni semble bien moindre…) et qu’ils ne se contentent pas de remaker des formats qu’on aurait préféré oublier tels que Que le meilleur gagne ou N’oubliez pas votre brosse à dents.
A nouveau, Le coffre fait partie de ces formats qui ont su jouer sur une idée originale, et l’exploiter de façon intéressante. Ici, en l’occurrence, l’idée d’acheter les réponses à des négociateurs, qui deviennent eux aussi des acteurs à part entière du jeu. Ce qui en faisait d’ailleurs un très bon exemple de jeu interactif, puisque certains spectateurs pouvaient également jouer par téléphone.
Et c’est une idée qui, à ma connaissance, n’a jamais été vraiment revue ailleurs. Ce qui est dommage, car je trouve qu’elle a vraiment un énorme potentiel.
Et pour rester sur Nagui…
2 – Le numéro gagnant
Vu ma diatribe au sujet de Que le meilleur gagne dans mon classement des jeux les plus surcotés, je pense que vous deviez clairement vous attendre à retrouver Le numéro gagnant dans cette liste.
Tout comme Le coffre, c’était un jeu sorti début des années 2000, durant la traversée du désert post-TF1 de Nagui ; et même s’il a duré un an, il n’a malheureusement pas trop marqué les mémoires. Dommage, tout comme pour Le coffre, j’aurais très largement préféré que ce soit ce jeu-là qui mette fin à la traversée du désert de Nagui plutôt que TLMVPSP… et aussi, qu’il fasse un peu oublier QLMG, parce qu’il est 100 fois meilleur.
Je l’ai dit dans ma critique, mais pour moi, Le numéro gagnant, c’est un QLMG-like qu’on a su exploiter à son plein potentiel, et qu’on a su rendre largement plus intéressant dans sa structure, sa thématique (entièrement axée sur les réponses numériques) et sa forme.
Ainsi, on a une manche de sélection plus recherchée, plus fluide et moins répétitive que dans QLMG ; une deuxième manche elle aussi plus recherchée que dans QLMG (où c’est juste un duplicata de la manche 1, mais avec seulement 10 candidats…), même si son principe n’est pas parfait ; et une finale qui figure aisément dans mon top 10 des meilleures manches de jeux TV (à tel point qu’elle en occupe même la première place).
Et au niveau de la forme : franchement, les jeux de lumière et la bande-son signée Keith et Matthew Strachan, ça a largement plus de gueule que Nagui qui met les candidats en boîte ! (Bon, on sent quand même quelques relents de QLMG dans la façon de présenter le jeu, notamment en manche 1, où le rythme reste perfectible… mais ça reste largement moins pire)
Je le redis : messieurs dames les producteurs et diffuseurs, il y a vraiment largement plus de potentiel dans ce jeu que vous ne le pensez. Alors, s’il vous plaît, oubliez vos énièmes projets de remakes de QLMG, et redonnez une chance au Numéro gagnant. Il en vaut la peine.
1 – La gym des neurones
Très certainement ma production préférée de David Rosconval ; et très certainement la plus injustement oubliée, je le crains… à tel point d’ailleurs qu’hormis une bande-annonce et un court extrait, c’est devenu très difficile d’en retrouver du contenu, sans passer par les inathèques.
A nouveau, c’est le problème des jeux de fin de matinée : non seulement le public les voit principalement comme un meublage de case peu regardée, avec moins de moyens que pour les autres créneaux, et n’y fait généralement pas plus gaffe que ça ; mais le diffuseur a tendance à les voir également comme des bouche-trous saisonniers. Et c’est encore pire depuis la décennie 2020, où le budget alloué aux jeux TV étant de plus en plus décroissant, fait sauter les créneaux les moins regardés et uniformisent la programmation 6 ou 7 jours sur 7 (tant pis pour ceux qui n’aiment pas Chacun son tour, il n’y a plus que ça en fin de matinée maintenant)… clairement, dans ces conditions, on ne pourrait plus du tout avoir La gym des neurones programmée comme à l’époque.
Et pourtant, c’est sans aucun doute le programme de fin de matinée le plus ambitieux que j’aie pu voir, même s’il n’en donne pas l’impression vu comme ça.
Au niveau de la mécanique, on a une continuité intéressante entre les manches 1 et 2, avec un principe inédit ; au niveau des questions posées, on a un peu de tout, y compris de la mémoire et de la logique (mise en avant de façon moins m’as-tu-vu que 100% logique, soit dit en passant…) ; on a également des expériences réalisées sur le plateau par l’animateur Bruno Guévenoux (qui, dans une interview, se souvenait encore très bien de ce jeu une quinzaine d’années plus tard)… même le générique de fin était pensé comme un dernier clin d’œil pour le spectateur, avec une énigme qui lui était posée !
Vraiment, on sent toute la passion qui a été mise dans ce format ; alors que le public ne devait probablement pas en demander autant vu le créneau auquel il était destiné !
Conclusion
Ben… que dire de plus, à part que j’aimerais beaucoup revoir les jeux dont je viens de parler ?
Bon, c’est malheureusement un vœu pieux pour la quasi-totalité d’entre eux, j’en conviens. En règle générale, quand un concept n’a pas très bien fonctionné ou n’a pas beaucoup fait parler de lui dès le départ, il n’a plus de quoi susciter l’attention aux yeux des diffuseurs. A quoi bon relancer une marque qui a laissé le public indifférent ? Et, oui, c’est malheureusement pour ça aussi qu’on se coltine sans arrêt des remakes de Que le meilleur gagne plutôt qu’un retour du Numéro gagnant ; ou que L’académie des 9 a eu droit à autant de remakes/revivals eu égard à sa popularité dans les années 80, quand bien même le public y est devenu bien plus indifférent par la suite ; ou que l’appétence soudaine de M6 pour les jeux TV ne concerne que des marques déjà bien éprouvées.
Et j’aimerais bien dire qu’une solution toute simple serait de relancer les jeux en question sous un autre titre, voire une autre identité. Après tout, ça a bien fonctionné pour Les 12 coups de midi (remake de Crésus), TLMASMAD (remake d’En toutes lettres) et Au pied du mur (remake de 1 contre 100). Mais même là, les formats initiaux avaient réussi à fonctionner correctement et à laisser une trace…
Mais en tout cas, je ne peux que remercier les producteurs qui ont tenté ces formats, ainsi que les diffuseurs pour leur avoir tout de même laissé une petite chance. Seulement, on ne peut pas toujours influer sur les goûts du grand public, ni sur les créneaux sur lesquels les jeux en question sont diffusés…