Les hacks faits sous Hyrule Magic (permettant de modifier « A Link to the Past ») ne courent pas les rues. Et pour cause, ayant moi-même essayé le logiciel, je le trouvais bien trop limité. Pourtant, il arrive qu’on trouve des jeux dessus.
Parallel Worlds (sorti bien avant A link between worlds soit dit en passant… Nintendo aura eu l’idée plus tardivement !) doit certainement être l’un des premiers… et quelle surprise !
Auteur : Euclid
Année : 2006
Support : Rom de A link to the past (Hyrule Magic)
Langue : Anglais
Présentation et téléchargement
Vous êtes un chasseur de trésor d’un autre pays. Vous avez bougé ici avec votre ami, afin de trouver des trésors bien sûr ! Beaucoup de choses ont commencé à arriver peu de temps après avoir emménagé ici.
Sept personnes sorties de nulle part sont questionnés au sujet de la Tour parallèle par les habitants du village Kakariko. La Tour parallèle se trouve dans les îles célestes au nord-est du village. La légende concernant cette tour a été perdue, et les anciens savaient la légende.
Word commence à diffuser des informations sur le Tour parallèle, et les gens ont commencé à en apprendre davantage sur la légende. La légende dit qu’elle a été le produit d’une longue guerre et qu’il y a un pouvoir, connu sous le nom de Triforce, qui existait au sommet de celle-ci. On raconte que personne ne connaît les indices sur la façon d’arriver en haut de la Tour, et que les sept personnes connaissent ces « indices » de la Tour.
Le roi a été informé de l’existence de ces sept personnes et il les invite au château pour savoir ce qu’ils voulaient avec la tour. Juste la nuit avant laquelle les sept personnes ont eu une audience avec le roi, son assistant, Draegor, élimine le roi et réclame le trône par défaut.
Les sept personnes ont foncé dans un piège évident. Draegor, a capturé les 7 personnes et les oblige à lui dire ce qu’ils savent au sujet de la Tour.
Lorsque le peuple apprit le sort du roi, une force rebelle se rassembla secrètement pour comploter contre Draegor. La force rebelle apprit que deux personnes capturées par Draegor sur les sept sont encore en vie et emprisonnés dans la maison de garde. Ils ont rapidement rallié tous ceux qui pouvaient être intéressés par la Tour et les habitants pour aider ces dernières 2 personnes.
Vous et votre ami avez entendu parler de ce plan et êtes prêts à aider les rebelles à combattre Draegor.
La nuit de l’opération commence l’histoire…
Avant de commenter le scénario, il faut savoir que Hyrule Magic, le logiciel permettant de hacker la rom, impose quand même des limites, aussi bien au niveau du gameplay que du scénario (certains événements sont programmés dans le cadre de A Link to the Past, aussi est-il assez difficile de se démarquer du scénario du jeu original.
Et pourtant, on a bel et bien un scénario original, qui présente peu de similitudes avec le jeu d’origine. Ce scénario est par ailleurs assez riche.
Un nouveau monde à explorer.
En fait, je pourrais dire que ce jeu surprend par rapport à tous ses aspects techniques. C’est-à-dire qu’on pourrait croire qu’il va se contenter des ressources de base du jeu d’origine… mais non !
Le point sur lequel ça se remarque le plus, c’est le visuel. On aurait très bien pu reprendre les graphismes d’A link to the Past de bout en bout, mais ce jeu fait l’effort notable de proposer des graphismes bel et bien originaux : non seulement les graphismes d’extérieur et certains personnages ont été refaits en donnant un rendu plus réaliste et très agréable à regarder, mais de plus, ils permettent l’apparition de zones inédites dans le jeu d’origine, ainsi que des décors plus variés. Regardez par exemple le monde enneigé et dites sincèrement ce que vous en pensez… magnifique, non ?
Il est juste un peu dommage que les graphismes d’intérieur soient encore similaires (mais bon, l’effort fait pour l’extérieur est déjà fort appréciable) et parfois incohérents (par exemple, dans le passage d’un étage de donjon à un autre, la couleur des murs change brusquement), mais l’extérieur est en tout cas très bien fait.
Musicalement, ça innove moins en revanche… mais quand même, on a droit à une nouvelle musique custom qui fait son apparition pour accompagner l’un des donjons. C’est le thème de Zelda 1, donc ce n’est pas vraiment une nouveauté auditive ; toutefois, ça reste quand même une belle prouesse d’avoir pu rajouter ne serait-ce qu’une musique sous Hyrule Magic.
Il neige !!!
Généralement, les modifications de gameplay pour les hacks sont moins nombreuses, étant donné que le jeu, à la base, avait déjà un gameplay « professionnel ». Pourtant, ici, on retrouve quand même des modifications, certes assez discrètes et pas particulièrement révolutionnaires, mais elles doivent tout de même être soulignées.
Par exemple, la réorganisation de l’HUD, qui affiche différemment l’énergie magique (sous forme de barre horizontale), l’item sélectionné (on remarque aussi que le nombre de flèches et de bombes disponibles ne s’affiche que si elles sont équipées), le nombre de rubis (qui semble ne plus être limité à 999) et de clés (qui ne sont pas spécifiques à chaque donjon).
Cette réorganisation concerne aussi le menu, différemment disposé, même si, dans l’absolu, ça ne change pas la jouabilité.
Sans oublier les nouveautés pour les donjons : si la carte et la boussole ne sont plus disponibles (en raison d’une limite d’Hyrule Magic), une clé a été rajoutée, permettant d’ouvrir les Grands Coffres, alors que la Grande Clé se contente juste d’ouvrir les Grandes Portes ; et le bouton qui, à l’origine, servait à afficher les cartes de donjon, a un nouvel usage que je vous laisse découvrir dans le jeu. Par ailleurs, il existe également d’autres objets trouvables dans les donjons de l’autre monde, mais à quoi servent-ils ? C’est un secret… que vous pourrez cependant percer une fois que vous aurez très bien avancé dans le jeu.
Et le tout… pratiquement sans bugs à relever. Vraiment impressionnant, vu qu’Hyrule Magic a parfois tendance à buguer facilement… en fait, on peut relever quelques coquilles sur certains graphismes de portes, mais c’est tout…
Bon, jusqu’ici, j’ai été très positif sur ce hack, car, vraiment, je trouve qu’il force le respect par rapport à ce qu’il est parvenu à faire en surmontant les limites du logiciel et du jeu de base.
Toutefois, je ne peux malheureusement pas dire que ce jeu est parfait, car il a quand même un défaut loin d’être négligeable, qui, pour le coup, ne dépend même pas du choix du logiciel de base : sa difficulté excessive.
Alors, chacun se fera une opinion sur si un jeu se doit d’être difficile ou non, car il faut quand même qu’il oppose un peu de challenge pour être intéressant. Et je suis parfaitement d’accord sur ce point. D’ailleurs, j’approuve certains choix volontaires pour corser un peu le jeu.
Par exemple, le choix d’avoir fait un premier donjon qui se fait quasi-intégralement sans l’épée : c’est plutôt osé, mais intéressant. Ca peut devenir davantage frustrant en revanche qu’on ne puisse pas sauvegarder durant une grande partie de celui-ci ; mais bon, sur émulateur, on peut recourir aux savestates pour pallier ce problème.
Ou encore le choix de ne pas mettre de carte ni de boussole dans les donjons, et de les remplacer par une clé du boss, boss qui ne donnent au passage pas de réceptacle de coeur une fois vaincus. Je comprends ces choix pour des raisons techniques, d’autant plus que pour compenser, on a davantage de fragments de coeur à récupérer. Et j’apprécie également l’idée de clé du boss.
Malgré les apparences, vous êtes bel et bien dans le premier donjon du jeu.
Ce qui, par contre, est plus contestable, sont les autres éléments, comme par exemple l’architecture des donjons.
Je ne vais pas nier que les donjons se différencient bien et sont mémorables. On a trois donjons labyrinthiques, mais tous les trois dans des styles différents : un spécial téléporteurs, un spécial trous, un spécial « à la Legend of Zelda 1 ». Toutefois… la plupart de ces donjons sont frustrants, et la tentation de recourir à des cheat codes et/ou à une solution pour se simplifier la tâche est grande.
La difficulté se fait vraiment ressentir par l’absence quasi-totale d’indices pour se repérer, par l’abus d’ennemis et de décors pour enquiquiner Link, de choix de level design finalement plus ennuyeux qu’autre chose, comme les labyrinthes, mais également la fameuse « Parallel Tower » qu’il faut refaire deux ou trois fois dans le jeu… au final, il y a eu plus de donjons qui m’ont déplu qu’autre chose. Et c’est dommage, car leurs idées de base ne sont pas forcément mauvaises, mais on abuse un peu trop gratuitement de difficulté.
De plus, le jeu a également quelques problèmes de game design : on peut se retrouver bloqué parce qu’on a oublié de prendre un objet nécessaire à la suite, mais qu’on ne peut plus récupérer car on ne peut plus revenir en arrière (par exemple, le boomerang bleu car on ne peut plus revenir dans le donjon où on a oublié de le prendre) mais c’est légitime, puisque pour l’avoir, il fallait faire un aller-retour ).
Un autre exemple est l’organisation du deuxième monde : même s’il n’est pas nécessaire de faire les sept donjons avant d’aller directement à la « Parallel Tower », l’un des rares coups de pouce du jeu indique un ordre conseillé pour les faire, bien qu’ils soient plus ou moins indépendants les uns des autres. Eh bien devinez quoi : il complique les choses, car même si les donjons sont tous plus ou moins indépendants, il est préférable d’en faire certains avant d’autres pour avoir des objets utiles voire indispensables (par exemple, la baguette de feu pour vaincre Kholdstare)… et si on suit l’ordre indiqué, on se rend compte qu’on bloque très vite !
Résultat : tout le monde n’est pas un hardcore gamer, et donc tout ce que le jeu y gagne pour ces gens-là, c’est une baisse considérable du plaisir. Et ça semble parfois mission impossible d’arriver à finir le jeu sans avoir eu recours à des codes de triche ou à des solutions trouvées sur Internet… et là encore, tricher gâche le plaisir et la satisfaction personnelle (même si parfois, en trichant, ça ne reste toujours pas aussi simple…).
Cela dit, les hardcore gamers sauront sans doute y trouver leur compte.
Jusqu’à la caricature… je veux bien qu’on pimente un peu les boss originaux, mais là quand même !
La durée de vie est quand même, du coup, assez longue, voire plus que celle du jeu original : forcément, avec la difficulté, on reste souvent des heures bloqué à un certain endroit.
Mais de plus, le jeu propose aussi une seconde quête ! Plus courte, mais… plus difficile. Donc autant vous dire que, vu que je trouvais déjà le niveau de difficulté déraisonnable, je n’ai même pas essayé de me lancer dans cette seconde quête ; et je pense que seuls les hardcore gamers seront tentés par celle-ci.
D’après les échos que j’en ai eus, il me semble que l’on ne manque cependant pas grand-chose si on ne la fait pas, car le début du jeu est strictement identique, il y a juste un enchaînement plus rapide de moins de donjons par la suite (mais toujours de façon un peu plus difficile). A tenter donc un certain temps après avoir fini le jeu une première fois…
Conclusion
Un jeu qui se détache quand même beaucoup du jeu original malgré certaines références (cependant voulues) et qui mérite un coup d’œil de la part des fans de Zelda, mais aussi des autres…
Finalement, le jeu est de très bonne qualité et mérite d’être remarqué (également par le fait que c’est l’un des rares hacks de A Link to the Past faits sous Hyrule Magic que je connaisse), et ses défauts (la difficulté, pour ne pas les citer), ne dépendent même pas d’Hyrule Magic, ce qui peut sembler étonnant vu qu’il a tendance à buguer parfois assez facilement…
Par ailleurs, je vous conseille de consulter le guide par Zeldahack si vous craignez d’affronter la difficulté de ce jeu.