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#099 – Personne n’y avait pensé !

Je n’en reviens pas qu’en 98 critiques jusqu’à présent (déjà bientôt les 100 ? Ça passe vite !), j’aie encore aussi peu parlé de Cyril Féraud, alors qu’il devient de plus en plus un incontournable dans le domaine. Depuis les années 2010, c’est un animateur qui monte en puissance, et qu’on est amené à voir dans un nombre croissant de jeux de France TV. Peut-être un petit peu trop d’ailleurs, avec même certaines performances à son sujet dont je me serais bien passé (en fait, il n’y en a qu’une seule qui m’a très, mais alors très profondément déçu : et c’est son rôle de Cyril Gossbo dans Fort Boyard… mais pourquoi a-t-il fallu qu’il accepte ça ?!). Mais bon, c’est quelqu’un de vraiment passionné par ce qu’il fait, et qui dégage un capital sympathie certain, donc cette ascension reste plutôt méritée.
Et en ce qui concerne ses jeux dont j’ai eu l’occasion de parler, je n’ai pas franchement choisi les meilleurs pour le moment : The Floor, qui est certes un jeu correct, mais plutôt dans “sa” moyenne ; et 100% logique, pour lequel j’ai certes été un peu dur et ai cherché la petite bête, mais pour lequel je maintiens qu’il est un peu trop surestimé à mon goût. Bon, après, je dis « ses » jeux ; mais je suis conscient qu’il n’est pas seul à la barre, et que beaucoup d’aspects de ceux-ci dépendent des sociétés de production (surtout quand les formats en question sont importés).
Qu’à cela ne tienne, on va tenter de se rattraper, avec pour commencer le jeu d’aujourd’hui.

Même si on connaît surtout Personne n’y avait pensé ! par rapport à sa présence au sein de l’après-midi jeux de France 3 de 2018 à 2021, il faut cependant remonter jusqu’en 2011 pour sa première apparition sur nos écrans.
Le jeu était alors diffusé en hebdomadaire pendant l’été, et était passé un peu inaperçu, la faute au Tour de France qui lui avait quelque peu volé la vedette en étant diffusé en parallèle. Une fois celui-ci terminé, en revanche, il a pu davantage se faire sa place ; mais il aura fallu attendre 2015 pour qu’il soit relancé, en prenant un peu plus de galon au passage, et bénéficiant d’une fréquence bihebdomadaire. Celle-ci aura duré jusqu’en 2016.
Puis la suite, on la connaît : comme Harry était devenu ludus non gratus sur France 3 p(arce qu’il avait l’outrecuidance d’être produit par Newen, société de production nouvellement devenue propriété de TF1), il fallait le remplacer ; et on a ressorti PNYAP du placard qui non seulement n’avait pas ce problème, mais qui, de plus, permettait de surfer sur la popularité croissante de Cyril Féraud au sein de la chaîne. Jusqu’à ce que les finances exsangues de France TV n’en décident autrement, et que la chaîne ne le sacrifie en 2021 afin de réduire le nombre de jeux de l’après-midi, ainsi que leurs dépenses par la même occasion.
Mais bon, qu’on se rassure, un an plus tard, le public a eu de nouveau droit à sa double dose quotidienne de Cyril Féraud avec l’arrivée de Duels en famille. En bazardant Des chiffres et des lettres d’une façon dégueulasse au passage, mais c’est un autre sujet (sur lequel je risque de m’énerver si je le développe, donc je vais m’abstenir…), et surtout de la responsabilité des directeurs de la chaîne…

Bref. Pour en revenir à PNYAP, le jeu a donc connu deux grandes périodes distinctes : la période 2011-2016 (avec la pause de 4 ans) où il fut (bi-)hebdomadaire, puis la période 2018-2021 où il fut quotidien.
Et ces deux périodes correspondent à deux versions relativement distinctes, que je vais donc traiter à nouveau séparément pour plus de clarté.

Le principe

Les candidats jouent avec des thèmes qui leur sont donnés, ceux-ci pouvant accueillir plusieurs possibilités de réponse.
Le but des candidats sera, pour chaque thème, de donner les réponses qui auront été les moins citées par le panel de 100 personnes interrogé au préalable ; sachant que plus les réponses auront été citées, plus les candidats marqueront de points… mais que leur but est justement d’avoir le score le plus faible possible.

A l’instar de Qui est le bluffeur ?, PNYAP est un anti-Une famille en or, dans la mesure où la mécanique prend le contrepied de ce dernier en récompensant les réponses les moins évidentes. Et je le répète, mais je trouve ça finalement plus logique, dans la mesure où, comme c’est (théoriquement) plus facile de donner les réponses les plus citées par le grand public, ça ne devrait pas être mieux récompensé que l’inverse.
En revanche, à la différence de QELB et UFEO, les questions posées portent sur des domaines relevant davantage de la culture générale. Ainsi, on ne demandera pas aux candidats l’excuse qu’ils donnent aux policiers quand ils font un excès de vitesse, ni quelles sont les priorités des femmes dans la vie selon le panel interrogé (donc pas de risque de donner des réponses sexistes, hein QELB ?) ; mais plutôt de citer des films réalisés par une personne en particulier, des pays où l’on roule à gauche, … un peu façon La Cible ou La liste gagnante, si ce n’est que les réponses vaudront toutes un nombre de points différent, selon si elles auront été davantage citées ou non.

Exemple simple. Les réponses affichées sont les moins citées par le panel (qu’on récapitule en fin de manche).

Ce qui va d’ailleurs soulever une autre différence fondamentale avec QELB et UFEO. En effet, dans ces deux jeux, il est techniquement impossible de donner une mauvaise réponse, compte tenu de la subjectivité de la plupart des questions. Au pire, la réponse ne rapportera juste aucun point, car elle n’aura pas été suffisamment citée par le panel ; mais, techniquement, si vous répondez « J’ai un ornithorynque domestique qui adore le couscous » à une question comme « Quelle est, selon vous, la meilleure technique pour bronzer ? », ce n’est pas une mauvaise réponse, c’est juste vous qui avez un esprit trop tordu pour le commun des mortels.

Mais, surtout, chaque réponse est considérée comme acceptée dès lors qu’elle a été citée par le panel.
Je pense que c’est d’ailleurs pour ça que ces deux jeux se concentrent plutôt sur des questions plus “futiles” que sur des thèmes de culture générale. Parce que si on demande au panel de citer un légume, et que 50% répond “La tomate” (alors que c’est techniquement incorrect, puisqu’il s’agit d’un fruit), il faut alors que le candidat réponde “La tomate” pour gagner des points ; ce qui est d’ailleurs encore pire dans le cas de UFEO, puisque ça encourage carrément à donner une mauvaise réponse si elle est susceptible de rapporter davantage. C’est d’ailleurs aussi le problème de Jouons à la maison, qui pose un peu plus souvent ce genre de question…

Ainsi, dans la version canadienne d’Une famille en or, à la 3e question qui était : « Citez une planète du Système Solaire », les réponses « La Lune » et « Le Soleil » rapportaient quand même des points…
Et je ne sais pas ce qui me sidère le plus, entre le fait que des gens du panel aient considéré ça comme des réponses valables, ou que deux membres de la même famille ne soient même pas foutus de répondre correctement à une question aussi simple.

Bref, dans le cadre de PNYAP, où tous les thèmes sont “objectifs”, il est cette fois-ci techniquement possible de donner une mauvaise réponse, ne correspondant pas à un thème posé.
Auquel cas, la réponse sera alors sanctionnée en faisant rapporter 100 points au binôme qui l’a citée ; ce qui correspond à une pénalité équivalente à une réponse à laquelle tout le monde aurait pensé, ce qui est plutôt logique.

Mauvaise réponse : 100 points dans la face !
(Le Périgord n’étant pas un département…)

Au passage, la façon de sonder le panel dans PNYAP est également différente de celle d’UFEO.
En effet, là où UFEO demande à chaque sondé de ne citer qu’une seule réponse à la question posée, PNYAP demande aux sondés de citer toutes les réponses auxquelles ils pensent, du moment qu’elles sont correctes. De fait, ça ne veut pas dire qu’en citant une réponse à 92 points, toutes les autres réponses vaudront forcément 8 points ou moins…
Je pense que pour PNYAP, c’était d’ailleurs le meilleur parti à prendre ; d’autant plus que c’est davantage compatible avec certaines manches.

Bref, tout ça rend donc le concept de PNYAP assez solide sur le papier. Mais en pratique, j’ai tout de même une remarque à faire.
En effet, afin de limiter le rayon d’action d’un thème, il est fréquent de restreindre le nombre de réponses ; par exemple, au lieu de demander “Les stations balnéaires de France métropolitaine” (sachant qu’il y en a beaucoup trop, et que ça deviendrait plus facile d’en citer des totalement méconnues), on demandera plutôt “Les 40 stations balnéaires les plus fréquentées de France métropolitaine”.
Et… je suis moyennement fan de cette façon de procéder. Parce qu’autant je trouve très bien pensé d’inciter les candidats à penser à des réponses peu connues, du moment qu’elles soient justes ; autant là, ça implique aussi d’avoir une idée des statistiques pour rester dans le champ d’action, ce qui me semble être un peu trop d’informations à savoir manipuler… et, surtout, une question de chance, dans la mesure où personne ne saurait dire si une réponse marcherait ou non sans avoir les statistiques sous les yeux.

Typiquement, ce genre de question…

Avant de terminer cette partie, j’aimerais attribuer un bon point pour le titre VF, par rapport à celui de la VO.
En effet, le format est importé du Royaume-Uni, où celui-ci s’appelle Pointless ; ce qu’on pourrait traduire par “inutile”, “vain” ou “futile”. Et… je n’ai pas compris l’idée derrière ce titre original. En quoi est-il censé refléter le principe ou la mécanique du jeu ? Insinue-t-il que le but des candidats est de connaître des informations qui ne servent à rien ? Je trouve ça un poil insultant par rapport aux questions posées, qui sont tout de même généralement loin d’être aussi osef que certaines questions d’Attention à la marche !
Tandis que “Personne n’y avait pensé”, lui, correspond bien davantage au principe du jeu, en soulignant le côté “Il ne faut pas penser comme la majorité pour pouvoir gagner” d’une façon simple et efficace. Un bon point pour le marketing français !


Version 1 (2011-2016)

Cette version se joue avec 4 binômes de candidats ; et pour chaque manche, le binôme ayant le plus de points est éliminé.

Manche 1

Pour cette manche, un indice concernant le thème qui va être joué est donné. Chaque binôme se concerte pour savoir quel membre va passer en premier ; puis le thème de la manche est donné.
Tour à tour, dans un ordre arbitraire, les candidats passant en premier donnent une réponse (sans pouvoir se concerter avec leur binôme) ; puis on vérifie si celle-ci est correcte (si ce n’est pas le cas, c’est 100 points d’office), et combien de points elle rapporte.

Une fois que chaque candidat passé en premier a joué, ce sont à leurs partenaires de proposer une réponse (toujours sur le même thème) ; mais cette fois-ci, l’ordre de passage est modifié. Selon l’année, les candidats à passer en second seront désignés de la façon suivante :

  • En 2011, les candidats passent dans l’ordre inverse de celui de la première passe, façon manche 1 de Qui est qui ?. Donc le dernier à avoir répondu passe en premier, l’avant-dernier en second, etc.
  • En 2015-2016, c’est le binôme qui a le moins de points qui démarre cette seconde passe ; puis les autres binômes passent par ordre croissant de points.

A l’issue de la manche, le binôme ayant le plus de points est éliminé.

Le binôme le plus à droite a le plus haut score ; il est donc éliminé. Logique
(Au passage, Cyril Féraud avait mentionné dans cette émission-là que c’était le premier jeu où il fallait avoir le moins de points possibles… il va falloir que je vérifie ça, car il doit bien exister un contre-exemple…)

C’est un bon principe, qui permet d’appréhender le concept de l’émission, bla bla bla. Oui, je sais, c’est quelque chose que je dis souvent, quand je parle des premières manches des jeux reposant sur un principe décliné tout du long ; mais que voulez-vous, ça reste mieux que la manche 1 réussisse à le faire plutôt qu’elle ne le rate, pas vrai ?

Bon, en vrai, j’ai quand même deux ou trois choses à redire.
La première, c’est le fait que cette manche est peut-être un peu trop expéditive, puisqu’un binôme va être éliminé, alors qu’il n’aura donné que deux réponses. Et je ne suis vraiment pas fan de l’idée qu’on puisse éliminer des candidats sur une seule question : imaginez que le binôme perdant soit tombé sur un thème qui ne l’inspirait pas du tout, ce serait dommage qu’il en pâtisse à ce point-là…
Idéalement, il aurait fallu au moins une seconde question juste après, pour être un peu plus équitable, et moins dépendre d’un seul et unique thème. D’autant plus que citer une mauvaise réponse est particulièrement pénalisant, et quasiment la garantie d’être éliminé si personne d’autre ne fait d’erreur.
Cependant, c’est un défaut qui sera corrigé dans la version 2 ; même si ce ne sera pas de cette manière-là.

Au passage, montrons la façon dont les réponses sont vérifiées : avec un compteur qui décroît progressivement. Sur une musique qui donne envie de faire du tam-tam, soit dit en passant.
Si la réponse est incorrecte, la colonne se colore en rouge, et on voit juste un gros « X » apparaître, à la place du nombre en haut.

La seconde, c’est concernant l’ordre de passage. Car c’est quand même un avantage non négligeable de pouvoir répondre en premier, afin de citer directement les réponses les moins citées auxquelles on peut penser.
Je reconnais toutefois que, stylistiquement, je ne voyais pas vraiment de moyen de déterminer l’ordre de passage des binômes (pour la première passe) sans jurer avec le principe du jeu, celui-ci étant vraiment pensé pour du tour par tour. Toutefois, je n’aurais pas été contre une question de rapidité (même si elle serait sortie un peu de nulle part vis-à-vis du concept global) pour déterminer un ordre de passage d’une façon un peu plus solide.
Après, entre les deux façons de faire, je préfère encore celle de 2011. En effet, cette « symétrie » n’est pas forcément optimale ; toutefois, idéalement, ça permet quand même, dans un scénario idéal où tout le monde aurait cité la réponse valant le moins de points au préalable, que le binôme qui conclut la première passe puisse se rattraper.
Tandis que la version 2015-2016 aurait plutôt tendance à enfoncer le clou à ce niveau-là, dans la mesure où le binôme qui a la malchance de passer en dernier devrait se contenter de réponses davantage citées, et aurait encore moins de chances de pouvoir se rattraper…

Heureusement, la question de l’ordre de passage sera moins épineuse pour les manches suivantes.

Manche 2

A partir de cette manche, les binômes peuvent désormais se concerter, et proposent des réponses communes.
Par ailleurs, les scores sont remis à zéro ; et l’ordre de passage des binômes est déterminé par les scores de la manche 1, du plus faible au plus élevé.

Cette manche 2 repose sur le principe des « associations » ; ici, un thème est proposé, avec 6 associations qui s’y rapportent. Par exemple, les chevaux de fiction célèbres : Jolly Jumper, Petit Tonnerre, Rossinante, Tornado…
Mais pour chaque proposition, il faudra associer la réponse correspondante. Ainsi, pour le thème « Chevaux de fiction », la question peut être de citer le propriétaire de chaque cheval.
Tour à tour, les binômes choisissent l’une des associations, puis donne la réponse correspondante (par exemple, s’ils choisissent Jolly Jumper, la réponse sera Lucky Luke). Si la réponse est correcte, ça dépendra à nouveau du nombre de personnes qui y auront pensé ; si elle est incorrecte, le binôme remporte 100 points d’office. Notons qu’une association avec une réponse incorrecte n’est pas dévoilée dans l’immédiat, et peut être tentée par un autre binôme.

Par ailleurs, en 2011, une seule question est posée (ce qui, à nouveau, est très expéditif…) ; mais à partir de 2015 (ainsi que pour la seconde version), il y en a deux.
Ce qui n’est clairement pas plus mal, afin de minimiser les travers mentionnés plus haut pour la manche 1.

Exemple simple : des chansons interprétées en duo, les candidats devant retrouver le duo en question.

En dehors de ça, je reconnais que ce principe peut paraître un peu hors sujet par rapport à celui de la manche 1 sur les bords.
En effet, ce que je trouve intéressant dans les UFEO-likes, c’est la liberté laissée aux candidats de pouvoir répondre tout ce qui leur passe par la tête, pour pouvoir ensuite comparer leur réponse à ce qui a été dit par le panel ; ce qui fonctionne aussi bien lorsqu’on demande les réponses les plus citées (façon UFEO) que les moins citées (façon QELB et PNYAP). L’idée est que les candidats doivent vraiment réfléchir à la fois à la question posée, et à la fréquence de réponse potentielle.
Mais ici, on s’écarte un peu de cette idée de base, puisque la question consiste à dire : “Quel est l’élément qu’on vous montre ?”, et à estimer le score potentiel que ça pourrait rapporter. Ce qui fait un peu prémâché sur les bords… d’autant plus que dans cette manche-là, ce n’est généralement pas très difficile d’identifier les réponses qui auront été les moins identifiées, et surtout les plus identifiées.

Et enfin, le principal problème de ce concept, c’est que, plus que jamais, le nombre de points en jeu est “fixé”.
A nouveau, le fait de laisser le champ libre total aux candidats leur permet de tomber sur des montants de points en jeu vraiment diversifiés, et d’être à peu près sûr d’avoir plusieurs valeurs qui se situeront dans les échelles de points les plus basses ; tandis qu’ici, il n’y a que cinq valeurs possibles, qui dépendent du thème en question. La plus faible peut tout aussi bien valoir 32 points que seulement 6, tout comme la plus élevée peut valoir 77 points comme elle peut en valoir 95.
Ce qui rend chaque passe sur ces manches assez inégale. Imaginez si, lors du dernier thème en jeu, un binôme trouve la réponse la moins citée, mais qu’elle rapporte encore trop pour pouvoir se rattraper alors que le retard sur le deuxième n’est pas si important… c’est un peu frustrant.

Cela dit, je ne déteste pas cette manche. C’est probablement celle que je trouve la plus perfectible ; toutefois, elle a quand même son intérêt.
En effet, il y a tout de même un côté stratégique davantage marqué, en laissant le choix aux candidats entre donner les réponses les plus évidentes pour être sûr de ne pas marquer 100 points, quitte à en marquer tout de même beaucoup (mais un peu moins) ; ou prendre des risques en choisissant les moins identifiables, quitte à prendre le risque de se tromper, et d’encaisser la peine maximum.
En outre, les questions posées peuvent être assez variées.

Bon, je triche un peu, cette question a été posée en manche 3 (d’où le fait d’avoir seulement 5 réponses au lieu de 6).
Mais on aurait pu poser une question de ce genre en manche 2, aussi, pourquoi pas !

Manche 3

Le principe de la manche 3 est… un peu hybride.
En fait, les questions peuvent prendre deux formes différentes :

  • soit celle de la manche 1, où un thème est donné, et où les candidats donnent une réponse librement ;
  • soit celle de la manche 2 (ce qui sera plus souvent le cas), avec des associations pré-établies. Notons toutefois qu’il n’y en a plus que 5 au lieu de 6.
Autre exemple de question possible : identifier des personnalités. Pas trop ma tasse de thé, ça, je n’en aurais identifié aucune…

Bon, vu comme ça, ça fait un peu bordélique… et ça l’est un peu, en effet. Je trouve que se concentrer sur un seul principe aurait rendu la manche plus lisible. Cela dit, j’ai l’impression que ça n’a pas toujours été le cas selon les années, l’émission de 2011 que j’ai rattrapée se concentrant sur le premier principe.

En revanche, ce qui change ici, c’est la façon dont les points sont comptés.
En effet, cette fois-ci, la manche est jouée en deux points gagnants ; avec, pour chaque question, le point qui est attribué au binôme dont la réponse a été la moins citée.
En outre, l’ordre de passage est alterné. Le binôme qui a eu le score le moins élevé en manche 2 démarre la première question de cette manche 3 ; mais pour la deuxième question, c’est l’autre binôme qui propose une réponse en premier.

Pour cette manche, les deux binômes encore en lice acquièrent une couleur spécifique (jaune et bleu) afin de les différencier.

Ainsi, on évite l’écueil précédemment mentionné pour la manche 2, dans la mesure où le score ne dépend plus d’une variable que les candidats ne peuvent pas contrôler. Ce qui n’est pas plus mal.

La finale

Avant de parler du principe de la finale, parlons du système de cagnotte du jeu.
En effet, dans cette première version, le gain est géré moyennant une cagnotte, façon QPUC. Comprendre par là qu’on démarre à partir d’un montant fixe ; et que, tant qu’elle n’est pas remportée, son montant va augmenter progressivement à chaque émission, jusqu’à ce qu’un binôme la remporte et la fasse se remettre à sa valeur d’origine.
Je vous renvoie à ma critique sur QPUC, dans le paragraphe où j’en parle, pour un avis plus détaillé ; mais généralement, je ne suis pas très fan de ce genre de système.

Cependant, il y a également une petite subtilité concernant PNYAP : car le montant de la cagnotte peut également augmenter d’une autre manière.
En effet, durant les trois premières manches, si les candidats venaient à citer une réponse à zéro point, on rajoute alors 100 € dans la cagnotte. Cagnotte commune, je le rappelle.
Je trouve ça quand même un peu bizarre. Je dis ça surtout par rapport à la seconde version, qui va gérer ses gains différemment ; mais ça ne me semble pas très naturel que les candidats qui trouvent les réponses les plus pointues ne puissent pas profiter directement de leurs performances… puisqu’ils n’auront pas forcément l’assurance d’aller en finale, pour tenter de gagner ces 100 euros en plus. Bref.

Pour la finale, le binôme a le choix entre 3 thèmes ; et une fois le thème choisi, il dispose de 60 secondes pour réfléchir à trois propositions de réponse. Durant les dernières 10 secondes de réflexion, ils devront les formuler explicitement. Le but pour eux étant qu’au moins l’une de ces propositions soit une réponse à laquelle personne n’avait pensé.

Leurs trois réponses sont ensuite affichées à l’écran, mais pas nécessairement dans l’ordre dans lequel elles ont été formulées. En effet, l’animateur demande aux candidats de les classer selon l’ordre dans lequel ils pensent qu’elles ont été citées par le panel, de la plus citée à la moins citée. En revanche, c’est surtout pour la forme ; car s’ils ont mal « classé » leurs réponses, ça ne changera rien.

Si l’une de leurs réponses fait zéro point : félicitations, le binôme remporte la cagnotte. Sinon… rien, à part le fait de revenir le lendemain, puisque le jeu dispose d’un système de champion (heureusement classique, le seul “avantage” des champions étant de disposer de leur cagnotte personnelle avant de jouer).
En revanche, s’ils ont donné deux ou trois réponses à zéro point, ça ne leur fera pas remporter davantage pour autant. Un peu dommage, sachant que c’est déjà plutôt difficile d’en trouver ne serait-ce qu’une seule…

Le thème qui a été choisi est Victor Hugo : et la question posée demandait de citer des romans de l’écrivain.
Mais, spoiler : aucune de ces réponses ne vaut zéro point. La première était beaucoup trop connue ; la seconde a fait moins de points, mais a quand même été citée ; et la dernière était invalide, car il s’agit d’un recueil de poèmes.

D’ailleurs, c’est sans doute ce que je reprocherais le plus à ce format de finale : son côté “tout ou rien”.
Alors, dans un sens, je trouve que le principe tient la route, et est même la conclusion “logique” de l’émission d’une certaine manière : en effet, le but des candidats étant tout du long de l’émission de donner les réponses les moins citées, ce n’est pas déconnant de marquer le coup en allant jusqu’au bout de l’idée pour la finale.
Et je ne peux pas dire non plus que cette finale est totalement subie par les candidats, dans la mesure où elle reste un tant soit peu modulable : après tout, les candidats peuvent choisir entre plusieurs thèmes, et ont surtout trois possibilités de réponse, ce qui leur permet de disposer d’un peu de marge. S’ils n’avaient eu la possibilité de ne citer qu’une seule et unique réponse, j’aurais trouvé cette finale beaucoup plus frustrante.

Mais d’un autre côté, je n’aurais pas été contre un peu plus de flexibilité, en récompensant (dans une moindre mesure, bien sûr) des réponses peu citées, par exemple en-dessous de 10 points. Comme je le disais, ça reste quand même peu évident de trouver les réponses auxquelles personne n’avait pensé, surtout avec un choix de thèmes certes existant, mais tout de même assez restreint.


Version 2 (2018-2021)

La seconde version va se démarquer de la première par rapport à certains points. Mais Dieu merci, on n’a pas fait comme la v2 de Harry en propulsant directement en demi-finale le binôme champion…
En fait, au lieu d’avoir davantage de candidats, cette fois-ci on en a moins. En effet, seuls 3 binômes (dont le binôme champion) jouent lors de chaque émission. Je trouve d’ailleurs que ce n’est pas plus mal ; car quatre binômes de candidats, ça faisait peut-être un peu trop, pour ce jeu. Surtout pour une mécanique se déroulant au tour par tour, où les candidats qui passent en dernier sont désavantagés par rapport aux premiers qui ont eu plus de possibilités de réponse. Ce qui sera particulièrement profitable à la manche 1, dont on va reparler tout de suite.

Manche 1

Le principe de la manche 1 ne change pas par rapport à la première version, mis à part le nombre de binômes restreint.
Malheureusement, on garde les règles de 2015 concernant l’ordre de passage des binômes ; ce qui veut dire qu’on n’a pas résolu la petite injustice concernant ce point-là… cela dit, avec 3 binômes au lieu de 4, ça permet déjà de minimiser un peu ce désagrément.

En revanche, cette fois-ci, il n’est plus question d’éliminer le binôme le moins performant ; mais de récompenser celui qui l’a été le plus. Donc au lieu de dégager les candidats qui ont le plus de points, on va avantager ceux qui en ont eu le moins. Ce qui est, je trouve, une meilleure chose.
En effet, ça permet d’atténuer le côté potentiellement expéditif que je déplorais dans la première version, avec un binôme éliminé au bout de seulement deux réponses ; et ça laisse l’occasion de se rattraper en manche 2, à défaut de poser une nouvelle question pour la manche 1.

Pour s’assurer d’avoir le joker, il faut passer sous la ligne jaune, qui correspond au nombre de points maximal à ne pas dépasser pour en disposer. C’est le dernier binôme à jouer qui dispose de cette indication visuelle.

De fait, je préfère le parti pris par cette seconde version de ne pas rendre cette manche éliminatoire.
A la place, le binôme qui a le moins de points à l’issue de la manche 1 remporte un joker utilisable en manche 2.

Manche 2

Le principe de la manche 2 ne change pas par rapport à la première version, hormis concernant quelques détails :

  • d’une part, on passe de 2 questions à 3 questions ;
  • d’autre part, chaque question passe de 6 associations possibles à 5 associations.

Le premier point est une bonne chose, qui permet là encore d’avoir davantage de possibilités de se rattraper et de ne pas trop subir la mécanique du jeu ; le second point, en revanche, l’est un peu moins. Je trouve que 5 associations, ça fait un peu restreint, par rapport à celles qui auraient le potentiel d’avoir été très citées.

Ouh la jolie autoréférence au groupe...
En revanche, ça se voit que ça a été tourné il y a désormais longtemps, Motus et Plus belle la vie ne faisant plus partie de la grille des programmes des chaînes en question.

Cependant, un élément va assez radicalement changer la donne : le fameux joker octroyé en fin de manche 1.
En effet, celui-ci permet, pour le binôme en sa possession, de ne marquer aucun point sur la question de leur choix. Rien que ça !

Et là… je suis assez peu convaincu.
En fait, tel que proposé, c’est un avantage assez abusé, puisqu’il permet de prendre beaucoup d’avance sur les concurrents. Pensez donc, là où les concurrents doivent composer avec trois questions différentes pour marquer le moins de points possible, le binôme “jokérisé” n’en aura que deux (la troisième leur rapportant 0 point quoi qu’il arrive). Ce qui est d’ailleurs enfoncé par la mécanique de la manche 2, où le nombre de points en jeu ne dépend pas des candidats, puisqu’il est fixé selon les réponses proposées.
De fait, pour le binôme ayant le joker, il faut pratiquement le vouloir pour être éliminé… je n’ai certes pas regardé toutes les émissions diffusées, mais je n’ai pas du tout souvenir d’avoir déjà vu un tel binôme se faire éliminer sur cette manche-là. Normal, vu à quel point le joker est abusé… on aurait pu, par exemple, mettre en place un système qui aurait juste divisé le nombre de points par deux.

Après, dans un sens, on peut aussi se dire que ce n’est pas déconnant que le binôme jokérisé ait un laissez-passer pour la manche 3, dans la mesure où il a remporté la première ; et on peut voir ça comme une immunité.
Mais dans ce cas-là, le problème devient un problème de mise en scène. A ce stade, pourquoi on n’enverrait pas directement le binôme en manche 3, plutôt que de le faire passer par la manche 2 ; et, surtout, lui faire répondre à la question sur laquelle il a utilisé son joker ? Ça paraît un peu gratuit.

Bon, cela dit, il y a effectivement deux choses qui le justifient un peu.
La première : le binôme immunisé peut toujours passer avant les autres, et choisir l’une des associations pour qu’elle ne soit pas choisie par quelqu’un d’autre ; ce qui rajoute un côté un peu stratégique sur les bords, pour favoriser les chances pour un autre binôme de se faire éliminer… mais honnêtement, ça m’étonnerait que ça vienne à l’esprit des candidats de jouer dans cette optique-là. PNYAP n’est pas le genre de jeu où on incite les candidats à se tirer dans les pattes.
La seconde : même si c’est très rare dans cette manche-ci, il est théoriquement toujours possible de tomber sur des réponses auxquelles personne n’avait pensé, et donc de gagner de l’argent en conséquence. D’autant plus que la façon dont les gains supplémentaires liés à ce genre de réponse a évolué, j’y reviendrai plus loin.

Donc… mouais, je suis moyennement convaincu par ce système de joker tel qu’il est proposé.
Autant je trouve louable l’idée d’en faire l’enjeu de la manche 1 pour pallier certains défauts de la mécanique ; autant son application en manche 2 ne me semble pas totalement au point.

Manche 3

Pour la manche 3, le système de points est le même qu’en version 1, avec une manche disputée en deux points gagnants, et un score qui ne dépend donc pas directement du nombre de personnes qui ont cité la réponse.
En revanche, il n’est plus question ni de partir sur une question façon manche 1, ni sur des associations façon manche 2.

Cette fois-ci, on pose un thème, et on donne directement 5 affirmations à son sujet ; en sachant que, cette fois-ci, l’une de ces affirmations est fausse.
Les deux binômes choisissent chacun une affirmation (à nouveau, l’un après l’autre) ; puis on révèle le nombre de points qu’elle dissimule, avec là encore les réponses les plus citées qui rapportent le plus.
Mais cette fois-ci, le but des candidats est juste de donner une réponse moins citée que celle choisie par son adversaire. On n’additionne aucun point, le but de la manche n’est pas d’avoir le score cumulé le plus faible, mais de remporter les duels. Aussi, si un binôme choisit l’affirmation fausse, il perd le duel d’office.
La manche se joue en 2 duels gagnants.

Attention : l’une de ces réponses n’est pas bonne. Est-ce que les candidats ont su l’éviter ?

J’avoue que j’apprécie l’idée de glisser un intrus ; ce qui est finalement dans l’état d’esprit du jeu, où les réponses incorrectes sont sanctionnées.
En revanche, je reconnais que cette manche prémâche un peu le travail des candidats, dans la mesure où ils n’ont pas à réfléchir à une réponse potentielle, vu qu’elles sont déjà affichées. Ils ont juste à réfléchir sur laquelle est mauvaise, et laquelle serait la moins citée parmi les autres. Mais bon, l’effort de réflexion reste toujours présent, d’une certaine manière ; donc ça passe.

La seule chose qui me laisse vraiment dubitatif dans cette manche, c’est la façon dont les réponses du panel ont été évaluées, puisqu’il s’agit d’affirmations et non plus d’éléments de liste.
Parce que là… comment est-ce que ça a été fait, exactement ? Est-ce que chaque membre du panel a dit ce qui lui passait par la tête quand on lui a dit le thème, et que la production a tout synthétisé ? Ça me paraît très imprécis comme façon de faire. Est-ce que la production a posé la question avec ses 5 affirmations telles quelles aux 100 personnes du panel, qui a joué en conditions réelles ? Ça me paraît un peu étonnant d’avoir des scores potentiellement bas, dans ce cas-là, s’il suffit au panel de citer toutes les réponses. Et comment est gérée l’affirmation fausse, aussi ?
Bref, c’est vraiment là que la mécanique d’évaluation est la plus floue, et rend la manche un peu bancale de ce point de vue-là. Un peu dommage…

Heureusement pour les candidats, personne n’a donné la mauvaise réponse.

La finale

Le principe de la finale ne change pas par rapport à la version 1 ; si ce n’est que les candidats n’ont désormais le choix qu’entre 2 thèmes, au lieu de 3. Un peu mouais, ça tend à renforcer le côté « tout ou rien » que je reprochais plus haut, en laissant encore moins d’options aux candidats pour être le plus à l’aise possible… après, du moment qu’ils peuvent continuer à citer 3 réponses, ça passe.

Le seul autre changement concerne la façon dont les gains sont gérés.
En effet, dans cette seconde version, il n’est plus du tout question de cagnotte qui grossit tant qu’elle n’est pas remportée. Le fait de remporter la finale permet de gagner 2 000 €, quoi qu’il arrive. Donc bye-bye le système de cagnotte so 90’s.
En outre, bien que ça concerne cette fois les autres manches, le fait de proposer une réponse à laquelle personne n’avait pensé permet de remporter 100 € ; qui, cette fois-ci, sont reversés aux candidats qui ont donné la réponse en question. Et ce n’est clairement pas plus mal. Ca permet aux binômes de vraiment profiter de leur propre performance, plutôt que d’en faire profiter quelqu’un d’autre ; ce qui permet d’éviter de se dire qu’il faut pouvoir accéder en finale ET la réussir pour pouvoir en profiter, surtout quand les finales ne sont pas évidentes à remporter.

Sinon, je le mentionne, mais ça reste purement cosmétique : avant que les réponses ne soient (in)validées, on ne demande plus au candidat de les classer ; en revanche, la production va les (in)valider dans l’ordre de son choix.
Ainsi, les réponses incorrectes ou qui vaudront le plus de points seront dévoilées en premier, et les réponses qui en font potentiellement le moins seront gardées pour la fin…
Mouais, même si je comprends l’idée, ça reste une manipulation légèrement grossière sur les bords, pour faire du suspense gratuit. Mais bon, ça reste suffisamment bénin pour que je puisse considérer ça comme un chipotage.


Total : 13/20

Personne n’y avait pensé est un exemple plutôt intéressant de jeu reposant sur un concept de base original et exploité d’une façon diversifiée tout au long d’une partie.
J’apprécie effectivement la recherche qu’il y a derrière ce concept, la façon de détourner la formule à la UFEO pour l’axer sur la culture générale, et la façon dont le jeu se tient à ce sujet ; même si le jeu pâtit occasionnellement de quelques défauts un peu inhérents à sa formule, en particulier lors de certaines manches, et selon la version.
Mais dans l’ensemble, je trouve que le jeu est majoritairement allé dans le bon sens, par rapport à ses débuts en 2011. En particulier au sujet du fait que les candidats subissent moins la mécanique que lors des premières saisons, en se faisant éliminer plus tardivement, et en ayant davantage l’occasion de se rattraper au besoin, ce qui était difficilement possible lorsque le nombre de questions posées était plus restreint, ou que la manche 1 était directement éliminatoire.

Bref, même si j’ai un peu persiflé au sujet de ce qui a officieusement motivé son retour sur France 3 en 2018, je reconnais que ce concept méritait probablement une meilleure exposition que celle à laquelle il avait eu droit auparavant, surtout avec ses nouveautés. Et 4 ans dans cette case-là, finalement, ça aura été pas mal.

D’ailleurs, pour rester dans l’après-midi jeux de France 3, il y a un jeu dont je brûle d’impatience de vous parler…

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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