Troisième et (en principe) dernier article au sujet de N’oubliez pas les paroles, on va ici aborder les émissions spéciales que ce jeu a connu.
En effet, ça aurait été dommage de ne pas profiter du succès de NOPLP, (surtout depuis sa version maestro, à… plus ou moins juste titre) ; et comme on adore exploiter les filons jusqu’à l’épuisement, pensez donc que ni France 2 ni Air Prod n’allaient se gêner pour le faire…
Ce qui fait qu’on a eu pas mal de formats dérivés, dont il me semblait intéressant de parler un peu, car ils ont permis, pour la plupart, de s’amuser un peu plus avec le concept de base, et d’introduire quelques nouveautés.
Parmi ces formats, on retrouve certaines déclinaisons assez classiques, notamment les émissions spéciales avec des people (dont je n’ai pas envie de parler, car je n’ai pas envie de les regarder, vu les inconvénients que ça apporte : people = blabla et autopromos, associations = on va être plus gentils avec les chansons proposées pour que les associations gagnent quelque chose tout de même), ou encore certaines avec des enfants (l’émission se renomme d’ailleurs N’oubliez pas les enfants pour l’occasion), ce qui est d’ailleurs devenu plutôt rare au fil des décennies (là où c’était courant d’avoir des déclinaisons « junior » de jeux TV durant les années 90 voire 2000).
Mais leur mécanique n’a cependant rien de bien spécial par rapport aux émissions classiques, donc ce ne sont pas celles qui vont m’intéresser ici.
En revanche, on trouve aussi beaucoup de déclinaisons qui tournent autour du phénomène de mode des champions (ici, les maestros) ; et ce sont celles-ci que je vais mettre à l’honneur aujourd’hui. Non, pas pour glorifier le fétichisme de cette mode, mais surtout car ce sont celles-là qui sont les plus intéressantes au niveau des variations de mécanique.
Les masters (version solo)
Si je vous demande à quelle occasion on a commencé à faire s’affronter des candidats dans NOPLP, vous me répondez : lorsque la version maestro a commencé début 2013 ? buzz Perdu.
En fait, en 2012, un mini-tournoi entre grands gagnants de la version solo a été organisé, et tous ceux qui avaient remporté 50 000 euros ont pu y participer.
Bon, techniquement, oui, il y avait une saison de la version solo où ils avaient instauré un mini-duel de chant pour savoir quel candidat allait jouer, mais franchement c’est tellement anecdotique et même pas basé sur les principes fondamentaux du jeu (et c’était un peu navrant aussi…) que je préfère oublier ça.
Celui-ci consistait en une succession de duels, après un tirage au sort préalable pour savoir qui allait affronter quel adversaire.
Les duels étaient faits de la façon suivante : chacun leur tour, les duellistes devaient chanter une chanson avec un certain nombre de mots manquants. S’ils y parvenaient, on continuait, mais avec un nombre de mots manquants plus élevé. En revanche, dès que l’un d’eux commettait une erreur, le match était terminé, celui-ci était alors éliminé du tournoi, et on enchaînait avec un autre match (toutefois, si les deux candidats se trompent, on continue quand même).
A l’instar de la version de l’époque, le format de l’émission restait feuilletonnant (façon Le quatrième duel), donc un match ne correspondait pas forcément à une case horaire définie.
Le minimum de mots manquants était de 2 ; le maximum de 16, en montant de 2 mots manquants à chaque fois. Toutefois, si les duellistes étaient toujours en lice à l’issue de toutes ces chansons, ils devaient alors se départager à l’aide de la Même Chanson. Le principe est à peu près le même que celui qu’on lui connaît actuellement : commencer à chanter avec les paroles apparentes, puis retrouver de tête le reste des paroles ; et le candidat qui arrivait à aller le plus loin remportait la partie.
C’était donc officiellement la première fois qu’on pouvait voir le principe de Même Chanson dans NOPLP ! … même s’il aura fallu attendre la fin du tournoi pour en voir une être jouée, les candidats n’ayant jamais réussi à atteindre ce stade-là auparavant.
La dernière confrontation (entre les deux meilleurs candidats) se déroulait d’une façon un peu semblable, avec une succession de duels ; mais cette fois-ci, il n’y a aucune élimination en cours de route, donc l’ensemble des chansons prévues est joué, y compris la Même Chanson à la fin. A la place, les candidats remportaient des points pour chaque chanson.
D’ailleurs, comme il s’agissait de la seule fois durant ce tournoi où la MC était jouée, on a pu s’apercevoir que cette idée se cherchait encore un peu. En effet, les candidats chantaient jusqu’au bout, y compris s’ils avaient commis une erreur ; et côté spectateur, on n’avait aucune indication visuelle des paroles qu’ils devaient chanter (juste la coupure à partir de laquelle le candidat devait commencer à chanter de tête). Donc c’était difficile de repérer l’endroit où ils pouvaient se tromper, et on devait faire confiance à l’animateur qui donnait le score à la fin. Heureusement que ça a été peaufiné depuis.
En revanche, on ne nous a pas dit ce qui se passait en cas d’égalité parfaite à l’issue de la finale, mais bon…
Oui, vu comme ça, avec l’absence totale d’habillage, on ne dirait pas ; mais elle est bien en train de chanter la Même Chanson…
Cette version des masters était intéressante, dans la mesure où il a fallu imaginer une adaptation « sur mesure » du concept de base, afin qu’il puisse permettre de faire s’affronter des candidats. On y trouve d’ailleurs quelques éléments repris par la suite par la version maestro, comme la Même Chanson.
Toutefois, elle avait quand même l’inconvénient d’être un peu lassante à la longue. Le côté feuilletonnant et les éliminations pouvant surgir aussi bien rapidement qu’au bout d’un long moment, faisaient que les matches pouvaient être un peu longs à suivre.
Bref, ce type de format pouvait encore convenir pour des tournois comme celui-ci, mais aurait potentiellement lassé le public si on l’avait adopté tel quel pour des émissions « classiques ». Mais elle posait déjà quelques bases, et a, d’une certaine manière, été une sorte de laboratoire pour la version maestro par la suite.
Les masters (version maestro)
Avec l’avènement de la version maestro qui se joue naturellement en duel, il est devenu plus simple de l’adapter à un format « tournoi » ; ce qui fait que les émissions proposées lors des Masters diffèrent relativement peu de ce qu’on a d’habitude.
Néanmoins, il y a quand même des adaptations effectuées pour d’une part profiter un peu plus du meilleur niveau des grands maestros, et d’autre part pour tenter (j’insiste sur le « tenter »…) de corriger les inégalités dues au défaut fondamental de cette version, à savoir l’incapacité du format à départager proprement les égalités (dont j’ai déjà parlé dans ma critique de la version maestro classique, et qui est pour moi très facilement le pire point de cette émission).
On notera également quelques petites différences dans la forme, avec certains grands maestros qui s’incrustent dans le générique, ou encore l’arrivée sur le plateau des candidats qui chantent en duo ; mais ça reste assez mineur. Par ailleurs, une partie des demi-finales et la finale de ces masters ont droit à une diffusion en prime time, avec des candidats et des Zikos plus élégamment habillés pour l’occasion (et moins de délires pour illustrer les chansons comme on a l’habitude), ainsi que les autres maestros qui remplacent les ambianceurs. Niveau ambiance, il n’y a donc rien à redire, ça fait plaisir là encore.
On sent qu’ils sont pratiquement comme chez eux, ces grands maestros…
Mais déjà, commençons par définir ce qu’est un « grand maestro », et ce qui va faire qu’il pourra participer à ces masters (et aux autres formats dérivés que je détaillerai par la suite).
Les grands maestros, ce sont tout simplement ceux qui ont gagné le plus d’argent au cumulé lors de leur premier passage dans l’émission. On ne privilégie donc pas forcément la longévité, mais plutôt les performances lors des finales, ce qui me semble légèrement plus juste, étant donné que les finales nécessitent plus souvent une culture musicale étendue, et qu’avec la « facilité » de pouvoir rester maestro dans ce jeu, il y a un peu moins de mérite à mon sens…
Et à chaque nouvelle session des masters, l’émission fera jouer les mieux classés dans l’histoire du jeu (enfin, de la version maestro).
Et… ça va me poser un peu problème.
Parce que déjà, comme le classement ne dépend que de leur première participation, il ne pourra pas être à nouveau modulé par la suite ; mais, du coup, ceux qui trustent les meilleures places seront quasiment assurés de revenir tous les ans, là où ceux qui sont moins bien placés seront davantage sur la sellette, au fur et à mesure que les futurs candidats accumuleront de l’argent et seront bien classés à leur tour. Or, puisque ces Masters permettent de remporter de l’argent, ça fait que ceux qui sont les mieux placés (et qui en ont donc déjà le plus) auront plus de chances d’en avoir à nouveau… ce n’est donc pas un système très rotatif pour les plus hautes sphères, et ça favorise quelque peu l’entre-soi.
Personnellement, j’aurais préféré une sorte de mini-tournoi se disputant entre les meilleurs maestros de la saison uniquement (ce qui sera plus ou moins fait ultérieurement, on y reviendra), en réservant les autres variantes pour la crème de la crème.
Concernant les adaptations pour relever le niveau… en fait, il y a principalement un point à relever à ce sujet, et pas grand-chose d’autre, hormis quelques tentatives ponctuelles ça et là sur lesquelles je reviendrai un peu plus loin. Ca m’avait un peu déçu quand j’avais regardé une émission des Masters pour la première fois, m’attendant à ce qu’on s’amuse davantage à ce sujet… mais pour ça, il faudra plutôt se tourner vers les Tournois (on y reviendra).
La principale différence avec la version classique à ce niveau-là sera donc l’apparition d’un thème récurrent : les « mal-aimées ». Il s’agit d’un thème qui sera systématiquement présent dans chaque émission, et qui vaudra systématiquement 30 points.
La spécificité de ce thème est qu’il cache des chansons très peu choisies par les candidats dans les émissions classiques (choisies moins de 30% du temps), et qui nécessiteront donc a priori une culture musicale plus large pour les candidats.
Ce thème est une bonne idée. D’une part, il est souvent plus difficile pour les candidats, car les chansons proposées sont moins connues ; et d’autre part, il permet aussi de mettre un peu plus en avant certaines chansons boudées par les candidats dans les émissions classiques (vous savez, celles que personne ne prend jamais parce qu’à côté de ça on propose des chansons plus connues qui passent toutes les 3 semaines…). Et moi qui apprécie la diversité, j’approuve.
Sinon, parmi les autres expérimentations qui ont été faites pour pimenter un peu ces Masters, je pourrais citer les huitièmes de finale de 2022 ; dans ces émissions-là, les chansons jouées en MC ne sont plus les titres « originaux » (ou du moins les versions les plus connues), mais des reprises moins connues.
L’intérêt est double : d’une part, celles-ci peuvent avoir une instrumentation différente et déconcerter un peu au niveau du rythme (ça fait vraiment bizarre d’entendre Je t’aime de Lara Fabian sur une instrumentation qui semble tout droit sortie d’un album de The Offspring…) ; et, surtout, d’autre part, les interprètes qui ont fait les reprises se sont permis de prendre quelques libertés avec les paroles d’origine, faisant ainsi quelques pièges de plus à déjouer.
Je suis légèrement mitigé sur cette idée. Bon, en soi, je trouve pas mal de pimenter un peu cette partie de jeu dans ce contexte de Masters, car je la trouve souvent un peu ennuyeuse (étant donné que les deux candidats doivent chanter la chanson en intégralité, quoi qu’il arrive), et ça permet de créer un peu plus de surprises à ce niveau-là.
Mais d’un autre côté… certaines reprises sont vraiment très peu connues, et on se demande si elles valent vraiment le coup d’être remises au goût du jour pour certaines. Par exemple, les reprises faites par les candidats de télé-crochets… mouais. Si on n’est pas fan de ce genre de programme, aucun intérêt à les écouter spécialement… (et au passage, ça m’a fait découvrir une reprise de Moi, Lolita par Julien Doré, qui a accompli l’exploit de rendre particulièrement assommante une chanson que j’aime pourtant bien à la base. L’un des plus grands supplices auditifs que j’ai dû endurer en regardant l’émission…).
En outre, si la reprise est un peu trop obscure, peu de chances que les candidats la connaissent et puissent visualiser les pièges au préalable (même si c’est parfois un peu amorcé dans l’intro où les paroles sont encore visibles), ce qui fait que si les deux candidats ne connaissent pas la reprise et se font avoir au même endroit… ça risque un peu de favoriser les cas d’égalité, et il faut croiser les doigts pour que les maestros aient une culture musicale suffisamment large pour prendre en compte des chansons qu’ils n’avaient pas prévues dans leurs révisions à la base.
Cela dit, j’ai quand même trouvé l’idée assez louable. Mais bon, dommage qu’elle n’ait pas été assumée jusqu’au bout, et qu’à partir des quarts de finale, on repartait sur des MC plus classiques, donnant l’impression que cette initiative était un peu un pétard mouillé…
Ce qui est piégeux, c’est qu’on ne demande pas la version originale de Starmania, mais la reprise par Céline Dion, qui a quelques nuances par rapport à l’original…
Pour l’aspect « tournoi », il y a deux différences significatives par rapport à la version classique.
Premièrement : afin de pallier le côté asymétrique de la mécanique de jeu, chaque affrontement se fait sur deux émissions au lieu d’une seule. Ainsi, chaque duelliste pourra choisir son thème en premier au moins une fois. En outre, les points gagnés par les candidats dans les deux émissions sont cumulés, et celui qui accumule le plus de points remporte le duel et peut accéder au palier supérieur de la compétition.
Deuxièmement : la Même Chanson fonctionne un peu différemment. Bon, les candidats doivent continuer à chanter et sont interrompus dès la première erreur, comme dans la version classique ; mais cette fois-ci, les candidats devront chanter jusqu’à la fin de la chanson, et pas uniquement jusqu’à ce que la clochette retentisse. En fait, la clochette indique juste que le candidat peut accéder à la finale de l’émission en cours ; mais le nombre de points, lui, grimpe jusqu’à la fin de la chanson. Par conséquent, la Même Chanson est systématiquement jouée deux fois, afin que les candidats puissent tous les deux accumuler des points.
Ce système est un peu confus, puisqu’il y a un enjeu double dans ces émissions : d’une part, accéder à la finale de l’émission (qui se déroule de façon classique, avec un enjeu monétaire, et sans impact sur le nombre de points) ; et d’autre part, accéder au palier supérieur de la compétition, en accumulant le maximum de points. Assez perturbant quand on voit ça la première fois, aussi bien pour le spectateur que pour les candidats. Certains se sont parfois fait avoir en pensant qu’entendre la clochette sonner suffisait, en oubliant sur le coup qu’ils devaient quand même chanter jusqu’au bout…
Après… pourquoi pas. C’est déroutant, mais ça tient quand même la route.
Qui remportera le trophée ?
(… la réponse sur le fandom de l’émission, c’était les Masters de 2019, ça.)
En revanche, on a toujours un petit souci : les égalités potentielles…
Certes, avec les matches aller/retour, on n’a plus le côté asymétrique qui plombe considérablement les émissions classiques ; mais ça n’empêche pas le fait que des égalités peuvent survenir, notamment lorsque les deux candidats font un sans-faute. Il faut donc pouvoir départager ces cas éventuels… et la solution retenue est tout aussi frustrante que dans les émissions classiques.
En effet, comme il faut forcément un vainqueur et pas d’ex-aequo, et faute de moyens propres pour départager les candidats, la solution qui a été trouvée est de… considérer que, par défaut, le vainqueur est le maestro qui était le mieux placé au classement général (en gains accumulés durant son parcours dans l’émission).
Et c’est particulièrement gênant. A chaque fois, on croise les doigts pour éviter que des égalités ne surviennent, parce que c’est vraiment ultra frustrant de devoir désigner un vainqueur par défaut avec une variante du droit d’aînesse. Lors de la finale des Masters de 2021, j’avais vraiment peur que tout le tournoi ne se solde par une égalité parfaite, et qu’un vainqueur soit désigné par défaut ; je me serais dit « Et donc voilà, tout ça pour ça ! ».
Mais bon, à l’instar de la version maestro classique, c’est la mécanique du jeu qui fait défaut et qui n’est pas prévue pour départager des égalités proprement…
Les tournois
Autre façon de faire jouer les grands maestros, et en prime time cette fois : les Tournois.
Bon, déjà, désolé de chipoter à ce sujet, mais j’avoue qu’on peut s’emmêler les pinceaux assez facilement avec les dénominations de ces variantes ; étant donné qu’en soi, les Masters ont un format de tournoi, selon la définition du terme. Et on pourrait en dire de même pour la Ligue, dont je parlerai dans le paragraphe suivant… bref, on sent que la production est très créative pour trouver des façons de faire s’affronter les candidats ; mais qu’après, pour les nommer, ça devient un peu compliqué de se distinguer, et un néophyte peut s’y perdre assez facilement.
Bref. Là où les Tournois vont se différencier des Masters, c’est qu’ils seront pensés directement pour du prime time (là où les Masters ne sont que des émissions « classiques » adoptées à un format de tournoi pour l’occasion, avec des demi-finales et une finale en prime pour marquer le coup), en faisant s’affronter dans chaque émission deux équipes composées de trois maestros chacune.
Et, surtout, ils vont beaucoup s’amuser avec la mécanique de base du jeu (surtout au fur et à mesure que les années avancent, car à leurs débuts, certaines manches restaient légèrement basiques).
En effet, ce sera dans cette émission dérivée là qu’on retrouvera le plus de variantes du concept de base, ce qui en fait un laboratoire intéressant à ce niveau-là.
Certes, on restera sur un format qui alterne choix de thèmes et « mêmes chansons » (avec une finale uniquement à la toute fin) ; mais ça jouera beaucoup plus sur les possibilités offertes par le format que les émissions classiques.
Pour les choix de thèmes, par exemple : la confrontation se fera en 1 vs. 1 à chaque fois, avec l’un des maestros qui représente son équipe ; et les candidats choisissent leur thème tour à tour, comme d’habitude.
Mais il peut y avoir quelques subtilités à ce niveau-là. Pour citer celles qui ont déjà été mises en place :
- Les thèmes sont donnés, mais le candidat ne sait pas pour combien de points il va jouer avant de l’avoir choisi.
… pourquoi pas, c’est un peu aléatoire, mais ça permet d’éviter la linéarité des choix des candidats, je le reconnais. - Le candidat choisit son thème, mais c’est son adversaire qui décidera quelle chanson il devra compléter.
J’adore cette idée : c’est particulièrement fourbe, ça force un peu les candidats à sortir de leur zone de confort, et ça permet de mettre en avant des chansons qui auraient beaucoup moins de chances d’être choisies en temps normal. - Les thèmes valent 40 points de plus que d’habitude, autrement dit les thèmes ne valent plus 50/40/30/20/10 mais 90/80/70/60/50. Et également, il y aura plus de mots à deviner en conséquence, un peu comme pour les finales
Bon, c’est moins original que le reste, mais ça donne une importance stratégique quant au choix de celui qui va devoir s’y coller, donc ça passe. - Les paroles déblocables : à chaque fois qu’un candidat bloquera ses paroles (i.e. validera sa réponse), son adversaire aura la possibilité de dire « Je débloque ces paroles ! », s’il pense que son concurrent s’est trompé et qu’il a la réponse de son côté. Il pourra alors donner la réponse à laquelle il pensait, et remporter les points à la place de son concurrent s’il a juste. Attention toutefois, car s’il débloque des paroles pour en donner des fausses, c’est son concurrent qui marquera les points en jeu…
Une bonne idée là encore, qui aura d’ailleurs fini par être proposée pour l’intégralité du tournoi par la suite, et que je n’aurais pas forcément été contre voir dans les émissions classiques.
Eh oui, y a de l’enjeu comme vous pouvez le voir.
Pour les « mêmes chansons », en revanche, celles-ci se dérouleront en équipe, et en relais. Ce qui est pas mal, afin de faire jouer la cohésion d’équipe, là où les affrontements sur les thèmes se faisaient individuellement.
Là encore, plusieurs variantes ont été imaginées (même si, au début, ça arrivait d’avoir une MC classique, sans panache particulier, chantée par l’un des membres de l’équipe) :
- La chanson à trou-trous (non, ce n’est pas moi qui ai inventé le nom, c’est bien la dénomination « officielle »…) : la chanson sera interrompue à 9 reprises, avec un nombre variable de mots à compléter. Les candidats chantent chacun leur tour, et à chaque fois, ils devront compléter une partie de la chanson. Ils repasseront donc 3 fois chacun.
A la fin de la chanson, les candidats marquent 10 points par trou complété correctement. Au total, il est donc possible de marquer 90 points sur cette partie de jeu. - La chanson piégée : les paroles de la chanson sont affichées en continu… mais certaines d’entre elles sont fausses par moments (et, bien entendu, on n’indique pas à quels moments elles le sont). Les candidats devront donc s’efforcer de chanter les bonnes paroles à la place.
Les candidats marquent 150 points s’ils corrigent tous les pièges ; toutefois, attention, car oublier de chanter des mots ou en corriger certains qui étaient justes leur retranchera des points… d’ailleurs, c’est le mode de calcul des points perdus qui peut poser un peu problème. - La même chanson en relais : … c’est la même chose que d’habitude, sauf que la chanson est chantée en relais. C’est d’ailleurs la seule variante où la chanson peut ne pas être jouée jusqu’au bout, puisqu’à l’instar de l’émission classique, la chanson (et les points remportés) s’arrêtent dès la première erreur. D’où l’importance dans l’ordre de passage des trois coéquipiers, car si le premier se plante, c’est perdu d’office…
Pour les deux autres variantes, la chanson sera chantée jusqu’au bout.
Renouveler le concept de la Même chanson était moins évident que pour les thèmes, et c’est sans doute pour ça que l’une des variantes se contente de reprendre la version classique (avec quand même un petit côté stratégique plaisant)… mais j’apprécie vraiment la créativité dont l’émission a pu faire preuve, en particulier pour la chanson piégée, qui est ma variante préférée, et dont le concept est très fun.
En outre, la gestion du passage de relais permet de rajouter également un peu de pression, car pour les chansons piégées et la même chanson en relais, il ne faut surtout pas qu’il soit manqué.
… amusant, cette façon de présenter la chanson à trou-trous.
Le feu en bas de l’écran indique à qui c’est le tour de chanter.
Les mots en vert indiquent que le candidat a réussi à corriger le piège proposé par la production. S’ils se colorent en rouge, en revanche, ça voudra dire que le candidat n’a pas repéré le piège, ou ne l’aura pas corrigé…
A l’issue de cette succession de thèmes et de « mêmes chansons »-like, l’équipe qui a obtenu le plus de points au total sera qualifiée pour la grande finale (le dernier prime de la série).
Mais en cas d’égalité… bon, j’imagine que la production opterait probablement pour le système dégueulasse de faire gagner par défaut l’équipe avec le maestro le mieux classé ; toutefois, je reconnais qu’au vu de la mécanique globale des émissions de ces Tournois, et du nombre de points maximum pouvant être potentiellement très élevé, ce ne serait vraiment pas de chance que ça arrive. Donc je veux bien pardonner le fait qu’on ne pense pas spécialement à départager proprement les cas litigieux, pour une fois…
Le format de la grande finale sera le même que pour les autres émissions de ces Tournois ; si ce n’est que, comme on démarre avec trois équipes au lieu de deux, on instaure une manche préliminaire pour éliminer l’une des trois équipes au préalable.
Et cette manche préliminaire est… une même chanson en relais, avec l’équipe qui a le moins de points qui est éliminée.
Mouais. Ca fait particulièrement bâclé comme système. Si c’était pour faire ça, j’aurais préféré qu’on fasse sauter l’un des primes, et faire directement une confrontation à deux équipes pour cette grande finale… d’autant plus que là, non seulement ça fait une chanson qu’on écoutera trois fois (!), mais de plus, les égalités restent suffisamment plausibles pour que ça redevienne dérangeant.
Et sinon, chaque prime se concluera également par une petite finale, jouée par l’équipe gagnante (… enfin en théorie, en pratique ça finit souvent en collégiale), se jouant de la même façon que les finales des émissions classiques, avec des gains allant cette fois-ci jusqu’à 100 000 €… mais qui seront reversés à une association, et qui n’iront donc pas dans leur poche (eh, ils ont déjà les Masters pour ça !).
Bon, disons-le franchement : cette finale, c’est uniquement pour terminer sur une note plus « chill », parce qu’en termes de jeu, ça n’a aucun intérêt particulier. Comme on joue pour une association, les chansons proposées seront volontairement simples, histoire de rester gentil ; et on se doute à l’avance que le gain maximal sera remporté…
En outre, ça sort également un peu de nulle part, tant c’est décorrélé du reste. On suit une compétition entre les grands maestros pendant deux heures ; et puis paf, d’un coup, une finale à l’arrachée en cinq minutes, qui n’a rien à voir, afin de justifier le fait qu’on parle de l’association. C’est un peu comme si, pour une émission de Fort Boyard, la Salle du Trésor ne dépendait pas du tout du reste du parcours…
La ligue des maestros
En début d’année 2022, un nouveau format est inauguré, dans lequel les 5 meilleurs maestros s’affrontent dans une série de 10 matches, répartis sur deux access et un prime.
Chaque match reprend le principe d’une émission classique (sans la finale), avec une première phase où les candidats choisissent chacun deux thèmes parmi les cinq proposés, puis s’affrontent sur une mécanique de même chanson.
Comme pour les tournois, on en profite pour s’amuser un peu avec le concept. Ainsi, pour le choix des thèmes, ceux-ci ne valent plus 50/40/30/20/10 points, mais 50/50/40/40/30 points (permettant donc une égalité potentielle même avec un sans-faute des deux côtés) ; et comme pour les tournois, lorsqu’un candidat choisit le thème, c’est son adversaire qui choisit la chanson pour lui (et là encore, il peut « débloquer les paroles »). La Même chanson est en revanche remplacée par une « Presque même chanson » : le candidat qui mène la partie choisit entre deux thèmes donnés, qui cachent chacun une chanson spécifique, qui devra être chantée sans erreur à la manière d’une Même chanson ; une fois la première chanson chantée, son adversaire doit chanter l’autre. Le nombre de mots à compléter est le même pour les deux chansons.
Notez le nombre de points en jeu pour chaque thème, qui permet d’assurer un match un peu plus symétrique (à l’exception du fait que l’un des deux a forcément pu choisir son thème en premier, mais c’est mineur).
Dans la mécanique des matches prise individuellement, cette variante est assez dispensable pour moi.
En effet, à ce niveau-là, les seules « vraies » nouveautés sont le nombre de points en jeu légèrement plus symétrique, et la même chanson remplacée par la « presque même chanson » ; mais les idées de débloquer les paroles ou de laisser l’adversaire choisir la chanson figurent déjà dans les tournois. Et on aurait tout à fait pu mettre ces nouveautés-là dans l’une des manches des tournois.
D’ailleurs, pour compléter le parallèle avec les tournois, là encore le prime se conclut par une finale à 100 000 euros, jouée de façon collégiale, pour une association.
Les candidats vont devoir « deviner » la chanson qui se cache derrière le thème.
(En revanche, je ne sais pas ce que la production avait fumé à ce moment-là, mais les chansons en question étaient La queuleuleu et Ah ! Le petit vin blanc… soit deux chansons qui ne passent quasiment jamais dans l’émission en temps normal, mais qu’on leur demande de chanter en entier, là comme ça. Renaud et Kévin ont d’ailleurs été pas mal surpris, et ils ne sont pas allés bien loin…)
Néanmoins, c’est plutôt le système de confrontation qui est intéressant ici.
En effet, dans cette mécanique, chaque maestro aura l’occasion d’affronter l’un des quatre autres. Il n’y a donc plus besoin de faire de matches aller/retour pour rendre les parties plus équitables, puisque chaque maestro aura l’occasion de jouer en premier deux fois et de jouer en second deux fois aussi.
Ce qui fait donc de cette Ligue un format dérivé de l’émission qui permet de mieux gérer les égalités potentielles (et j’ai envie de dire : ENFIN !!!) : en effet, cette fois-ci, il est tout à fait envisageable d’avoir des matches nuls, sans que ça ne pénalise le système de classement. D’ailleurs, c’est dans cette optique que le nombre de points en jeu pour les thèmes donnés est davantage symétrique que d’habitude : en effet, ça n’a plus rien de gênant d’avoir deux candidats avec exactement le même score.
Bon, j’imagine que si l’intégralité des matches se soldait à chaque fois par une égalité, ça ne ferait pas avancer le Schmilblick… mais je veux bien croire que ça se produise suffisamment rarement pour que ça ne gêne pas trop.
Le seul inconvénient de ce système est qu’il ne peut marcher qu’avec un faible nombre de candidats potentiels (5 en l’occurrence ici), donc il ne pourrait pas remplacer les Masters et sa trentaine de candidats de façon satisfaisante…
Et d’ailleurs, malgré ce système de classement inédit, j’ai surtout eu une impression de redondance par rapport à l’existant. Principalement car, à ce stade, c’est surtout un énième moyen de faire s’affronter des grands maestros, alors qu’on avait déjà les Masters et les Tournois pour ça… d’autant plus qu’ici, le nombre de maestros présents est très réduit par rapport aux autres formats.
En 2023, la Ligue change cependant un peu de format par rapport à son premier jet. On garde les thèmes à 50/50/40/40/30 points, le déblocage des paroles, la Presque même chanson, le système de classement des candidats, et la finale qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe ; mais on va introduire une différence assez notable, d’où vont découler les nouveautés.
Et cette différence est le fait de ne plus avoir les 5 meilleurs maestros du classement général, mais les 10 meilleurs (faut bien faire de la place dans les rangs des grands maestros qui ne cessent de grossir d’année en année…), qui vont devoir jouer en binômes.
Le déroulement du choix des thèmes va ainsi être un peu différent : en effet, pour chaque chanson, on aura l’un des membres du binôme qui choisira le thème qui lui parle le plus en premier lieu ; mais une fois les deux chansons du thème dévoilées, c’est son coéquipier qui choisira pour lui (et non plus son adversaire), en espérant qu’il soit à l’aise sur la chanson choisie.
… mouais, pas fan de l’idée. On remplace le côté « sadisme du choix de la chanson la moins inspirante » par un côté collaboratif, qui, certes, justifie pleinement le fait de jouer en duo ; mais qui, en pratique, est moins porteur dans l’idée, étant donné que c’est davantage bienveillant.
Après, dans l’absolu, c’est quelque chose qui pourrait fonctionner… à condition de proposer à chaque fois des chansons moins connues ou moins révisées par les candidats, pour que le coéquipier se dise « Hmm, laquelle des deux serait la moins difficile pour lui ? » ; mais en pratique, comme c’est rarement le cas, et qu’on a toujours des chansons relativement appréciées dans le lot, ça ne change finalement pas grand-chose à ce qu’on a dans l’émission quotidienne. On a toujours le syndrome du choix évident et prévisible entre la chanson connue (ou la plus travaillée par les candidats) et la chanson qui l’est beaucoup moins.
Bref : c’est décevant, et c’est finalement plus une régression qu’autre chose pour moi.
Sinon, la mécanique de duo va également impacter la Presque même chanson, qui va être jouée en relais parmi les membres de chaque binôme.
Soit… exactement ce que faisaient déjà les Tournois depuis belle lurette, avec la Même chanson en relais. Si ce n’est qu’ici, la main peut à tout moment repasser à un candidat qui a déjà chanté (ce qui n’est pas le cas dans les Tournois).
Bon, comme je le disais au sujet des Tournois, la Même chanson était sûrement la phase de jeu la plus difficile à renouveler ; aussi, je ne suis pas surpris qu’on se contente simplement de reprendre plus ou moins ce qui était déjà fait pour les Tournois. Mais encore une fois, ça souligne le manque d’intérêt de cette Ligue par rapport aux Tournois, pour moi…
Les préliminaires
Non, ça n’a rien d’obscène, c’est juste le nom donné à un mini-tournoi, lancé en 2022, qui précédait les Masters de cette même année.
En effet, afin de tirer encore plus sur la corde (oui, c’est possible apparemment…), un nouveau format a été inauguré. Bon, cela dit, il est assez court, puisqu’il concerne deux access et un prime-time. Il faut donc plus le voir comme un « bonus » des Masters.
Ce mini-tournoi fait s’opposer les 8 candidats de la saison qui ont gagné le plus d’argent, mais qui n’en ont pas gagné suffisamment pour rentrer dans les Masters. Le but de ces préliminaires est donc de désigner un « vainqueur de la saison », qui aura une chance de pouvoir disputer les Masters. Un Objectif Top Chef à la sauce NOPLP, quoi.
Bon, pour être plus précis, le gagnant affronte le dernier des « grands maestros » dans l’ultime match avant les Masters, et c’est le gagnant de ce match qui pourra disputer les Masters… ça fait quand même un peu lourd. Imaginez que le vainqueur du mini-tournoi se fasse battre dans cet ultime match, on se dit « Tout ça pour ça… ». Franchement, à ce stade, autant que le gagnant soit directement l’un des challengers des Masters, sans passer par ce dernier match.
On sent qu’en l’absence de « classement », la prod a un peu ramé pour désigner le gagnant des préliminaires lors des Masters, avec cette mention « Qualifié »…
Cependant, afin que cette phase, qui est donc un complément des Masters, ne fasse pas durer les Masters pendant deux mois, les modalités d’affrontement des candidats sont un peu particulières.
Contrairement aux Masters, il n’y a pas de matches aller-retour ; donc pour chaque émission, on doit désigner directement un gagnant. Or, comme vous le savez depuis le temps, la mécanique de la version maestro est particulièrement déséquilibrée en faveur de l’un des deux candidats… il était donc inenvisageable d’en faire des émissions au format « classique » avec des thèmes à 50/40/30/20/10 points.
Donc c’est le format de la Ligue qui a été repris, avec deux thèmes à 50 points, deux thèmes à 40 points et un thème à 30 points. C’est la seule chose qui a été reprise en revanche (pas de chanson choisie par l’adversaire, ni de déblocage des paroles possible).
La seule exception est le match qui vient clore ce mini-tournoi, qui se déroule sur le même principe que les Masters, i.e. avec match aller/retour, retour des thèmes à 50/40/30/20/10 points, et thème des mal-aimées à 30 points.
J’ai envie de dire que l’initiative du recalibrage du nombre de points (à 50/50/40/40/30) est louable et qu’elle permet de légèrement rectifier le déséquilibre de la mécanique… mais on a toujours le même problème de fond, à savoir l’impossibilité de départager des égalités potentielles proprement.
Car, à l’instar des Masters, en cas d’égalité, c’est le candidat le mieux placé au classement général (i.e. celui qui a gagné le plus d’argent lors de sa participation initiale) qui gagne par défaut. Et c’est déjà gênant les fois où ça peut arriver durant les Masters, mais ça restait un peu moins fréquent dans la mesure où la mécanique aller-retour permettait de limiter ce genre de cas. Ici, en revanche, avec un seul match, ça a d’autant plus de chances d’arriver.
Sincèrement, au bout d’un moment, il faudrait arrêter de pondre de nouvelles variantes de ce jeu avant de régler ce problème une bonne fois pour toutes, non ? Déjà que c’est un défaut très frustrant de la part du format « maestro » classique, si aucune variante ne cherche à le corriger proprement, ça donne l’impression que ça ne gêne pas le moins du monde la production d’avoir un jeu abusivement déséquilibré… mais moi, en revanche, ça me frustre énormément, et c’est le genre d’incorrigibilité qui fait que ce jeu ne vaudra jamais plus de 14/20 pour moi, en dépit de tout le positif qu’il a à offrir !!!
En fait, on aurait finalement pu tout simplement reproduire le format de la Ligue, quitte à n’avoir que 5 maestros concurrents au lieu de 8, pour éviter ce genre de désagrément.
Néanmoins, je n’ai pas détesté mon visionnage de ces préliminaires. Bien au contraire !
Comme je le disais un peu plus haut, il faut prendre ça plutôt pour un complément des Masters que pour une variante à part entière, même si l’une des émissions prend la forme d’un prime.
Et puis, pour une fois, on met à l’honneur d’autres candidats que les grands maestros qui font déjà les autres formats. Et ça faisait plaisir de revoir certains candidats qui avaient marqué leur saison, avec lesquels on a eu le temps d’un peu s’attacher, mais qui n’ont pas eu l’occasion de rejoindre la crème de la crème. Même si pour certains, ça n’aura duré qu’un épisode, c’était plutôt attentionné, d’autant plus que parmi eux, on sentait l’émotion d’avoir une dernière chance inespérée de pouvoir revenir sur le plateau (alors qu’en dehors de ces émissions spéciales, les candidats ayant remporté plus de 10 000 euros n’ont plus le droit de participer à nouveau). Rendant ces émissions d’autant plus uniques que pour les Masters, où l’on sait que les grands maestros reviendront l’année suivante (et même avant avec les tournois).
Je rajouterais même que, pour cette raison-là, le prime de conclusion des préliminaires de 2022 figure très facilement dans mon top 3 des meilleures émissions de NOPLP : en effet, on ressentait toute cette émotion de la part des candidats, et c’était communicatif, au point même que j’ai pleuré avec eux.
Ce qui illustre d’ailleurs un atout de cet émission dont je n’avais pas parlé lors de ma critique : cette émission doit être le seul format « à champion » où j’arrive à avoir de l’empathie pour les participants. Autant dans un jeu comme Tout le monde veut prendre sa place, je n’en ai absolument rien à carrer des ex-champions ; autant ici, c’est un mini-exploit de parvenir à me faire adhérer à un système sur lequel j’ai d’habitude plutôt tendance à cracher (surtout pour un jeu ayant l’un des systèmes de champion les plus déséquilibrés qui soit). J’imagine que c’est plus simple de développer de l’émotion et de l’empathie sur de la musique que sur de la culture générale…
Les concerts
Bon, je triche un peu pour cette partie-là, car il ne s’agit même pas d’une émission… mais comme j’ai eu l’occasion d’assister à l’un des concerts (à Reims, en septembre 2022), autant en parler brièvement ici.
On retrouve sur scène les Zikos (… plus ou moins en intégralité selon les disponibilités, je suppose ; en tout cas, lorsque j’y suis allé, les cuivres étaient les grands absents…), quelques-uns des grands maestros de l’émission (selon les disponibilités et le lieu), et même Cruella en voix-off.
Le spectacle est un peu scénarisé, permettant de mettre en avant un peu tout le monde, et en se permettant même un peu plus de piques et de vannes, dont certaines un peu graveleuses.
Par moments, on joue également sur les codes de l’émission : on a par exemple un ou deux moments où le public peut choisir parmi deux thèmes proposés, qui déboucheront sur un medley sur le thème choisi. A certains moments, également, des personnes du public peuvent monter sur scène et essayer de compléter les paroles d’une chanson. Et on a également les paroles des chansons qui s’affichent pendant que les maestros et les Zikos chantent, à l’instar de ce qu’on a dans l’émission, pour renforcer le côté karaoké.
Après… le côté « adaptation de l’émission » s’arrête un peu là. Pour le reste, c’est du divertissement-spectacle, où les Zikos et les maestros se mettent en scène, en reprenant des chansons françaises connues, le plus souvent en medleys thématiques.
Personnellement, j’avais été légèrement déçu qu’on ne reprenne pas davantage les codes de l’émission, et qu’on ne joue pas autant dans les mêmes conditions que durant les tournages ; cependant, il ne faut pas prendre trop sérieusement ces codes repris de l’émission, qui sont surtout un prétexte pour divertir. Ainsi, par exemple, lorsqu’on propose deux thèmes, l’un des deux est volontairement moins inspirant, et c’est donc une façon un peu déguisée d’introduire un thème « imposé » (en ironisant sur l’autre thème).
Mais bon, c’est le format concert chorégraphié qui veut ça : après tout, dans un concert de Lindsey Stirling auquel j’avais assisté, l’artiste proposait au public un choix là aussi, mais là encore il était assez orienté ; et j’imagine que dans pas mal de spectacles, c’est aussi le cas. Après tout, les concerts sont avant tout des spectacles, pas forcément des expériences interactives…
Bref, j’ai trouvé que ce concert était du bon divertissement, qui s’amusait plutôt correctement avec les codes de l’émission et ses protagonistes ; même si, personnellement et en termes d’ambiance, j’ai préféré assister à un tournage de l’émission, où j’y ai davantage retrouvé les règles de celle-ci, ainsi qu’une meilleure diversité en matière de titres diffusés. (peut-être que ça venait aussi du fait que pendant le concert, ils ont joué 5 ou 6 chansons que je ne supportais pas, et qui avaient moins de chances de tomber pendant les tournages… mais bon, les goûts et les couleurs, etc.)
Cela dit, je compare un peu des choux et des carottes en faisant ça, puisque les enjeux sont évidemment différents.
Conclusion
Avec ces variantes, N’oubliez pas les paroles montre qu’il s’agit d’une émission qui sait s’amuser avec sa mécanique, et c’est plutôt fun à voir.
Bon, on pourrait peut-être reprocher le fait d’avoir autant de variantes (et d’user le filon à ce point), alors qu’on pourrait probablement en regrouper quelques-unes ; même si, personnellement, c’est surtout la récurrence de certains défauts (les égalités à départager…) qui a tendance à m’agacer à la longue. Néanmoins, en dehors de ça, ces variantes conviendront tout à fait aux fans de l’émission.
Et si la « professionnalisation » des candidats tend à être un problème pour moi pendant l’émission classique, dans la mesure où elle rend surtout les émissions assez linéaires et lassantes et accentue le profond déséquilibre de la mécanique de jeu de base, elle est cependant véritablement appréciable durant ces émissions dérivées.
Le fait d’avoir des candidats avec un haut niveau, dans des règles (majoritairement…) moins déséquilibrées, et, surtout, qui jouent davantage avec les codes du jeu pour profiter du niveau global plus élevé, rend ces émissions spéciales globalement moins frustrantes que la version quotidienne (même si les variantes sont relativement inégales à ce niveau-là).
Et c’est ainsi que se termine le gros morceau qu’est N’oubliez pas les paroles.
Au premier abord, je n’aurais pas soupçonné qu’il y avait autant de matière à réflexion au sujet de ce jeu, que je n’ai découvert qu’assez tardivement ; et finalement, cette découverte aura été plutôt fructueuse. Malgré un format de base assez imparfait, c’est un jeu qui est finalement plutôt riche en soi, et sur lequel il était intéressant de se pencher plus en détail.
Je remercie au passage Pix ainsi que le site bemaestro pour leurs connaissances complémentaires qui m’auront été utiles à la rédaction de cet article.
Bon, pour la prochaine fois, en revanche, on va traiter quelque chose de plus léger, histoire de souffler un peu.