Aujourd’hui, on va s’attaquer à un gros morceau.
N’oubliez pas les paroles est en effet l’un des jeux TV les plus prolifiques en matière de contenu, à tel point que je vais devoir étaler tout ça sur plusieurs articles.
En commençant par la version de base, créée en 2007, et qui se jouait en solo. Version qui aura duré jusqu’en 2013-2014, en s’entrelaçant brièvement avec la version maestro, et en continuant à exister plus occasionnellement par le biais de primes times avec people (évidemment) pour lesquels on n’a pas forcément cherché à appliquer la formule maestro. Ce qui n’était pas plus mal, car le format « people jouant pour des associations » est tout de même plus adapté à un format solo qu’à un format compétitif.
Mais pour en revenir à NOPLP, ce qui est assez piquant, c’est qu’en dépit du fait que ce format date tout de même de 2007… il m’a fallu attendre 2021 pour que je daigne y jeter un oeil. Et ce, pour une raison rétrospectivement assez stupide : Nagui qui a fini par quitter l’animation de TLMVPSP. Oui, c’était une époque où il me suffisait de détester la performance d’un animateur dans un jeu, pour ne pas me donner l’envie de m’intéresser à ce qu’il a pu animer d’autre… et vu qu’il sera resté 15 ans à la tête de ce programme où je n’accrochais pas du tout à son style, ça en aura fait des jeux de sa part que j’ai manqués pendant tout ce laps de temps. Ce qui était plutôt dommage, d’ailleurs, car il y avait du bon dans le lot.
Bref. Le problème, c’est que j’ai par conséquent découvert NOPLP… via sa version maestro, installée depuis désormais 7 ou 8 ans. Et pendant que je me suis habitué à cette version maestro, je n’avais encore jamais vu d’épisode de la version de base. Il a donc fallu que je me rattrape, en revoyant des émissions de cette période-là.
De fait, ça m’a fait très bizarre de « revenir en arrière », et de redécouvrir une émission sans certains codes auxquels on s’est habitué par la suite. En particulier pour ce jeu-là, où l’émission a non seulement changé de concept, mais aussi d’ambiance. En fait, il y a tellement de différences entre les deux, que ça ne m’aurait même pas choqué qu’on leur donne des noms différents (après tout, on a « renommé » 1 contre 100 en Au pied du mur et Crésus en Les 12 coups de midi pour moins que ça).
Il est donc tout à fait possible que si j’avais découvert ces deux versions dans le « bon ordre », j’en aurais eu des perceptions différentes.
Parce que, forcément, en comparaison de ce à quoi je me suis habitué, et surtout dépourvue d’éléments qui me semblaient être devenus presque indispensables aujourd’hui, je ressentais un certain manque. Donc il a fallu que je me remette dans le contexte, pour que je puisse juger cette première version comme il se doit.
Et… ben, finalement, après mûre réflexion, malgré le fait qu’elle ait un peu vieilli, elle s’en sort plutôt bien. J’irais même jusqu’à dire qu’elle parvient à être techniquement meilleure que sa successeure sur certains points !
Mais voyons donc tout ça plus en détail.
Qui veut gagner des millions… versions paroles de chansons
… je crois que ça résume bien. Je n’ai limite pas besoin de développer davantage, à tel point que je peux même arrêter là ma critique.
Total : 14,5/20
Bla, bla, bla.
… je ne m’en sortirai pas avec ça, hein ? Bon, d’accord, je vais être un peu plus précis.
Le candidat se retrouve face à une pyramide de gains, avec des « questions » dont le niveau est croissant, la moindre erreur est éliminatoire, et fait retomber le candidat au dernier palier dont le gain est garanti ; mais il peut cependant s’arrêter lorsqu’il le souhaite, et il dispose de jokers pour l’aider à passer les chansons sur lesquelles il bloque.
J’aurai tout le loisir de développer ultérieurement les avantages et les inconvénients de la formule à la QVGDM, dans une critique dédiée ; aussi, ici, je vais me focaliser sur les spécificités de NOPLP à ce niveau-là.
Naturellement, ici, les « questions » prennent une autre forme, car il s’agit d’un jeu musical ; aussi, le but sera pour le candidat de compléter les paroles des chansons proposées. Ce n’est pas un télé-crochet, aussi il n’est pas nécessaire d’avoir une belle voix (enfin… presque, j’y reviendrai) ou de bien synchroniser les paroles avec la bande son pour performer dans ce jeu ; seule l’exactitude des paroles données compte.
C’est la base du concept, et il faut reconnaître que c’est plutôt rafraîchissant d’avoir un jeu TV autour du karaoké, là où les jeux musicaux se focalisent plutôt sur du blind-test d’habitude. Il n’est certes pas rare de voir ce concept de complétion de paroles exploité dans des jeux de culture générale plus large, mais ça reste ponctuel. Ici, finalement, le fait d’avoir un jeu entièrement basé sur ce concept tient très bien la route.
La pyramide des gains était la suivante :
N° question | Somme en jeu |
10 | 100 000 € |
9 | 50 000 € |
8 | 35 000 € |
7 | 20 000 € |
6 | 10 000 € |
5 | 5 000 € |
4 | 2 500 € |
3 | 1 000 € |
2 | 500 € |
1 | 250 € |
Il n’y avait qu’un seul palier de sécurité, à 2 500 €. En revanche, si le candidat arrivait à la dernière chanson et décidait de la tenter, il aurait été assuré de gagner 20 000 €. Une petite particularité plutôt bienvenue, puisque ça aurait été très frustrant de retomber à 2 500 € à ce stade-là.
Ici, le candidat joue donc pour 20 000 euros.
Là où l’émission se démarque un peu plus de QVGDM en termes de mécanique, en revanche, c’est dans le fait que le candidat a davantage de choix à effectuer dans son parcours.
En effet, au lieu de lui imposer directement une chanson à chaque fois, il va devoir choisir parmi 9 thèmes, qui dévoilent chacun deux chansons. Et s’il souhaite aller jusqu’au bout, il devra donc traiter ces 9 thèmes.
Ces thèmes donnent la plupart du temps des indications sur les chansons qu’ils cachent, d’une façon plus ou moins subtile. Il y a également souvent un thème « Artiste », qui cache deux chansons de l’artiste en question, ainsi qu’un thème « Décennie », qui cache deux chansons datant de la même décennie.
C’est plutôt une bonne idée de procéder ainsi, en laissant le candidat choisir son parcours.
En effet, ça donne un côté stratégique plutôt bienvenu, dans la mesure où il peut commencer par les thèmes qui l’inspirent le plus, et assurer une somme minimale ; mais il peut aussi être ambitieux, et commencer par ceux qui l’inspireront le moins, pour avoir moins de mots à compléter dessus et utiliser ses jokers, et se garder les chansons qu’il juge les plus faciles et où il est sûr de lui pour la fin !
Après, je ne sais pas si cette stratégie a beaucoup été employée à l’époque. Comparée à la version maestro, le niveau global de celle-ci était moindre, et les candidats n’étaient pas encore « professionnalisés » ; ce qui fait d’ailleurs que, quand on regarde à nouveau une émission de cette période, après avoir été habitués aux grands maestros qui ont émergé par la suite, les coupes effectuées dans certaines chansons paraissent à présent ridiculement simples !
Mais dans l’idée, ça reste excellent.
En revanche, il y a 9 thèmes… pour 10 échelons monétaires ? Oui, le 10ème a un fonctionnement plus spécifique, on en reparlera..
Cela dit, on pourrait se dire que si le candidat peut traiter les chansons dans l’ordre qu’il veut, ça casse un peu le côté progressif de la difficulté qui est censé être inhérent à la formule QVGDM. Imaginez si, dans cette émission, on s’amusait à mélanger les différents niveaux de diffculté, avec une question compliquée pour 1 500 € et une plus triviale pour 300 000 € : ça rendrait le jeu très bizarre. D’ailleurs, ça a déjà été plus ou moins fait par la variante Shuffle vue aux États-Unis de 2010 à 2015… peut-être que j’en parlerai, à l’occasion.
Mais que nenni. En fait, j’irais même jusqu’à dire que NOPLP fait mieux que son modèle, à ce niveau-là.
Ainsi, au fil de la partie, le nombre de mots à retrouver dans chaque chanson augmente au fur et à mesure. Pour les premières chansons choisies, on ne demandera qu’un faible nombre de mots, par exemple trois ; mais ça pourra grimper jusqu’à une bonne dizaine de mots pour les thèmes choisis en dernier.
Et ce que j’apprécie beaucoup avec cette idée, c’est qu’on joue sur une gradation objective de la difficulté ; là où QVGDM joue sur une gradation subjective.
Je m’explique : dans QVGDM, considérer qu’une question est difficile ou non reste avant toute chose une question d’appréciation. Selon le nombre d’individus qu’on s’imagine connaître la réponse, la popularité du thème sur lequel on pose la question, le niveau de connaissance requis… on doit jouer sur plusieurs critères pour évaluer la difficulté d’une question ; toutefois, elle pourra toujours paraître plus facile ou plus difficile d’un individu à l’autre, selon les affinités qu’il aura avec.
Dans NOPLP, en revanche, on peut avoir, pour une même chanson, une modulation du niveau de difficulté plus objective, en jouant sur le nombre de mots à compléter ; car, dans l’idée, 3 mots manquants, c’est censé être plus facile à trouver que 10. Même si ça peut aussi dépendre d’autres critères, comme le moment de la chanson ou on fait la coupe (c’est souvent plus facile de se rappeler du refrain que des couplets) ; mais comme je le disais plus haut, cette version-là de NOPLP ne cherchait pas trop à faire des coupes trop corsées.
Et sinon, oui, j’imagine également que c’est plus simple de trouver 10 mots manquants dans une chanson que « tout le monde » connaît et a déjà entendu au moins 50 fois, plutôt que 3 mots dans une chanson de niche issue d’une face B d’un chanteur moins populaire… mais pour ça, il y a toujours la possibilité de choisir parmi deux chansons pour chaque thème, donc bon. En outre, ce sera plutôt la version maestro qui, au fil du temps, ira dénicher des titres moins connus.
Le seul bémol que j’ai avec la mécanique globale se situe au niveau de la façon dont elle se conclut.
En effet, si le candidat peut décider de l’ordre dans lequel il traite les différents thèmes, de la chanson qu’il choisit de chanter une fois le thème choisi, et de la possibilité de ne pas valider de réponse et de repartir avec ses gains accumulés même après avoir accepté de chanter ; ce n’est cependant pas du tout le cas de la chanson à 100 000 €.
Car cette dernière chanson est totalement imposée par la production. Avant qu’elle ne soit jouée, et si le candidat est arrivé jusque-là, le candidat doit décider s’il la tente ou non. S’il ne la tente pas, il s’arrête là, et repart avec 50 000 € ; mais s’il la tente, il est dans l’obligation de valider une réponse. Et s’il n’en a pas ou si elle est incorrecte, il repart avec 20 000 €.
Alors… d’un côté, je comprends que l’émission cherche à marquer le coup, en faisant en sorte que le gain maximal soit plus difficilement accessible, et que le candidat y réfléchisse à deux fois avant de le tenter. Et dans l’idée, pourquoi pas.
Mais il y a tout de même un détail qui fait que, pour moi, ça ne marche pas : le fait de demander au candidat sa décision avant de découvrir de quelle chanson il s’agit. Si ça avait été une information dont le candidat disposait au moment de faire son choix : là, oui, je veux bien. Mais ici, comme ce sera la surprise pour lui, ça devient beaucoup trop risqué, puisqu’il peut tomber sur tout et n’importe quoi.
D’ailleurs, à l’exception de certaines émissions spéciales en prime time ou en couple, personne n’a jamais osé tenter cette dernière chanson. Est-ce vraiment étonnant, vu les circonstances ?
Les jokers
Comme l’enjeu était de taille et que la moindre erreur était éliminatoire, il fallait bien mettre des jokers à disposition pour les candidats, afin que leur parcours puisse être un minimum consistant.
Au niveau des jokers, il y avait le choix entre ces trois (puis quatre)-là :
- Les choeurs : l’équivalent du coup de fil à un ami, mais en moins restreint. Le candidat fait appel à l’un de ses amis sur le plateau (qui assistent même à l’émission aux premières loges !) pour l’aider à compléter la chanson. Et ce n’est pas limité à 30 secondes ici !
- Les deux mots : le candidat peut demander à ce que deux mots soient dévoilés dans les paroles manquantes. Un joker plutôt généreux, dans la mesure où le candidat choisit les deux mots parmi ceux qui manquent. Prends-en de la graine, le 50/50 de QVGDM !
- Les trois phrases : trois propositions de réponse sont dévoilées, dont la bonne ; le candidat devra donc choisir celle qui lui semble être la plus pertinente.
- Le switch : il n’est apparu qu’en 2011 (décidément, un quatrième joker nommé « Switch » arrivé tardivement, le parallèle avec QVGDM va très loin…), et permettait de prendre l’autre chanson du thème proposé si la première n’était pas assez inspirante. Ca paraît un peu limité, comme ça (puisqu’a priori, si le candidat a choisi sa chanson en premier lieu, c’est qu’elle l’inspirait donc davantage…) ; mais bon, on ne va pas cracher sur un joker gratuit.
Assez bizarrement, la production n’avait pas encore imaginé le joker des « initiales », qui est un joker utilisé dans la finale de la version maestro, et qui aurait tout à fait pu avoir sa place ici.
Toutefois, les jokers proposés étaient plutôt honnêtes.
Pour le joker des deux mots, le candidat doit donc donner les numéros des mots qu’il souhaite obtenir.
Les ajouts discutables en cours de route…
Bon, vous vous en doutez, malgré une bonne base, il fallait bien la faire évoluer un peu avec le temps, histoire de renouveler le contenu de temps en temps.
C’est ainsi qu’à partir de la rentrée 2011, plusieurs nouveautés ont été introduites… et, pour la plupart, elles ne m’ont pas du tout convaincu.
Bon, commençons déjà par le positif : l’apparition du Switch. Mais ça, j’en ai déjà parlé dans le paragraphe précédent ; et comme c’est à peu près la seule nouveauté positive que j’aie pu relever, passons tout de suite au négatif.
Pour commencer, il y a un léger duel qui a été instauré avant de démarrer le jeu, entre deux candidats potentiels, pour savoir lequel allait pouvoir jouer.
C’est en fait un duel de chant : les candidats chantent l’extrait de leur choix, puis le public vote pour le candidat qu’il préfère, et celui qui a le plus de votes va alors jouer. Le perdant du duel a quand même droit à deux autres tentatives par la suite pour tenter sa chance, mais au-delà il devra repartir les mains vides.
Et… comment dire… c’était pas génial. Bon, ok, on reste dans la thématique musicale ; mais ce qui m’intéresse dans NOPLP, à la base, c’est surtout les connaissances des candidats en la matière, davantage que leurs performances vocales (même si c’est effectivement plus agréable d’écouter quelqu’un qui chante juste en plus d’avoir une bonne culture musicale). Si je veux regarder un programme qui juge les candidats sur leur façon de chanter, n’importe quel télé-crochet lambda façon Nouvelle Star fera amplement l’affaire ; mais ce n’est en tout cas pas ce que j’attends d’un jeu comme NOPLP.
D’ailleurs, j’imagine que ce système n’aura pas pleinement convaincu, puisqu’il aura été supprimé un an plus tard.
Et pourquoi pas envoyer un SMS pour choisir notre candidat favori pendant qu’on y est…
Ensuite, le choix des thèmes va devenir un peu plus… épicé.
En effet, parmi les thèmes présents, il va y avoir un thème « bonus » et un thème « malus » ; mais le candidat ne saura pas lesquels seront concernés, ce sera une indication uniquement pour le téléspectateur.
Choisir le thème « bonus » fera automatiquement progresser le candidat d’un palier ; mais choisir le thème « malus » le fera automatiquement régresser d’un palier…
Désolé d’être négatif à ce point sur vos tentatives d’innovation (car je respecte le fait de ne pas se reposer sur ses lauriers et de faire évoluer une mécanique vieillissante, ce qui est louable dans l’idée), mais je trouve que c’est vraiment une mauvaise idée… à la rigueur, s’il n’y avait que le thème « bonus », je me serais dit pourquoi pas ; mais là, pénaliser potentiellement le candidat à son insu, juste pour une question de hasard, c’est vraiment sadique ! Même si ce jeu repose en partie sur son drama (lié à la mécanique façon QVGDM), ce n’est pas une raison pour faire tout et n’importe quoi pour l’accentuer !
D’autant plus que si j’apprécie beaucoup le côté stratégique lié au choix des thèmes, cette idée de malus vient un peu refroidir cet aspect-là. Si vous vouliez faire évoluer quelque chose de ce côté-là, il eût mieux valu trouver quelque chose davantage en rapport avec la stratégie plutôt que la chance…
En vert, le bonus ; en rouge, le malus… faut espérer que la candidate ne soit pas inspirée par « Les Michel » et qu’elle arrête de jouer avant d’être contrainte de choisir ce thème…
Et enfin, c’est mineur à ce stade, et ça ne concerne que certaines émissions ; mais parfois, le candidat pouvait se faire assister par… un people. Un animateur de France 2, pour être plus précis.
Ca sort de nulle part, ça pue l’autopromo de la chaîne, c’est désespéré, et ça en devient désespérant. Non mais sincèrement, ça n’apporte rien à la mécanique. A ce stade, si vous vouliez faire en sorte que le candidat ne soit pas seul, j’aurais encore préféré que vous fassiez jouer des binômes, même si ça n’aurait rien apporté de spécial à la mécanique… ce que l’émission a d’ailleurs plus ou moins fait par moments.
Bon, bref, à partir d’un moment, c’est légèrement devenu le bazar au niveau des participants.
Bon, ok, j’adore Thierry Beccaro… mais ce n’est pas parce qu’il est présent dans cette émission que ça va me faire automatiquement la revoir à la hausse, quoi…
Le rythme : bien, mais peut mieux faire
Dans l’ensemble, je n’ai donc pas grand-chose à reprocher à la mécanique, à l’exception de certains détails et les ajouts tardifs déjà évoqués.
En revanche, s’il y a un défaut plus significatif et plus récurrent à évoquer, c’est la gestion du rythme. Pas au point de m’en dégoûter, mais qui peut avoir tendance à accélérer la lassitude.
Quand une chanson est jouée, le candidat chante, jusqu’aux paroles manquantes, qu’il peut donner dans la foulée, puis réfléchir à tête reposée. Logique que sa réflexion puisse prendre du temps, après tout, la moindre erreur est directement éliminatoire.
Cependant, il sera sans doute amené à chanter une nouvelle fois l’intégralité de ce qui a déjà été chanté, histoire de s’assurer que les paroles auxquelles il pense conviennent. Soit à sa demande, soit parce qu’il a utilisé le joker des choeurs et que son ami souhaite rechanter avec lui, soit parce que l’animateur souhaite faire chanter à nouveau le candidat pour valider la réponse.
Et c’est plutôt lourd, à la longue. Ca fait qu’on peut passer assez longtemps sur une seule chanson, alors qu’on aimerait que ça progresse un peu plus vite. Mais il n’y a pas que ça…
En effet, par ailleurs, la production aime également bien s’amuser à ménager du suspense… un peu n’importe comment.
Ainsi, lorsqu’un candidat bloque ses paroles, la réponse n’est pas dévoilée tout de suite, mais après un certain laps de temps. Comme QVGDM, me direz-vous… mais ici, elle a parfois tendance à rallonger ce laps de temps de façon un peu trop gratuite, surtout lorsque les gains en jeu deviennent plus élevés. Et pire : elle s’amuse aussi parfois à ne pas dévoiler l’intégralité de la réponse d’un seul coup, mais de révéler les mots au compte-gouttes. Imaginez si QVGDM s’amusait à éliminer les mauvaises réponses progressivement plutôt que de dévoiler tout de suite la bonne… ça serait très vite agaçant, pas vrai ?
Ici, la production a décidé de ne pas dévoiler la réponse d’emblée, et de seulement valider les groupes de mots un par un. Pénible.
Après, je reconnais que c’est aussi à cause de l’habitude de la version maestro, qui gère beaucoup mieux son rythme, que celle-ci paraît plus pataude en comparaison. Mais bon, même pour l’époque, on aurait pu fluidifier un peu plus certains aspects évoqués ci-dessus.
Néanmoins, au niveau de l’ambiance, je reconnais qu’on tient quelque chose.
Ce n’est pas encore aussi extra que ne le sera la version maestro (on y reviendra), mais le fait de pouvoir jouer sur une thématique musicale permet de garantir une ambiance plutôt conviviale.
On tient d’ailleurs déjà quelques bases à ce niveau-là, notamment la présence d’un orchestre, même s’il fait un peu réduit par rapport à ce qu’on connaîtra par la suite, et qu’on n’aura pas beaucoup d’interactions avec pour le moment. Ou encore le candidat qui chante un titre de son choix, à la demande de l’animateur, pendant qu’il se présente ; mais d’une façon moins dynamique que ce que fera la version maestro là encore.
Bon, il restera encore du chemin à parcourir à ce niveau-là ; par exemple, vivement que les ambianceurs arrivent, histoire que Nagui ait l’air un peu moins esseulé en essayant de « danser » pendant que le candidat chante (parce que par moments, c’est un peu… gênant).
Total : 14,5/20
La première version de N’oubliez pas les paroles tient plutôt bien la route (bon, si j’excepte les tentatives de renouvellement foireuses de la rentrée 2011, sinon ma note aurait plutôt été vers les 12/20). Si celle-ci ne paraît pas très originale en raison de son modèle à la Qui veut gagner des millions ?, elle parvient toutefois à s’en démarquer positivement, en jouant sur des paroles de chansons (mettant ainsi en valeur la chanson française), en proposant une certaine liberté de progression pour les candidats, et en ayant un côté convivial plutôt plaisant.
Si le rythme avait été mieux géré, cette version aurait sans doute eu de quoi devenir un classique.
Néanmoins, cette formule-là devint finalement relativement vieillissante, et les quelques tentatives de nouveautés à la pertinence douteuse introduites au fil de l’eau ne suffirent clairement pas à la maintenir à flot…
Il aura donc fallu remodeler la formule en profondeur, et en faire une toute nouvelle version, qui passera par mes soins la prochaine fois.