Si Qui veut gagner des millions ? a été un véritable succès aussi bien en France qu’à l’international, c’est un format qui a cependant lui aussi connu un certain déclin de popularité au fil du temps, y compris en dehors de nos frontières. Bon, c’est normal, aucun format n’est immortel ; et puis, la mode, ça s’en va et ça revient, donc aucun départ n’est définitif non plus (ce qui ne veut pas dire pour autant que les retours sont des bonnes nouvelles, n’est-ce pas, version de 2019 ?).
Mais toujours est-il que, selon les pays, on a tout de même tenté de renouveler un peu ce concept pour le faire perdurer, de différentes façons. Beaucoup de façons. A tel point que je ne vais pas toutes les lister, sinon je passerais beaucoup trop de temps dessus ; et je n’ai pas particulièrement envie de visionner une vingtaine de versions étrangères pour être exhaustif sur le sujet. Sans compter que je ne risque pas de comprendre grand-chose aux versions néerlandaise, hongroise, russe, brésilienne, japonaise, sri lankaise, indienne, vietnamienne, etc. Personnellement, je ne traite que des jeux pour lesquels il existe une version francophone, anglophone voire hispanophone, histoire d’être à peu près sûr de comprendre les règles et d’éviter de dire n’importe quoi.
Bref, dans le lot des différentes nouveautés proposées, on pouvait notamment citer de nouveaux jokers (dont pas mal qui n’étaient que d’énièmes variantes du coup de fil à un ami et qui consistaient basiquement à demander un avis tiers, comme ce qu’a fait la France à partir de 2019… palpitant), une gestion des paliers différente (avec, par exemple, la possibilité de renoncer à un second palier en échange d’un joker supplémentaire), ou encore l’introduction de la rapidité (au-delà de la question de sélection).
En fin de compte, des intentions louables ; mais surtout des aspects qui, pris individuellement, ne méritent pas particulièrement que je me penche davantage dessus.
Mais certaines refontes sont tout de même allées un peu plus loin. J’en vois deux en particulier, qui mériteront chacune un article à part.
Avec, pour commencer, la version Shuffle, apparue aux États-Unis en 2010, pour disparaître cinq ans plus tard, afin de revenir à un format plus classique. Notons d’ailleurs qu’officiellement, cette version n’avait pas de nom spécifique, ni même de sous-titre pour marquer sa différence avec l’originale ; et que le programme s’appelait toujours Who wants to be a millionaire?, prétendant donc rester dans la continuité et comme une évolution naturelle de ce qui se faisait déjà (contrairement à la version dont je parlerai la prochaine fois).
Et en soi, si cette refonte du concept de base était suffisamment marquante à mes yeux pour se différencier du format d’origine, elle n’était pas non plus complètement dépaysante. Voyons donc plus en détail ce que cette version-là avait à offrir…
L’ambiance… euh…
Bon, je vais évacuer ça vite fait : si vous cherchez l’ambiance pesante dont on a l’habitude (enfin… dont on a eu l’habitude jusqu’en 2010…), passez votre chemin, car cette version semble un peu plus légère à ce niveau-là.
Apparemment, à l’instar du QVGDM français des années 2000, le Who wants to be a millionaire? américain se voulait lui aussi solennel. Ce que cette version Shuffle est beaucoup moins. Entre autres, on a un plateau davantage éclairé, un animateur et des candidats qui sont debout, la bande-son de Keith et Matthew Strachan disparaît (bon, au moins, elle ne risque plus massacrée comme dans les saisons plus récentes du Grand Concours, on va dire)… et, surtout, on a un style d’animation également plus décontracté.
A ce niveau-là, il y a eu trois incarnations différentes ; la première étant celle de Meredith Vieira (qui animait déjà le jeu avant cette version Shuffle), dans la continuité de la version d’origine, jusqu’en 2013 ; avant que Cedric The Entertainer ne prenne sa succession durant un an, puis Terry Crews jusqu’en 2015.
Bon, évidemment, si vous n’êtes pas très coutumiers des personnalités médiatiques d’outre-Atlantique, je vous rassure : moi non plus. Je les ai cités pour être exhaustif, mais je n’ai pas non plus cherché à me renseigner davantage sur leur carrière, ou à voir une émission de chaque pour avoir un avis complet. Je sais juste que Terry Crews a incarné un personnage dans la série Brooklyn Nine-Nine, mais c’est tout.
Sachez juste que je suis tombé sur des émissions animées par Cedric The Entertainer et Terry Crews, et c’était un style d’animation… perturbant. Imaginez si notre QVGDM avait été animé par Issa Doumbia, et je pense que vous aurez une idée du rendu de leur style d’animation… en fait, ça me rappelle un peu certains animateurs « à la M6 », qui ne sont pas particulièrement issus de ce milieu-là (on a d’ailleurs eu Roland Magdane dans un de leurs jeux) ; et pour lesquels ça se ressent, ce qui donne un côté décalé un peu perturbant à mon sens. Surtout quand ils se donnent un style un peu lourd à la longue… dans le cas de cette version, en particulier, ça pouvait être assez saoulant au bout d’un moment de les entendre parler fort, voire de crier pour manifester leur joie.
Notez au passage que l’animateur et le candidat sont debout, au lieu d’être assis comme on a l’habitude. On s’y fait.
De fait, vu que je n’ai pas pris de pincettes avec la version Combal de QVGDM, je devrais être là aussi choqué par ce genre d’ajustements. Mais je vous avoue que cette fois-ci, je n’y ai pas trop prêté attention, parce que ce n’était pas spécialement ce qui m’intéressait, et que cette évolution-là concerne un format de QVGDM étranger auquel je n’étais pas habitué de base (même si apparemment, ça restait proche de la VF des années 2000). Donc j’ai moins eu ce sentiment de « trahison » que je n’aurais dû. Cela dit, apparemment, beaucoup de spectateurs du pays d’origine semblaient également agacés par cette évolution ; et je peux tout à fait les comprendre à ce niveau-là.
Après, je pense aussi qu’avec l’évolution de mécanique qui est liée à ce changement d’ambiance, je pouvais prendre cette version plus facilement à part, plutôt que de la considérer comme une évolution « naturelle » du format (même si le marketing n’était pas de cet avis, en ne recherchant pas à renommer l’émission et en la faisant de fait considérer comme une continuité de la version précédente). Un peu comme NOPLP version maestro, que je considère techniquement à part de la version d’origine, et non pas comme une continuité naturelle.
Tout ceci étant dit, passons maintenant à cette fameuse refonte de mécanique.
Un jeu en deux temps
Le déroulement de ce format Shuffle va être un peu moins linéaire que celui du format original, et se découper en deux parties.
Tout d’abord, on passe de 15 questions à… 14 questions. Oui, ce n’est pas une grosse révolution, certes.
Ensuite, on montre au candidat la « pyramide » des gains.
Notez l’espacement entre les dix premières questions et les quatre dernières. Une façon de marquer un palier, mais pas que…
Et puis ensuite… magie ! Les dix premiers gains sont complètement mélangés, puis masqués. Ce qui fait que le candidat va devoir répondre à dix questions, sans savoir pour quel enjeu il va jouer à l’avance ! Autrement dit : la première question peut valoir 10 000$, puis la deuxième peut en valoir 2 000$, puis la troisième seulement 500, puis la quatrième 25 000… etc. Par le plus pur fait du hasard.
… ce qui, si vous voulez mon avis (mais bien sûr que vous le voulez, sinon, vous ne me liriez pas !), est complètement idiot.
Dans l’absolu, je ne vois pas franchement ce que ça apporte de jouer pour des gains indéterminés, à part créer du suspense artificiel. Mince, en fait, j’ai surtout une mauvaise réminiscence de Still Standing, qui utilisait le même genre de twist, et sur lequel je n’en avais déjà pas dit beaucoup de bien…
En plus de ça, le candidat n’a pas de choix à effectuer (hormis les jokers, j’y reviendrai), puisqu’on lui impose quand même l’ordre des questions ! Ca n’a vraiment aucun sens de recourir à ce genre de système, pour un déroulement de jeu qui reste parfaitement linéaire quoi qu’il arrive !
Au passage, il n’y a pas que les gains potentiels qui ont été mélangés ; la difficulté des questions aussi semble être devenue aléatoire…
Traduction de la question : « Si on associe au genre masculin un symbole censé représenter l’épée et le bouclier de Mars ; pour le parallèle avec le genre féminin, quel attribut de Vénus est censé être représenté par son symbole ? A : Une poêle à frire / B : Un miroir portatif / C : Une poussette / D : Un aspirateur. »
Et c’était proposé en dixième question, là où ça aurait été considéré comme l’une des cinq premières questions amuse-galerie dans la version classique…
Et ces réponses bidon sont sexistes, soit dit en passant.
Mais bon, même si je ne suis pas fan de ce système, essayons déjà de comprendre ce qui a pu motiver les producteurs à y recourir, puis la façon dont ils ont tenté de l’étayer.
Pourquoi ce mélange des gains et des questions ?
Déjà, commençons par préciser qu’il y a quand même eu quelques petites évolutions au cours de cette version Shuffle. A partir de l’arrivée de Terry Crews, quelques détails ont été modifiés (assez significatifs cela dit pour être pris à part). Pour l’instant, je vais donc parler de la version initiale.
Penchons-nous d’abord sur les jokers. Le candidat en a trois (occasionnellement quatre, j’y reviendrai), ça, on a l’habitude.
Cependant, seul l’un d’entre eux nous est vraiment familier, puisqu’il s’agit de l’avis du public ; dont l’utilisation ne change pas par rapport à ce que l’on connaît, donc je ne le développerai pas plus.
Les deux autres sont des jokers bien spécifiques à cette version-ci. En fait, c’est deux fois le même. Ce joker est appelé « Jump the question » ; et permet au candidat de directement sauter la question posée pour passer à la suivante. Et, non, ce n’est pas un Switch, puisqu’on ne remplace pas la question par une autre, mais on la passe complètement pour monter d’un niveau dans la pyramide.
Vu comme ça, ce joker paraît très puissant, voire même assez cheaté : imaginez que vous l’utilisiez pour la dernière question, afin d’atteindre le million directement ! … mais en fait, il ne l’est pas à ce point-là non plus.
La flèche vers le haut indique qu’on zappe la question !
Car il faut que je vous présente une subtilité supplémentaire : en fait, quand je parlais de pyramide de gains tout à l’heure… j’ai un peu menti.
Dans cette première partie de jeu, les gains associés à chaque question sont cumulatifs. Autrement dit, quand un candidat répond correctement à une question, il remporte le gain associé à la question en plus de ce qu’il a déjà remporté. Donc s’il a répondu correctement à une question à 100$, une question à 2000$ et une question à 10 000$, il aura accumulé 12 100$.
Ce gain va donc constituer sa banque personnelle.
Revenons-en aux jokers.
Quand je disais que le « Jump the question » n’était pas aussi puissant, c’est car il permet de sauter une question ; toutefois, si le candidat décide de l’utiliser, il ne remporte pas le gain associé à la question zappée. Donc s’il a zappé la question à 25 000$, c’est tant pis pour lui…
Toutefois, un quatrième joker, nommé « Boule de cristal », a été introduit occasionnellement dans certaines émissions. Il n’aidait pas le candidat à répondre à la question ou à la sauter ; mais il lui permettait de découvrir le gain en jeu pour la question posée à ce moment-là. Un joker très spécifique donc, mais qui restait cohérent avec cette formule de jeu.
Et enfin, les candidats pouvaient également connaître à l’avance les thèmes des dix questions de cette partie de jeu.
Au départ, je me suis dit « Euh… pourquoi pas ? » ; mais en fin de compte, ça collait tout de même un peu avec l’idée de choisir de sauter des questions à la convenance du candidat. Car si un thème proposé tardivement peut l’inspirer davantage, peut-être sera-t-il plus enclin à essayer de l’atteindre par tous les moyens (donc quitte à sauter la question), au lieu d’abandonner en cours de route.
D’ailleurs, ces thèmes sont assez précis.
Néanmoins, lors de la dernière saison de ce format, les thèmes n’étaient plus dévoilés à l’avance ; et l’un des deux « Jump the question » était remplacé par le « nouveau » joker « Ask a friend » (« Demander à un ami »).
Oui, le « nouveau » mérite des guillemets, car ça reste plus ou moins une évolution du Coup de fil à un ami ; si ce n’est que l’ami en question est physiquement présent sur le plateau, et ne dispose pas d’une limite de 30 secondes pour intervenir.
Quelque part, ça permet de pallier un peu le manque de jokers « classiques » (même si j’aurais préféré un 50/50 ou un Double dip personnellement) ; mais d’un autre côté, ça vient légèrement casser la spécificité de cette version, en ne laissant plus qu’un seul « Jump the question » au candidat, et en cassant un peu le côté stratégique qu’on pouvait avoir.
Sinon, outre ces nouveaux outils, j’imagine également que le fait de ne plus avoir de progression linéaire dans le niveau de difficulté des questions et dans les gains était probablement motivé par la volonté de casser un peu la routine QVGDM.
En effet, j’ai reconnu dans ma critique du format originel que ça pouvait avoir un côté un peu lassant à la longue, de systématiquement commencer par des questions simples et convenues, pour lesquelles il y aura généralement peu de suspense. Avec un niveau plus hétérogène, on peut s’imaginer que les candidats seront plus enclins à utiliser leurs jokers vraiment à tout moment ; ou plus enclins à perdre rapidement.
Je pense que ce n’est pas un hasard si seules les dix premières questions étaient concernées, car on cherchait quand même à préserver le côté ardu des dernières questions (et la tension qui leur est inhérente), tout en cherchant à renouveler un peu le processus pour le reste.
« En montrant des photos de revolvers et de talons hauts, quel site propose une section appelée ‘Armée et fabuleuse’ ? »… y a vraiment que les États-Unis pour être fier de poser ce genre de question, sérieusement…
Bref, je vais être un peu moins péremptoire par rapport à ce que j’ai dit tout à l’heure. Oui, ce twist de mélange des gains a tout de même été plus réfléchi qu’on ne pouvait le penser au premier abord ; et dans le lot, il y a tout de même de bonnes idées.
Néanmoins, je maintiens que ça reste un peu trop mal exécuté, et un peu bancal pour un format qui reste, malgré tout, linéaire.
En effet, je pense que ça aurait pu être plus intéressant si on avait davantage laissé le choix au candidat des questions qu’il souhaite traiter (toiut en sachant leur thème à l’avance), pour véritablement donner un côté stratégique. Un peu comme le faisait la version 1 de NOPLP.
Mais là, avec cette linéarité qui oblige le candidat à traiter les questions dans un ordre qu’il n’a pas décidé, et avec des gains complètement aléatoires, le candidat ne fait quasiment que subir. Dans ce contexte, sauter potentiellement deux questions, ça reste très léger, et ça n’a pas un très grand intérêt stratégique (même si, en jouant totalement de malchance, le candidat peut potentiellement perdre 40 000 $ en faisant ça).
Bref, il aurait fallu aller plus loin et ne pas hésiter à se détacher encore davantage de la formule de base pour que cette idée soit exploitée à son plein potentiel.
Sinon, avant de passer à la seconde partie du jeu, notons que le candidat n’est pas obligé d’aller jusqu’au bout, et peut abandonner quand il le souhaite. Bon, pour un format « dérivé » de QVGDM, c’est censé couler de source, certes… mais pas toujours. On a par exemple déjà vu Carbone 14 et les jeux façon 60 secondes chrono / Le cube où ce n’était pas possible ; et même au niveau de ce qui est estampillé Who wants to be a Millionaire on verra avec Hot Seat qu’en fait, ça n’est pas toujours le cas.
Cependant, si le candidat abandonne en cours de route durant cette première partie de jeu, il ne remporte alors que la moitié du montant de ce qu’il a réussi à mettre en banque. Vu les gains en jeu et la présence de jokers, ça reste honnête (on est loin du foutage de gueule de Still Standing et de sa radinerie…).
Enfin, si le candidat répond faux à une question, il repart tout de même avec un gain minimal de 1000 $ quoi qu’il arrive. C’est honnête là encore… même si ça peut faire un peu bizarre de se dire qu’un candidat peut avoir 100 $ dans sa banque, perdre, et repartir avec dix fois plus… j’imagine qu’on peut voir ça comme l’équivalent du gain minimal assuré dans Fort Boyard pour avoir participé, même quand on a perdu.
La seconde partie
Si le candidat arrive à passer les dix premières questions, il accède alors à la deuxième partie de jeu, le « Classic Millionaire ».
Et pour le coup, je vais avoir beaucoup moins de choses à dire à ce sujet, car, comme son nom l’indique, cette deuxième partie est… très classique.
Pour le coup, on retrouve vraiment la formule de base de QVGDM à partir de là, comme si on avait passé le second palier (si ce n’est qu’au lieu d’avoir cinq questions pour atteindre le million, on n’en a plus que quatre).
Notons qu’à présent que les gains ne sont plus déterminés au hasard, on se permet d’afficher l’enjeu à partir de là.
Au passage, si les jeux français sont toujours très frileux à l’idée de mentionner des marques à l’antenne ; les jeux américains, en revanche, sont complètement décomplexés à ce sujet, au point même de poser des questions dessus…
Enfin… pas tout à fait. Il y a quand même quelques petites spécificités qui entrent en jeu, et qui sont un peu une conséquence de ce qui a été mis en place durant la première partie.
Pour commencer : quid des jokers « Jump the question » ?
Eh bien, ils restent toujours valables ; ce qui fait que, si un candidat les a toujours en stock, il peut sauter des questions !
Néanmoins, ne nous emballons pas trop vite ; en effet, même si les gains ne sont plus cumulatifs à partir d’ici, passer une question ne permet toujours pas de remporter le gain associé. Donc si le candidat saute la question à 500 000 $, et décide de ne pas répondre à la question à un million, il ne pourra pas repartir avec 500 000 $, mais uniquement avec le montant qu’il a déjà « banqué »… (y compris les questions auxquelles il a effectivement répondu durant cette seconde partie)
Donc si le candidat tient à gagner quelque chose en utilisant ce joker, il aura intérêt à répondre correctement à la question suivante.
C’est d’ailleurs à ce stade de la partie qu’on se dit que les jokers « classiques » manquent un peu (d’où peut-être la réintroduction de l’appel à un ami pour la dernière saison), même si ça reste mineur.
Oui, elle a passé deux questions et atteint directement la question à un million… mais si elle décide d’abandonner, elle ne pourra repartir qu’avec 100 000 $, pas 500 000.
Et enfin : quid si le candidat n’atteint pas le million ?
Deux cas de figure sont possibles : soit il décide d’abandonner par lui-même ; soit il répond faux à une question.
Dans le cas de l’abandon, le candidat repart tout simplement avec le montant qu’il a accumulé jusque là, rien de bien nouveau. S’il décide de ne pas répondre à la question à 100 000 $, le candidat repart donc avec le montant de sa banque.
En revanche, s’il a mal répondu à une question, il retombe à un montant forfaitaire de 25 000 $… soit, généralement, un montant inférieur à celui de sa banque. Donc, contrairement à la version classique, avoir passé le « palier » ne garantit pas de pouvoir répondre à la onzième question sans aucun risque, sans pour autant le faire repartir bredouille… intéressant !
Total : 12/20
La tentative de renouvellement du format QVGDM avec cette version Shuffle a un côté intéressant… mais qui, assez paradoxalement, vient surtout des modifications un peu mineures ça et là, plutôt que de la nouveauté principale.
En effet, je trouve que l’idée de « banque » du candidat, la façon de renouveler le concept de palier, ainsi que le joker passe-question, sont des concepts assez rafraîchissants, et assez bien mis en place.
Toutefois, l’idée de mélanger les gains et la difficulté des questions m’a laissé beaucoup plus sceptique, et s’intègre moins bien à mon sens dans ce genre de format. Au mieux, cette idée n’était pas suffisamment aboutie pour être pleinement convaincante ; au pire, elle n’était là que pour rajouter du suspense de façon un peu fallacieuse.
C’est dommage, car, mieux exploitée, on aurait peut-être eu un jeu quasiment à la hauteur de l’original selon moi (ambiance mise à part) ; mais telle quelle, cette version reste tout à fait correcte.
Cependant, en dépit de ses 5 saisons d’existence, elle ne fut pas si appréciée que ça par son public, au point de revenir à la version d’origine par la suite (excepté sur certains détails comme la configuration du plateau), et de trouver des critiques à son sujet, qui la trouvaient plutôt médiocre.
Critiques que j’ai vues/lues, et qui m’ont semblé plutôt légitimes pour la plupart ; mais, honnêtement, ça va. Évidemment que cette version Shuffle n’avait pas de quoi avoir autant d’aura que le programme d’origine, et qu’elle allait forcément décevoir sur certains points ; toutefois, elle reste quand même assez loin d’être un désastre.
D’ailleurs, je trouve que la variante de la prochaine fois est largement pire à ce niveau-là…