Quel est le point commun entre Fort Boyard et Le grand concours ? Leur déliquescence impardonnable durant les années 2010, à un point où je conchie les imbéciles à qui on a confié des décisions à prendre au sujet de programmes auxquels ils n’ont absolument rien compris, et qui en ont tout simplement fait de la bouse de premier choix.
Désolé d’être aussi péremptoire dès la première phrase de mon introduction ; mais il fallait que ça sorte. Parce qu’avant de devenir la vaste (très mauvaise) blague qu’elle n’est devenue, Le grand concours était une émission bien plus respectable, avec des ambitions certaines et soignées, et qui valait très nettement mieux que la considération qu’ont eu ses producteurs et diffuseurs par la suite.
De ce fait, je me sentais le besoin de rappeler ce qu’était le programme, à une époque désormais révolue, où c’était réellement un jeu mettant en valeur la culture générale, et pas juste un prétexte pour montrer du divertissement lambda entre célébrités comme 98% des programmes de flux en prime-time. Parce que cette base était clairement très prometteuse, et vaut vraiment le coup qu’on en parle davantage.
Bon, on parlera tout de même en fin d’article de la décadence du programme ; parce qu’avouons-le, ça fait du bien de se défouler. Et aussi parce qu’au-delà du divertissement intrusif lourdingue, il y a également eu quelques ajustements de règles étant allés dans le mauvais sens (bien moins énervants certes).
Mais en ce qui concerne les règles expliquées dans les premiers paragraphes, celles-ci porteront approximativement jusqu’en 2015.
Des ambitions louables… un titre qui l’est moins
Avant de commencer, je vais toutefois être légèrement négatif au sujet de ce jeu… et de son titre, pour être plus précis.
Bon, en VO, ce n’est pas beaucoup mieux, puisque dans son pays d’origine, ce programme s’appelle juste… Britain’s Brainiest, soit littéralement « Le plus intelligent de la Grande Bretagne ». Même s’il met les formes pour justifier ce titre, cette dénomination me paraît quand même quelque peu prétentieuse…
De fait, « Le grand concours » sonne peut-être légèrement plus modeste… mais surtout pas très inspiré, tant ce titre est lambda au possible et ne donne pas d’indications (subtiles ou non) au sujet du programme. Hormis le fait que c’est potentiellement un format de prime-time, et encore…
Là où en dépit de leur apparente simplicité, 100% Question et QPUC sont davantage explicites quant à leurs intentions de mettre en avant la culture générale, et même un peu plus subtils qu’il n’y paraît.
Néanmoins, « Le grand concours » n’est pas le titre complet, puisqu’il sera en réalité suivi par la nature des participants. Ainsi, on parlera plutôt de Grand concours des enfants, Grand concours des animateurs, Grand concours des Grosses Têtes, etc.
Ce qui… ne change pas grand-chose, hormis le fait qu’on sait à quel type de participants s’attendre. Certes, ça peut vous inciter à regarder si vous y êtes sensible (ou au contraire à déserter le programme, en particulier dans le cas des humoristes en ce qui me concerne…) ; mais au-delà de ça, le contenu intrinsèque ne change pas vraiment en lui-même selon la déclinaison, à part pour les enfants (qui auront un niveau de difficulté étudié pour) et quelques petites exceptions ça et là (on y reviendra).
D’ailleurs, depuis 2020, j’ai l’impression que ça devient encore plus n’importe quoi, avec dans le lot des émissions qui s’appellent juste Le Grand Concours, d’autres qui continuent à spécifier la nature des participants (notamment les animateurs, qui en est la déclinaison la plus populaire depuis la création du format), et d’autres qui rajoutent un sous-titre du type « spécial été » ou « de la rentrée », qui sont d’une insignifiance absolue. A l’image de ce que le programme est devenu à cette période, j’ai envie de dire…
Bref. Arrêtons de chipoter, et commençons à parler positivement du programme.
Manche 1
Pour la première manche, les candidats vont être séparés en deux groupes, qui joueront chacun leur tour.
Chaque groupe devra répondre à un ensemble de 15 questions, toutes des QCM à 4 propositions de réponse, avec à chaque fois 5 secondes pour donner la réponse sur son pupitre. Le temps de réflexion monte à 10 secondes pour la version Grosses Têtes… ne me demandez pas pourquoi.
Chaque candidat qui donne la bonne réponse marque 1 point, les autres ne marquent rien, puis on continue, en faisant régulièrement un point sur les scores.
A l’issue de la session, les trois candidats qui ont le meilleur score sont qualifiés pour la manche 2 ; puis on passe à l’autre groupe, qui aura également trois candidats qualifiés de la même manière.
En cas d’égalité à l’issue d’une passe, cinq questions supplémentaires sont posées ; et s’il y a toujours égalité, les candidats à départager doivent jouer au mot manquant (j’y reviendrai).
Bon, présenté comme ça, ça n’a effectivement rien de bien original, et ça peut avoir un côté légèrement répétitif. Après tout, on n’a pas attendu LGC pour proposer des jeux à base de QCM…
Néanmoins, quand on voit ça pour ce que c’est censé être, à savoir une manche de sélection, ça passe. 15 questions pour déterminer quels sont les meilleurs candidats, ça reste acceptable.
On pourrait se demander pourquoi les traiter en deux passes séparées, cela dit, plutôt que de poser directement 30 questions à l’ensemble des candidats et sélectionner les six meilleurs… ce à quoi je répondrai que… je n’en sais rien. Peut-être est-ce parce qu’il est plus simple de se rattacher aux candidats lorsqu’ils sont par groupes plus petits, plutôt qu’en tant qu’ensemble qui peut potentiellement dépasser un certain nombre. D’autant plus que, si au départ on n’avait que 12 candidats répartis en deux groupes de 6 ; par la suite, le jeu s’est montré plus inclusif, avec davantage de candidats.
Cela dit, poser 30 questions à tout le monde aurait eu l’avantage de tester la culture générale des candidats d’une façon plus large. 15 questions, ça reste honorable, et ça permet déjà de brosser plusieurs sous-domaines de la culture générale… mais plus les questions sont nombreuses, plus ça reste équitable pour les candidats, qui sont alors moins pénalisés par des mauvaises réponses sur des sujets trop spécifiques ça et là.
Toutefois, si ça aurait pu être une bonne idée pour la culture générale, ça aurait peut-être été une moins bonne idée au niveau de la gestion temporelle… car qui dit plus de candidats, dit également plus de temps morts potentiels.
Seuls ceux qui ont répondu correctement à la question posée restent dans la lumière une fois la réponse dévoilée. Heureusement, elle se rallumera juste après.
Car c’est l’autre problème de cette manche, dans le cas de figure où elle est mal gérée : elle peut se montrer très chronophage. Or, je rappelle que dans l’idée, ça reste une manche de sélection ; et que la faire durer trop longtemps, avec des intermèdes entre chaque question, peut avoir de quoi rebuter, de la même façon qu’un QLMG qui s’éternise tant qu’on n’a pas encore atteint la demi-finale.
C’est malheureusement le piège dans lequel LGC a fini par tomber au fil du temps, notamment lors des éditions avec des people (on y reviendra…) ; même si, au départ, ça pouvait encore rester à peu près acceptable.
Cela étant, dans le meilleur des cas, on a… la toute première émission, à savoir Le grand concours des enfants. Et quand on a l’habitude des saisons plus tardives, on est vraiment bluffé par la gestion du rythme de cette manche dans cette version-là, qui n’a alors absolument rien à envier à la fluidité de 100% Question. C’est un rythme quasi-militaire, avec des questions qui s’enchaînent, et zéro blabla entre chacune d’entre elles. Ca peut paraître quelque peu impersonnel… mais d’un autre côté, ça garantit à cette manche de n’être aucunement ennuyeuse, et ça appuie l’ambiance initialement recherchée (on y reviendra).
Mais bon… ça, ce n’est malheureusement possible qu’avec des candidats anonymes. On se doute qu’avec des people, qu’on fait justement venir pour ambiancer, soit ceux-ci ne souhaiteront pas venir juste pour répondre à une salve de questions en mode silencieux, soit la production va les encourager à prendre la parole…
On fait régulièrement un point sur les scores durant les différentes manches. Le classement n’est donc pas définitif, et les candidats en vert devront essayer de garder leur place pour passer à la manche suivante…
Avant de passer à la suite, revenons rapidement sur le second moyen de départager les égalités : le mot manquant.
Les candidats à départager vont voir deux mots, entre lequel se trouve un mot manquant, qui, une fois associé au mot précédent et au mot suivant, forme deux autres mots. Par exemple, si on a les mots « SOU » et « EAU », avec « SOU ___ EAU » affiché à l’écran, il faut trouver le mot « CIS », qui permettra de former les mots « SOUCIS » et « CISEAU ». Cette manche se joue à la rapidité, sur les pupitres des candidats.
J’apprécie que ce jeu ait trouvé un moyen un peu créatif de départager les égalités. Même si on peut regretter qu’il ne se joue que sur un seul mot, n’oublions pas cependant que ça ne reste employé qu’en ultime recours, au cas où les 5 questions supplémentaires n’auraient pas permis de départager les candidats.
Ici, il faut trouver « Beau », pour « Corbeau » et « Beaufort ».
Manche 2
La manche 2 se joue avec les six candidats qualifiés en manche 1.
Afin de déterminer leur ordre de passage (celle-ci faisant jouer les candidats de façon individuelle), ceux-ci vont jouer au code téléphonique.
Un clavier de téléphone va s’afficher à l’écran ; sur celui-ci, chaque chiffre est associé à un ensemble de lettres, comme sur un téléphone classique. Ainsi, le 2 sera associé aux lettres ABC, le 3 aux lettres DEF, etc. jusqu’au 9 qui représentera les WXYZ (autant dire que ce pauvre chiffre n’apparaîtra pas très souvent… mais au moins, il peut apparaître, contrairement au 0 et au 1 qui n’ont pas de lettres attribuées).
Bon, c’est vrai qu’en passant aux smartphones, qui permettent d’accéder à un clavier complet, on n’a plus trop besoin d’associer des chiffres et des lettres de cette façon-là dans la vie courante…
(au passage, ce second habillage ne rend vraiment pas très bien durant cette phase)
Puis un code à base de chiffres sera donné aux candidats, de même qu’un indice sur la nature du mot à deviner.
Les candidats devront alors remplacer les chiffres par les bonnes lettres, sur leur pupitre, afin de déterminer la bonne réponse.
A l’issue de cette séance de décryptage, le candidat qui aura décodé le plus rapidement jouera en premier, le deuxième en deuxième etc.
Concernant le principe du décodage : je l’aime bien. A l’instar du mot manquant évoqué précédemment, c’est un principe très créatif, et qui fait un peu plus réfléchir, ce qui est louable dans un jeu qui met surtout en avant la culture générale pure en dehors.
Bon, ça ne reste employé qu’à deux reprises dans le jeu (on en a également un pour démarrer la troisième manche)… mais ça reste mieux que rien.
En revanche, c’est plutôt en tant que moyen d’attribuer l’ordre de passage (du moins pour cette manche 2) que je vais être davantage sceptique. J’y reviendrai.
Pendant que les candidats réfléchissent au code, on a également le suivi de la progression de leur réflexion en direct.
Une fois l’ordre de passage déterminé, le premier candidat aura le choix entre 12 thèmes, portant sur différents domaines de culture générale (tels que « Cinéma », « Voyages », « Gastronomie », « Sports », etc. et également un thème « Surprises » ne portant pas sur un domaine particulier). Il devra alors en choisir un.
Une fois le thème choisi, il aura alors 90 secondes pour répondre oralement à un maximum de questions posées par l’animatrice, avec à chaque fois uniquement la première réponse prise en compte. Chaque bonne réponse lui octroie un point supplémentaire.
A l’issue de cette passe, le candidat suivant doit alors choisir un thème parmi les 11 restants, et jouer de la même manière à son tour. Le troisième candidat aura alors le choix entre 10 thèmes, le quatrième entre 9, etc. jusqu’au sixième qui pourra choisir entre les 7 restants.
Puis une seconde passe est effectuée, avec le premier candidat à être passé qui choisira un second thème parmi les 6 restants ; etc. jusqu’au sixième qui devra se contenter du thème dont personne n’aura voulu avant lui.
Les différents thèmes proposés. Du moins durant environ les 13 premières années du jeu.
Concernant le principe global : à l’instar de la manche 1, difficile de le trouver particulièrement original. Il l’est même moins qu’un 4 à la suite de QPUC, qui, lui, demande à ce que les bonnes réponses données soient consécutives pour marquer davantage de points.
Néanmoins, c’est surtout au niveau de l’exécution que cette manche va davantage impressionner. Car le candidat est soumis à un stress naturel, de par le chronométrage de la manche, et l’impératif de faire le plus de points possible. Avec une animatrice qui va débiter les questions très rapidement, et une musique d’accompagnement bien stressante elle aussi (on en reparlera).
Comme quoi, même avec un principe simple, il suffit qu’on y mette les formes pour qu’il soit davantage prenant.
Cependant, j’ai quand même un léger problème avec la façon dont l’ordre de passage est déterminé.
Dans QPUC, celui-ci résulte de la performance globale lors de la manche précédente ; mais dans LGC, il ne dépend que d’une seule question (en l’occurrence, le code téléphonique).
Or, une seule question, ça me semble quand même particulièrement léger pour déterminer quelque chose d’aussi important. Certes, le fait d’avoir des thèmes qui parlent davantage aux candidats ne garantit pas pour autant un sésame pour la finale… mais ça aide tout de même pas mal.
J’aurais certainement eu moins de problèmes avec ça, si cet ordre de passage avait été déterminé par une performance globale, à l’instar de QPUC. Par exemple, sur le nombre de bonnes réponses données en manche 1, ou la rapidité globale des candidats dans cette manche-là ; quitte à utiliser le code téléphonique pour départager les égalités éventuelles. Ca aurait été certes un peu moins visuel que de faire jouer les 6 candidats dessus, mais sans doute plus juste.
A l’issue de cette manche, les trois candidats ayant le meilleur score sont qualifiés pour la finale.
La finale
La finale va, elle aussi, se jouer de façon individuelle, avec des candidats qui joueront dans un ordre de passage déterminé par un nouveau code téléphonique.
Bon, ici, ce sera beaucoup moins gênant qu’en manche 2, dans la mesure où la finale laissera largement plus de choix aux candidats pour leurs décisions.
Mais avant, je me dois de préciser un détail que j’avais omis jusqu’ici.
En effet, lors de la présentation des candidats avant la manche 1, ceux-ci donnaient un thème de culture générale qui constitue leur « spécialité ». Celui-ci peut être assez précis, et est totalement laissé au choix libre du candidat avant de commencer. Ainsi, on peut avoir des thèmes tels que « Le théâtre de Molière », « La pêche au gros », « Les arbres fruitiers », « Roland-Garros », etc.
C’est durant cette finale que ceux-ci vont avoir leur importance.
Avant de démarrer la finale, un tableau de 36 cases apparaît, composé de 7 cases rouges (correspondant à la spécialité du candidat 1), de 7 cases jaunes (correspondant à la spécialité du candidat 2), de 7 cases bleues (correspondant à la spécialité du candidat 3) et de 15 cases blanches (correspondant à des questions de culture générale). Le tableau est dévoilé seulement pendant 10 secondes, permettant aux candidats de retenir le maximum de cases de leurs spécialités.
Une fois cette mémorisation effectuée, chacun leur tour, les candidats devront choisir une case (en espérant naturellement tomber sur leur spécialité), et répondre à la question posée en 10 secondes. Si la réponse est correcte, la question vaut alors 1 point si c’était une question de culture générale, 2 points si c’était une question sur leur propre spécialité, et 3 points si c’était une question sur la spécialité d’un concurrent.
Au total, huit questions seront posées pour chaque candidat ; et celui qui aura le meilleur score remportera le trophée.
Les différents thèmes proposés. Du moins durant environ les 13 premières années du jeu.
Ce qui va justifier que les questions de spécialité valent davantage de points, ce sera leur côté très pointu, qui s’affinera au fil des questions.
En effet, autant leurs premières questions pourront rester relativement accessibles… mais plus on avance, et plus on se dit que la production est allée les chercher loin, à tel point que ça semble quasiment impossible d’y répondre si on n’est pas spécialisé dans le domaine en question. Mais ça tombe bien, le but est justement de tester les spécialités des candidats, et de voir s’ils sont aussi incollables qu’ils ne le prétendent.
Ce qui justifie donc également la raison pour laquelle les questions de spécialité des autres candidats valent encore davantage de points, car elles seront garanties d’être plus difficiles que les questions de culture générale autrement à disposition.
Par ailleurs, on peut parfois voir des candidats qui piqueront la spécialité de leurs petits camarades, au cas où ils auraient des connaissances à ce sujet, ce qui peut donner un côté stratégique intéressant… mais ça reste quand même assez peu fréquent.
Et avec une cerise sur le gâteau : le fait de demander aux candidats un effort de mémorisation ! Un détail que j’apprécie tout particulièrement, dans la mesure où là encore, il ne sollicite pas la culture générale pure.
Les cases ne sont plus dévoilées, il va falloir les choisir judicieusement.
Bref, pour moi, cette finale est clairement la manche la plus originale de toute la partie.
Non pas que les deux manches précédentes eussent été mauvaises, bien au contraire : après tout, leur intérêt ne résidait certes pas dans leur originalité, mais dans leur exploitation, qui s’en sortait très bien.
Mais ça fait tout de même du bien de tomber sur un format de finale plus rafraîchissant, avec même le côté « récompense » quant au fait que les candidats peuvent jouer sur leurs domaines de prédilection. Et soulignons également l’effort supplémentaire que ça a dû demander aux rédacteurs, qui ont dû préparer en amont plusieurs séries de questions en rapport avec les spécialités des candidats… pour qu’au final, seules trois d’entre elles ne soient utilisées.
Ce qui permet d’ailleurs de spécialiser davantage le côté « culture générale » du jeu, au moment le plus opportun.
Dans un sens, tout au long du jeu, on a une certaine progression qui se dessine à ce niveau-là : on part d’une première manche durant laquelle on demande aux candidats de répondre à des questions sur des domaines variés ; pour ensuite, en manche 2, les coller sur des thèmes plus spécifiques, mais restant suffisamment généralistes ; et enfin, pour les faire jouer en finale sur des thèmes plus pointus.
Finalement, la structure du jeu est bien plus réfléchie qu’il n’y paraît au premier abord, n’est-ce pas ?
Une ambiance sublime
Mais au-delà de la valorisation de la culture générale, ce qui rendra ce jeu véritablement mémorable, ce sera son ambiance. Qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle d’un certain QVGDM à la même période…
Visuellement parlant, j’aime beaucoup le premier habillage de l’émission, qui retranscrit bien le côté prestigieux et haut-de-gamme que le jeu essaie de viser, avec des textures brillantes.
Habillage visuel qui aura malheureusement été remplacé par la suite, par un autre habillage, certes correct, mais un peu moins mémorable selon moi. Et un peu dans la même veine que le second habillage de QVGDM, maintenant que j’y pense, avec ses tons violacés.
Cela dit, du moment qu’ils ne touchent pas à la musique, ça me va…
Oui, l’habillage sonore de l’émission est une vraie perle, et irait très facilement dans le top 5 de mes bandes originales préférées de jeux télévisés.
Mais est-ce finalement si étonnant que ça, quand on sait qu’on la doit au même compositeur que celle de QVGDM ou du Numéro gagnant ? Eh oui, il y a encore du Matthew Strachan là-dessous… mais là, je dois dire qu’il s’est surpassé.
La bande son de l’émission retranscrit parfaitement à la fois le côté prestigieux recherché, mais aussi le côté stressant et légèrement dramatique des différentes phases de jeu. J’irais même jusqu’à dire que sans celle-ci, certaines manches paraîtraient sans doute plus fades… j’ai effectivement du mal à imaginer la manche 1 sans ses musiques d’attente qui vont crescendo durant les 5 secondes de réflexion.
Ma piste musicale préférée étant celle de la manche 2, que j’aime m’écouter de temps en temps, et qui représente 90 secondes de pur délice auditif, avec des premières notes qui donnent d’emblée le ton stressant pour le candidat, une cadence soutenue durant la suite, jusqu’aux dix dernières secondes plus calmes mais rappelant que le chronomètre est sur le point de se terminer. Rien que cette piste jouissive fait aisément de la manche 2 ma préférée à ce niveau-là. Retirez-la, le résultat escompté ne serait clairement pas le même, et la manche 2 me ferait l’effet d’un bol de soupe.
C’est vraiment là que je regrette que les images ne produisent pas de son, parce que la musique qui accompagne cette manche-là est un pur nectar auditif.
Enfin, parlons de l’animation, qui a aussi son rôle à jouer.
Si vous me demandez quelle est l’incarnation du programme que je préfère… je vous répondrai sans aucune hésitation Carole Rousseau. Ca tombe bien, c’est d’ailleurs elle qui a animé le plus d’émissions (… pour l’instant, mais je pense qu’elle risque de continuer à l’être, car plus de 15 ans à la tête du programme, c’est difficile à rattraper), et les meilleures saisons qui plus est.
Certains trouvent qu’elle est plutôt froide… mais en fait, elle a un style d’animation qui colle parfaitement au programme, de par son sérieux à quasiment toute épreuve. On sent qu’elle est consciente des ambitions du format, et de ce fait, elle correspond très bien au poste. C’est même d’ailleurs majoritairement elle qui m’a permis tenir le coup lors d’émissions avec des candidats particulièrement dissipés (on va y arriver…), en ne participant pas à leurs délires et en tenant le conducteur de l’émission comme il faut.
Et, bien sûr, mention spéciale à son débit de parole particulièrement soutenu en manche 2, qui contribue grandement à l’ambiance oppressive de celle-ci.
Toutefois, après une quinzaine d’années de bons et loyaux services, et l’envie de changer de groupe (ce que je comprends, le groupe TF1 étant particulièrement doué pour placardiser régulièrement certaines de ses incarnations, même parmi les plus emblématiques…), il a fallu trouver une autre personne pour incarner le programme.
Le choix s’est alors porté sur Laurence Boccolini, qui, à mon sens, restait l’une des meilleures options parmi les figures emblématiques de la chaîne ; car on a déjà eu l’occasion de la voir à l’exercice dans des formats nécessitant une animation sérieuse, en particulier Le maillon faible. Et sans avoir un style aussi cassant, elle s’en sort également très bien à la tête de LGC. Le seul petit regret que j’ai à faire à ce sujet étant son débit de parole en manche 2, certes honorable, mais moins soutenu que celui de Carole Rousseau (ça, plus le « Correct ! » qui remplace le « Bonne réponse » légendaire de Carole Rousseau).
Quant aux incarnations qui ont suivi Laurence Boccolini… on en reparlera plus loin (et vous vous en doutez, mais ce ne sera pas en bien…).
Enfin, avant de passer à la suite, mentionnons le magnéto diffusé dans la toute première émission, avec les enfants, montrant les sélections qui avaient été faites en amont. Un détail que j’apprécie beaucoup, et qui montre à quel point le programme se voulait sérieux au départ.
La déliquescence au niveau des règles…
On va enfin en parler… je me relaxe pendant cinq minutes, je prends une grande inspiration ; et c’est parti pour la déferlante de critiques négatives qui va s’ensuivre.
A l’image de Fort Boyard, la dégénérescence du programme n’a pas eu lieu du jour au lendemain ; mais s’est faite progressivement, ce qui l’a rendue plus sournoise que si le programme avait tenté une nouvelle formule dans laquelle il aurait balancé toutes ses mauvaises idées d’un seul coup.
Cependant, les années 2000 resteront relativement exemptes de mauvaises surprises, de même que le début des années 2010. Ce sera plutôt à partir de 2016 que les nouveautés iront dans le mauvais sens… avec en premier lieu des modifications de règles qui, sans être affreuses, ne seront toutefois pas très convaincantes.
Première modification de règles peu pertinente : le changement de format de la finale.
Exit les spécialités, et place à un « mur » composé de 30 cases avec chacune une image en rapport avec la question. Les candidats choisissent une case, puis donnent le niveau de difficulté souhaité (facile ou difficile), rapportant en cas de bonne réponse respectivement un et deux points. Il y a également des cases avec des questions dont le thème n’est volontairement pas révélé, valant trois points en cas de bonne réponse.
Bon, en soi, c’est un format de finale qui tient très bien la route, qui intrinsèquement est plutôt bon, et qui a dû demander une charge de travail moins élevée pour les rédacteurs… mais en comparaison de ce qu’on avait auparavant, c’est forcément décevant car nettement plus banal.
Non seulement car on perd l’originalité liée aux spécialités des candidats (et le mini-côté stratégique de pouvoir piquer des questions aux autres) ; mais également l’appel à leur mémoire, les images restant apparentes durant toute la finale. On aurait au moins pu conserver cet aspect-là en demandant de mémoriser ce qu’il y avait dans les cases (d’autant plus avec les cases mystère valant davantage), mais non… dommage.
Ca aurait pu un peu remonter dans mon estime si on avait caché le contenu des cases 10 secondes plus tard… mais non, les candidats ont tout le temps cet affichage sous les yeux.
Deuxième modification de règles bof bof : en première manche, on joue désormais directement 20 questions par salve au lieu de 15 (en revanche, s’il y a des égalités à l’issue de celles-ci, on passe directement au Mot gagnant).
Pour faire simple, imaginez si tous les matches de football sans exception jouaient des prolongations, quand bien même il y aurait déjà un gagnant au bout des 90 minutes de temps effectif… et vous voyez le problème avec ce genre de décision. Même les mordus de football se lasseraient probablement très vite de faire systématiquement durer les matches plus longtemps que nécessaire…
Et ici, c’est d’autant plus ennuyeux que la manche 1 est non seulement la moins intéressante du lot, mais également la plus longue ; donc ce n’était pas du tout justifié de vouloir la prolonger dans tous les cas de figure sans exception, là où 15 questions pouvaient suffire dans un certain nombre de cas.
Troisième modification de « règles » pas géniale : les thèmes de la manche 2 qui changent de libellé.
Bon, avant ça, parlons du fait qu’à partir de 2017, 4 thèmes parmi les 12 ne sont plus récurrents et sont susceptibles de changer à chaque édition. Pourquoi pas, pour changer un peu… même si je trouve qu’on sort quelque peu du côté « culture vraiment générale » en mettant des thèmes potentiellement trop spécifiques du type « Superstitions » ou « Éducation sexuelle » (d’autant plus que pour celui-là, on sent que la production avait des arrière-pensées derrière…). On n’est certes pas au niveau de précision des thèmes du 4 à la suite de QPUC, mais quand même…
Mais par la suite, on s’est également dit qu’on allait renommer les thèmes, parce que… je me pose encore la question, en fait. Donc au lieu d’avoir un thème « Voyages », on peut avoir un thème « Embarquement immédiat » ; au lieu d’un thème « Sports », on peut avoir « 3…2…1… partez » ; et au lieu de « Célébrités », on a « Stars à l’horizon ». Alors, certes, ce n’est pas vraiment un changement de règles à proprement parler, juste une modification de libellés… mais c’est juste ridicule, c’est tout ce que j’ai à dire.
Hormis la folatrerie des producteurs, j’ai l’impression que ceux-ci avaient surtout tendance à considérer que des libellés comme « Cinéma », « Gastronomie », « Télévision » etc. étaient trop austères ; et que leur donner des noms plus fantaisistes était plus fun et allait rameuter plus de public. Mais c’est idiot, franchement ! Est-ce que votre perception du Trivial Pursuit serait révolutionnée par un changement de nom des six thèmes du jeu, comme si on avait renommé « Littérature » en « Allons bouquiner » ou « Géographie » en « Notre bonne vieille Terre » ?
Personnellement, ça me donne surtout l’impression qu’on essaie de désacraliser le côté « culture générale » recherché par le programme, en tentant de le déguiser en quelque chose de plus fun…
Ces intitulés sont ridicules, c’est tout ce que j’ai à dire.
Notons toutefois qu’ils semblent s’être ravisés au sujet des intitulés loufoques, certaines émissions plus tardives étant revenues à des intitulés plus classiques. Pour une fois qu’on rétropédale sur une mauvaise idée, soulignons-le…
… et de l’ambiance.
Et, malheureusement, le dernier point évoqué dans le paragraphe précédent est particulièrement symptomatique du problème numéro 1 qui gangrène à présent cette émission depuis plusieurs années : l’ambiance est de moins en moins solennelle et de plus en plus propice à la déconne.
Certes, les ajustements de règles mentionnés ci-dessus m’ennuient et me font revoir le programme à la baisse… mais pas non plus au point de me le faire détester (je les vois davantage comme une tentative maladroite de renouveler le concept). En revanche, la dégradation de l’ambiance, ça, c’est vraiment gavant.
Non pas que ce soit totalement inédit, cela étant. Après tout, même dans les « meilleures » saisons du programme, on pouvait déjà trouver des candidats ou des moments plus discutables. Comme dans la quasi-totalité des programmes où on joue avec des people, j’ai envie de dire (et c’est toujours le problème quand on veut faire figurer du people pour appâter le chaland, de toute façon…).
Je pourrais par exemple citer la « performance » de Sim dans Le Grand Concours des Grosses Têtes 2007 en deuxième manche (pour résumer, il a détenu le record du plus faible score sur cette manche-là) ; une séquence culte pour beaucoup de gens, mais qui personnellement m’a surtout fait bien soupirer. Oui, désolé, ça aura sans doute fait rire beaucoup de monde de le voir délibérément donner des réponses à côté de la plaque pour amuser la galerie, sur un thème où il n’aurait de toute façon pas été très bon… mais personnellement, de par son exagération, j’y vois surtout un manque de respect pour les rédacteurs et l’état d’esprit du jeu. Bref.
Mais au moins, ces moments-là ne venaient pas non plus gâcher mon visionnage outre-mesure. Car je peux tout à fait accepter qu’il y ait des séquences un peu plus joviales, du moment qu’elles surviennent naturellement, et qu’elles ne soient pas trop envahissantes ni spécialement encouragées par la production. Ce qui a beaucoup moins été le cas à partir de la seconde moitié des années 2010.
Petite anecdote. Fin 2017, on m’avait proposé d’assister à des tournages de LGC (pour des émissions ayant vocation à être diffusées en 2018 donc) dans le public ; avec une émission sur les animateurs, et la première déclinaison centrée sur les humoristes. Ca faisait un petit moment que je n’avais plus suivi le format, et je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais je me disais que ça devait rester intéressant d’y assister. J’avais tort…
Bon, je passerai sur les problèmes de rythme et les quelques problèmes techniques (en particulier, c’est dingue qu’à chaque fois, il faut qu’au moins un candidat ait la poisse avec son pupitre en disant qu’il a validé une réponse qui n’a pas été prise en compte…) qui faisaient que le tournage pouvait s’arrêter à 1 heure du matin ; mais le problème, c’est qu’on sentait un certain relâchement au niveau de l’ambiance, à tel point que ça m’a personnellement vraiment agacé. Et ça n’a pas aidé d’enchaîner les tournages deux soirs de suite…
Le premier tournage concernait la version humoristes. J’avais des appréhensions à ce sujet, étant donné que cette catégorie d’invités était naturellement plus apte à faire du divertissement intrusif sous couvert de son métier (ce n’est pas Canapé Quiz qui dira le contraire…). Et j’ai été à la fois agréablement surpris par le fait que la majorité des invités restait supportable et n’en faisait pas des caisses… mais aussi désagréablement surpris par le fait que, malgré la bonne vingtaine de candidats, seulement deux ou trois aient suffi à se montrer particulièrement pénibles à supporter. Et tant qu’à faire, je vais balancer des noms : Artus et Jarry. Je peux vous dire qu’avoir dû les supporter pendant le tournage m’a complètement vacciné contre l’envie de les voir ailleurs, et a confirmé les craintes que je pouvais avoir avant ça. J’avais hésité à accepter d’assister à l’émission, en sachant qu’il y avait un risque de voir des candidats comme Jarry que je n’aimais déjà pas avant ça… je m’étais dit « C’est pas grave, au pire, c’est juste un candidat sur 23, ça peut encore passer »… et finalement, il suffit bel et bien d’un ou deux candidats pour que ce soit insupportable quand même. Prodigieux.
Le second tournage était pour les animateurs. Au niveau des personnalités, ça pouvait aller, aucune n’étant exubérante jusqu’à l’exagération (à part Bruno Guillon en roue libre lors de la finale… mais je reconnais que j’aurais sans doute été davantage patient si je n’avais pas dû enchaîner les deux tournages se terminant à pas d’heure deux jours de suite…) ; en revanche, cette fois-ci, on a eu droit à des happenings, comme une remise de médaille à Jean-Pierre Foucault pour sa carrière télévisuelle (bon, ok, pourquoi pas…), et… une dégustation d’insectes.
QU’EST-CE. QU’UNE. DÉGUSTATION. D’INSECTES. VIENT. FAIRE. ICI ?!? Allez vous faire mettre.
Je crois que ces quatre derniers mots résument bien le problème que j’ai eu, quand j’ai réalisé que l’émission avait changé par rapport à il y a quelques années : c’était clair et net que la solennité, on n’en avait plus grand-chose à faire, et qu’il fallait incorporer du divertissement, quitte à ce qu’il soit intrusif, de peur que ce format ne soit trop ennuyeux sinon…
Et, non, le fait d’être sur TF1 n’est pas une excuse. On rappelle que c’est la même chaîne que celle qui avait lancé Le grand concours des enfants, qui était bien plus sérieux que ça, et qui avait lancé toute cette franchise. Certes, la tentative d’en refaire un autre centré sur les enfants en 2015 n’avait pas porté ses fruits ; mais ça ne voulait pas forcément dire que ce que les gens recherchaient dans ce programme, c’était le fait d’en faire des caisses pour attirer l’attention.
Autrement… pourquoi continuer à vouloir exploiter la marque, sinon, si c’est juste pour en faire un prétexte pour voir des people s’amuser ? C’est un pur gâchis, si vous voulez mon avis…
Au passage, ces nouveaux pupitres sont plutôt moches…
… et c’est encore pire avec la façon de dévoiler qui a répondu correctement. Comment voulez-vous paraître solennel avec des couleurs fluo comme ça…
Et le dernier clou au cercueil a été planté par la troisième animatrice du jeu : Alessandra Sublet. Bon, vous me direz que LGC était déjà dans un état assez déplorable avant qu’elle n’arrive (après tout, les tournages blasants auxquels j’ai assisté étaient encore sous l’égide de Carole Rousseau… qui était au passage, de par son sérieux, le seul élément qui m’a permis de supporter ces sessions un tant soit peu…) ; mais je n’avais vraiment pas besoin qu’on me prouve qu’on pouvait faire encore pire que ça.
C’est bien simple : ça doit être l’un des pires choix de casting à la tête d’un programme que je n’aie jamais vu dans un jeu TV, à tel point que sa seule prestation à la tête de LGC m’a fait me dire que Thierry Ardisson avait finalement tout à fait raison de lui tirer dessus à boulets rouges quelques années plus tôt (bon, ok, je n’ai jamais regardé C à vous du temps où elle l’animait, mais si elle le présentait avec la même désinvolture que LGC, je veux bien croire qu’elle n’avait pas sa place sur France 5…).
Car avec ce changement d’animatrice, on perd le sérieux de Carole Rousseau et de Laurence Boccolini, qui constituaient à peu près les derniers vestiges de la solennité dont le programme pouvait faire preuve… et qui arrivaient encore à contrebalancer un chouïa (j’insiste sur le « chouïa »…) les délires entre célébrités présentes sur le plateau.
Et non seulement Alessandra Sublet ne contrebalance rien du tout ; mais pire que ça, elle les encourage dans ces délires… et d’une certaine manière, elle en devient même la chef de bande. A tel point qu’elle semble considérer son rôle d’animatrice comme secondaire (et encore, « secondaire », je suis gentil, je devrais plutôt dire « quaternaire »…), tellement elle pose les questions d’une manière totalement désinvolte ; et, pire que ça, montre ouvertement qu’elle n’en a rien à cirer de la culture générale, en balayant d’un revers de main les explications potentielles, avec des remarques du type « On s’en fout, c’est pas intéressant ». Mais quelle bonne idée de faire présenter un jeu de culture générale par une animatrice qui la dédaigne complètement… tant qu’à faire, on ne pourrait pas faire présenter QPUC par Nabilla ?
Écoutez, il y a une différence entre apporter sa patte à l’animation d’un programme pour le rendre plus détendu, et le présenter d’une façon complètement désinvolte. Oui, j’ai critiqué des animateurs comme Nagui ou Jean-Luc Reichmann pour certaines de leurs prestations, notamment dans QLMG ou TLMVPSP pour le premier, et dans AALM ou LDCDM pour le second… mais au moins, c’étaient des styles étudiés, pour lequel je pouvais encore comprendre qu’on puisse les apprécier, et qui ne venaient pas non plus gâcher les matériaux de base de par leur simple application. Je n’aime certes pas leurs styles (dans ces cas-là du moins), mais ils ne me donnent pas l’impression de manquer de respect aux émissions en question ou au travail fourni par les personnes qui les préparent.
La seule chose positive (et vraiment la SEULE) que je peux dire au sujet de Sublet, c’est qu’elle avait quand même un bon débit de parole pour la manche 2. Mais ça ne pardonne absolument pas l’incompétence crasse dont elle a fait preuve par ailleurs.
Quant à Arthur, qui a suivi… vous m’excuserez, mais ma patience envers la décrépitude du programme étant morte et enterrée depuis un moment, je n’ai pas essayé de voir ce qu’il donnait à l’animation du programme… mais connaissant le personnage, je doute fort de revoir du positif à ce sujet-là (même si je ne vois pas comment faire pire que Sublet… et même si c’était le cas, je n’ai pas du tout envie de voir comment il s’y prendrait).
En revanche, étant donné qu’il se charge de la production depuis 2021, je pense pouvoir affirmer avec certitude qu’il n’est guère plus compétent pour gérer ce genre de format, étant donné que j’ai déjà eu l’occasion de constater les dégâts supplémentaires qu’il a pu causer… après tout, comme l’arrivée de Sublet a coïncidé avec sa reprise en main du programme, il a dû la cautionner d’une certaine manière ; et accessoirement, on a également eu droit à un charcutage de l’habillage de l’émission, comme s’il n’était plus digne qu’on l’admire. Matthew Strachan doit se retourner dans sa tombe…
Le nom sur le pupitre de Christophe Beaugrand n’est pas le bon. Ha ha, comme c’est drôle de rappeler à quel point vous n’en avez plus rien à battre du sérieux et de la solennité…
Conclusion
Contrairement à d’autres programmes qui arrivent à rester un peu plus constants dans leur qualité durant leur existence, c’est difficile d’évaluer un programme comme Le grand concours dans sa globalité. La formule reste pourtant globalement la même, malgré des évolutions de règles discutables, et pose les jalons pour être un très bon jeu de culture générale avec le prestige en plus… mais c’est surtout la façon de gérer l’ambiance qui fait toute la différence, et qui peut aussi bien rendre cette émission excellente que consternante.
A son meilleur niveau, lorsqu’elle est plus sérieuse et mieux rythmée, je peux lui donner 17/20 sans problème ; mais à son pire, quand elle part dans les délires d’entre-soi malheureusement bien trop fréquents dans les primes avec des people, elle ne vaut pas plus de 5/20. Car ces primes people-centrés qui partent en roue libre sont déjà profondément ennuyeux de base… mais ils deviennent encore plus insultants quand ils prennent pour prétexte un programme qui existait déjà et qui valait largement mieux que ça.
Tout comme pour Fort Boyard, c’est difficile de faire mon deuil des meilleures années du programme quand celui-ci s’évertue à continuer avec un état d’esprit aussi désinvolte, géré par des incompétents notoires irrespectueux au possible du matériau de base, et que je me sens obligé de préciser de quelle période je veux parler quand je dis que j’en suis fan, parce que la plaisanterie n’a que bien trop duré. Et, malheureusement, quand un programme s’embourbe à ce point, l’espoir de le voir redevenir qualitatif un jour s’éloigne de plus en plus, à tel point que sa déprogrammation pure et simple en deviendrait le seul moyen d’avoir un véritable sentiment de soulagement…
Pour la prochaine fois, on va continuer à parler de concours prestigieux, en parlant d’un autre programme de prime time… mais qui, lui, n’a pas cherché à transiger avec sa solennité. Bon, certes, il n’a eu que trois numéros, aussi, donc c’était sans doute plus facile pour lui de rester constant dans sa qualité…