Parlons (encore…) de la fameuse case 13h-14h de France 3, jadis sinistrée, avant que Météo à la carte n’arrive en sauveur, et n’enterre définitivement la diffusion de jeux sur ce créneau.
Cette case était quand même un mini-gâchis, vu le nombre de jeux plus ou moins intéressants qu’elle a vu passer (certains ayant d’ailleurs été déjà traités par mes soins), et qui ne seraient peut-être pas tombés dans l’oubli s’ils avaient bénéficié d’une case plus favorable et mieux exposée… ça me fait d’ailleurs un peu mal au cœur de voir que des concepts intéressants comme Un contre tous ou Télé la question n’aient pas fait long feu et soient tombés dans l’oubli rapidement, alors que des émissions surcotées et/ou sans saveur comme LDCDM ou Trouvez l’intrus continuent ou ont continué à suivre leur bonhomme de chemin tranquillement. Pourquoi ce ne sont pas plutôt ces émissions-là qu’on a envoyées au casse-pipe sur cette case sinistrée…
Néanmoins, cette fois-ci, on va parler d’un jeu qui a été diffusé sur cette case… mais qui, cette fois-ci, était franchement raté, et qui avait mérité son flop : La liste gagnante. Diffusé du 27 juillet au 23 octobre 2009, soit trois mois et puis s’en va.
Adapté du jeu original The Rich List (j’imagine que garder le mot « riche » pour un jeu diffusé sur France 3, vu leur budget, ça n’aurait pas été très crédible…), c’est un format qu’on aurait cependant pu voir apparaître sur le PAF, mais sur une autre chaîne ; puisque, avant France 3, c’était TF1 qui était intéressée pour adapter le concept.
Mais, nonobstant les moult pilotes tournés par TF1 à l’époque, elle n’a, semble-t-il, jamais été pleinement convaincue par ce format… et quand on voit le résultat final sur France 3, ça ne m’étonne finalement pas que TF1 ait préféré jeter l’éponge, car même produit avec plus de moyens, il aurait fallu une mécanique de jeu bien plus conséquente pour rendre le programme intéressant.
Un jeu… de liste (what else ?)
Oui, le titre est assez explicite, pour le coup.
A l’instar de La Cible, le but des candidats sera de trouver le plus de réponses possibles correspondant à un thème donné.
Vous vous souvenez de ma critique de La Cible, où je disais, au sujet de la manche des Enchères :
Eh bien, mon souhait semble avoir été exaucé, puisque la manche de sélections de La liste gagnante va reposer sur ce principe.
Pour cette manche de sélections, deux binômes s’affrontent, chacun dans leur cabine.
L’animateur propose le thème de la liste, puis le premier binôme propose une enchère (ses membres peuvent se concerter avant d’en proposer une, et en toute discrétion, car la cabine des adversaires est insonorisée pendant qu’ils cogitent). Le second binôme en prend connaissance, cogite à son tour pour proposer une enchère potentiellement plus élevée, ou laisser la main ; puis le ping-pong continue, jusqu’à ce que l’un des deux arrête de surenchérir.
Le binôme qui a la main propose alors ses réponses une à une, et on vérifie si chaque réponse donnée est correcte. Si le contrat est rempli, le binôme gagne les points ; mais à la moindre erreur, ce sont les adversaires qui remportent les points.
Bref, si vous avez lu mon article sur La Cible, c’est exactement le même principe.
Au moins, ces cabines insonorisées sont très design. C’est déjà ça.
La manche de sélection comporte trois listes basées sur ce principe, avec une façon de calculer les points… bizarre et inutilement compliquée. D’après Wikipédia, il y a même eu deux façons de compter les points selon les épisodes, je cite :
« Jusqu’au 18 septembre 2009, les deux premières listes valent 1 point et la troisième 2 points. À partir du 21 septembre 2009, il y a trois listes dans la manche de qualification : la première liste vaut un point, la deuxième vaut deux points et la troisième vaut trois points. L’équipe marquant le plus de points va en finale. Dans la pratique ce changement de barème n’avait aucune conséquence sur le jeu, la valeur de la troisième liste étant toujours égale à l’addition des deux premières. »
Alors, en pratique, il semble avoir existé un troisième mode de comptage des points (qui devait être en vigueur lors des toutes premières émissions), où seulement deux listes étaient jouées, chacune valant un point. C’est d’ailleurs sur l’une de ces émissions sur lesquelles je suis tombé pour faire cette critique, n’ayant pas pu trouver d’émissions avec ces systèmes de comptage-là… et je comprends pourquoi ils ont cherché à développer davantage en incluant une troisième liste. On va y revenir dans le paragraphe suivant…
Bon, honnêtement, je ne vois pas particulièrement l’intérêt d’avoir des listes valant un nombre de points différent. Pourquoi certains domaines de culture générale pourraient valoir davantage de points que d’autres, après tout ? En outre, ça aurait permis de se dispenser d’un système additionnel pour départager les égalités potentielles.
En cas d’égalité, on joue une liste décisive additionnelle façon Mort subite (comme au Maillon Faible en cas d’égalité à la fin). Pas grand-chose à développer à ce sujet…
Le système de mort subite. Je reconnais qu’il y a du suspense, sur ce coup-là.
L’art d’étirer un concept pour pas grand-chose…
Et on va mettre sur le tapis le problème principal de ce jeu : c’est beaucoup trop long pour ce que c’est.
Parce que la manche que je viens de vous décrire constitue… les deux tiers du jeu. D’un jeu qui dure une demi-heure. Donc on passe environ vingt minutes (en incluant les présentations des candidats, certes, mais ce n’est pas non plus si excessivement long…) sur seulement deux à trois listes, voire une liste décisive additionnelle.
Bref, LLG fait en une vingtaine de minutes ce que La Cible, via sa manche des Enchères, fait en trois à quatre fois moins longtemps… et inutile de dire où va ma préférence.
Qu’est-ce qui explique ce côté affreusement poussif ? Plusieurs choses.
Bon, déjà, commençons tout de même par le positif : les enchères semblent être généralement assez élevées. Je reconnais que dans La Cible, ça montait rarement très haut, là où dans LLG ça peut dépasser les 10 réponses sans problème. Pourtant, les listes éligibles dans La Cible pouvaient être tout aussi garnies, mais c’est juste que les candidats ne prenaient généralement pas autant de risques. Et il faut reconnaître aussi qu’avec un seul cerveau au lieu de deux, ça fait moins de réflexion potentielle…
Cela dit, ça reste une tendance, on peut tout à fait avoir des enchères à seulement quatre ou cinq réponses sur une question (tout comme certaines enchères de La Cible pouvaient monter haut, avec à ma connaissance un record de 17 bonnes réponses données).
Mais finalement, cette mécanique en binôme alourdit le jeu, puisqu’avec les concertations entre membres des binômes, ça prend plus de temps que la cogitation d’un seul candidat avec lui-même dans le cas de La Cible.
Et ces moments de concertation sont… nombreux. Déjà, on en a forcément un juste avant que la première enchère ne soit prononcée ; puis, avec le ping-pong entre les cabines dont le son est coupé puis réactivé, on a également des concertations à chaque fois qu’un binôme propose une enchère. Et de façon générale, c’est vraiment ce ping-pong entre cabines qui est assez pataud. Je ne pense pas qu’il y avait particulièrement besoin de mettre ce genre de structure en place pour faire fonctionner la mécanique de jeu… on voit bien dans certains jeux comme Personne n’y avait pensé ou Une famille en or que les candidats arrivent à se concerter entre eux sans pour autant avoir besoin qu’on leur coupe le son ou qu’on les isole.
Et même si cette insonorisation avait été nécessaire, on aurait tout aussi bien pu couper un peu plus ces moments de concertation au montage.
En tout cas, en régie, ils s’amusent bien, à changer les couleurs des cabines à chaque nouvelle enchère, pour indiquer laquelle devient insonorisée. Et ce sont bien les seuls à s’amuser, je pense…
Mais le problème va surtout venir de la validation des réponses. En effet, alors que La Cible dévoile immédiatement après le passage du candidat si les réponses données sont toutes correctes ou non, LLG préfère les dévoiler… une à une. Le binôme va donc donner une réponse, puis on va vérifier si elle est dans la liste, puis il pourra citer une autre réponse si c’est correct… etc. Vous imaginez donc à quel point ça peut devenir particulièrement casse-pieds quand il y a une dizaine de réponses à valider de cette façon.
Franchement, la comparaison des méthodes de validation est très clairement en la défaveur de LLG, qui fait durer le suspense d’une façon totalement gratuite, alors que La Cible fait ça en même pas une minute.
Et en plus de ça, cette tentative de suspense à la QVGDM ne prend pas particulièrement auprès du spectateur. On n’est que sur une manche de sélection, l’enjeu est juste de dépasser l’autre binôme en score, et ce n’est pas parce que ce jeu est radin en listes à jouer sur cette manche compte tenu de sa durée que ça devient plus intéressant…
Et puis surtout : vu que vous vous éternisez là-dessus pendant 20 minutes, comment ça se passe si un binôme se plante dès sa première réponse ? Ou si les enchères sont trop faibles ? Je n’ose même pas imaginer la galère que ça doit être pour meubler le temps d’antenne, surtout si vous y allez au forceps dans un cas de figure « normal » ! Faire encore plus assommant que ça, ça doit être un calvaire à supporter ! Ca me ferait presque relativiser les problèmes de gestion de rythme de Que le meilleur gagne… presque.
Potentiellement 15 réponses à valider. Pour paraphraser Laurent Ruquier, on n’est pas couché.
Bon, après, j’avoue que ma première approche avec ce jeu est biaisée, dans la mesure où, comme je le disais plus haut, j’ai dû tomber sur l’une des toutes premières émissions, où ils ne jouaient que deux listes durant la manche de sélection (et durant laquelle il n’y avait pas de liste décisive de jouée). Donc c’était un cas extrême, je le reconnais (et encore, ça aurait pu être pire, les binômes auraient pu se planter dès la première réponse donnée) ; et c’est probablement en constatant le rendu de ce premier jet que la production a cherché à rectifier le tir avec une liste en plus.
J’ai quand même pu visualiser quelques extraits d’émissions plus tardives (donc avec 3 listes, et/ou potentiellement une liste décisive), et on ressent légèrement moins les problèmes que j’ai pu évoquer jusqu’ici… mais on les ressent quand même. Certes, c’est un peu plus digeste, mais on a toujours ce ressenti qu’on en fait des caisses sur un principe qui ne le mérite pas spécialement ; surtout quand, encore une fois, on compare avec La Cible, qui a davantage conscience que cette mécanique doit être traitée plus fluidement.
Et quelque part, j’ai envie de dire que cette gestion du rythme découle un peu du reproche suivant que je pourrais faire…
Un jeu peu inspiré et fait par-dessus l’épaule…
Vous vous souvenez de ma critique de Trouvez l’intrus, où je disais, au sujet de la boîte de production de ce jeu :
… eh bien, en fait, Nagui (oui, c’est lui qui était derrière la production de ce jeu, tout comme Trouvez l’intrus) avait déjà produit un jeu aussi peu inspiré et oubliable que ça auparavant, et qui s’appelait La liste gagnante. Il faut croire que sa boîte de production préfère déployer ses efforts en matière de créativité et de moyens pour France 2 ; mais que comme France 3 est moins « prestigieuse », elle se contente du minimum syndical pour celle-ci…
Alors, oui, comme je l’ai dit en introduction, c’est un concept importé, donc on pourrait se dire que la faute incombe en grande partie à The Rich List ; contrairement à Trouvez l’intrus qui est bel et bien un concept… « original » (ça mérite des guillemets, oui…) made in France.
Mais il n’y a pas que ça, et la VF a quand même ses problèmes spécifiques.
Bon, déjà, précisons que j’ai survolé un épisode de The Rich List (en version australienne, datant de 2007, pour être plus précis), afin de pouvoir comparer.
La structure globale du jeu est à peu près semblable à la version 2 de LLG, si ce n’est que les gains en jeu lors de la finale sont (largement) plus élevés, ce qui tend au moins à renforcer le suspense recherché. En outre, le jeu cherche à se donner une ambiance un peu plus travaillée… et, surtout, le contenu (identique à la VF) est condensé en 20 minutes, soit une dizaine de moins que LLG (en contrepartie, deux numéros sont diffusés à la suite pour que ça tienne sur une durée de 40 minutes), ce qui met encore plus en évidence le problème de gestion de rythme de la version France 3.
En fin de compte, ça ne casse pas la baraque, puisque la mécanique reste toujours un peu trop simpliste pour faire tourner ce jeu à elle seule ; mais ça en fait un jeu davantage travaillé pour que je puisse comprendre qu’il ait eu du succès en Australie (enfin… je trouve ça surcoté quand même hein, mais j’ai vu pire).
Mais la version française m’a donné une impression de jemenfoutisme assez prononcée, qui va au-delà du concept de base peu inspiré.
Déjà, exit l’ambiance de base, pour une ambiance plus planplan à la France 3 (et encore, on avait vu avec Un contre tous que France 3 était capable de faire quelque chose de plus ambiancé quand même…), avec un plateau de jeu assez lambda. Je reconnais toutefois que LLG ne m’a pas donné la même impression de grandiloquence inutile que Trouvez l’intrus, c’est déjà ça.
Ensuite… on sent que le jeu n’arrive pas à se donner un style propre. Ca me fait du mal de dire ça au sujet de Patrice Laffont, mais je ne le trouve pas du tout à son aise dans l’animation de ce jeu. Il essaie de se donner un style, mais ça ne prend pas une seule seconde… et ça en devient même parfois irritant, quand il traite les candidats de « petits bras » de façon appuyée et lourdingue parce qu’ils ne vont pas très loin en finale. Il est loin, le temps où il animait Fort Boyard d’une façon plus intimidante…
Et puis on ressent aussi quelques détails ça et là qui font un peu bâclé… les images parlent d’elles-mêmes :
« Manhatan » ? Sérieusement ? Même pas fichus de l’écrire correctement, avec un deuxième « T » ?
Et c’est quoi, cet alignement dégueulasse de la réponse n°3 pour le jeu audiotel ?
Désolé de m’acharner sur ce genre de détails, mais vraiment, j’ai l’impression que ce jeu a été produit d’une façon totalement dénuée de passion, s’il ne fait même pas attention à ce genre de choses…
Une finale qui sauve un peu plus les meubles
Pour la finale, le binôme en jeu va jouer avec une liste imposée.
Il devra citer le plus de réponses possibles pour progresser dans l’échelle de gains proposée. A chaque seuil de 3 bonnes réponses données, le binôme atteint un montant, qu’il peut décider de conserver en s’arrêtant là, ou d’ignorer en tentant d’accéder au montant supérieur.
Notez que je ne parle pas de paliers, car il n’y a pas de filet de sécurité : à tout moment, si le binôme donne une mauvaise réponse, il perd tout.
En revanche, je ne saurais pas dire si un abandon est possible à tout moment (je ne suis pas tombé sur ce cas de figure, et Wikipédia n’est pas assez précis à ce sujet). Je n’en ai pas l’impression, et ce n’est pas plus mal, pour introduire un peu plus de stratégie dans ce format.
Comme d’habitude pour ce genre de format : la pyramide des gains.
En soi, ce format de finale est acceptable. Il n’est évidemment pas dénué des mêmes problèmes de lenteur que la manche de qualification, mais je reconnais que le suspense des révélations est un peu plus justifié dans ce contexte-ci, où les enjeux sont plus importants.
Enfin… pas tout à fait. Oui, pour rappel, dans le nom du format initial, il y avait le mot « riche », et ça impliquait que les gains mis en jeu étaient potentiellement beaucoup plus élevés (250 000 $ quand même !). Alors qu’ici… je reconnais que 5 000 €, pour France 3, c’est presque anormalement généreux (même si au niveau des gains moyens potentiels, ça doit à peu près équivaloir à 8CDTG), mais c’est difficile de faire du suspense à couper le souffle façon QVGDM.
Mais bon, l’échelle des gains reste quand même suffisamment honnête en soi pour qu’on n’ait pas l’impression que les candidats jouent pour des cacahuètes.
Je suis moins fan en revanche du système de champion (oui, il y a un système de champion. Je ne vous l’avais pas dit ? Après, quand on voit qui a produit ça, ça coulait de source j’ai envie de dire…) pour compenser ça… bon, en soi rien d’affreux, pas d’avantages abusés et foireux comme dans d’autres productions communes comme TLMVPSP, NOPLP ou Trouvez l’intrus (ça fait au moins quelque chose que LLG aura mieux réussi que ce jeu-là…), les gagnants reviennent juste le lendemain avec leur cagnotte personnelle ; mais on sent que c’est un peu là pour compenser les gains moins généreux qu’en version originale.
J’ai quand même eu un rire nerveux en voyant le gain maximal promis par la version française, en comparaison des autres… parce que ne réussir à dépasser que la Macédoine du Nord, avec tout le respect que j’ai pour ce pays, il n’y a pas de quoi pavoiser…
Sinon, quitte à pousser ce format un peu plus loin, j’aurais laissé le choix à l’équipe entre deux listes différentes, à l’instar de la finale de Personne n’y avait pensé.
Parce que tomber potentiellement sur une liste qui ne parle pas du tout aux candidats, et qui ne citeront que trois réponses à tout casser, c’est prendre le risque d’avoir une finale assez creuse (déjà que la manche de qualification manque de peps…) et d’avoir un Patrice Laffont qui les traite de « Petits bras ! » d’une façon embarrassante… enfin, pas embarrassante pour les candidats, mais plutôt pour lui.
En fait, je subodore les créateurs du format de base d’avoir d’abord pensé à ce format de finale, avant d’avoir pensé au reste.
Les producteurs avaient dû se dire que cette idée de liste à compléter pour gagner le plus d’argent possible avait du potentiel (ce qui est vrai) ; mais qu’il ne suffisait pas à lui seul à en faire un jeu TV à part entière (ce qui est vrai aussi).
D’où le fait que, pour meubler plus correctement l’émission, ils ont tenté de proposer une manche de qualification préalable… mais en étant moins inspirés pour celle-ci. D’où un produit fini qui paraît aussi pauvret…
Total : 8/20
La liste gagnante est loin d’avoir un concept gagnant. Vous l’aurez compris : cette émission manque cruellement d’âme et d’un concept suffisamment fort pour être davantage qu’un ersatz de jeu TV à mes yeux.
C’est bien simple : ce jeu n’étant pas assez consistant pour meubler un créneau d’une demi-heure de façon convenable, on sent totalement le côté étiré de celui-ci, qui rend son visionnage au final très ennuyeux. Je suis conscient que certaines émissions ont dû être plus rythmées que celles que j’ai eu l’occasion de rattraper, mais ça montre que dans des cas plus extrêmes où le jeu rame à proposer du contenu, il y a quelque chose qui ne va clairement pas.
Et puis surtout, vous vous en doutez vu que je l’ai pas mal répété, mais d’autres jeux sont déjà partis sur des concepts similaires, en les exploitant d’une façon beaucoup plus aboutie. La Cible, en particulier, qui était pourtant arrivé sur le PAF six ans plus tôt, et qui avait été déprogrammé peu de temps avant… et qui avait un déroulement bien plus diversifié, plus fluide et plus rythmé. Passer après ce jeu-là pour proposer quelque chose qui a déjà été fait en largement mieux, et où la comparaison était encore toute fraîche, ce n’est pas acceptable. Quitte à faire ça, vous auriez finalement très bien pu tenter de remettre La Cible sur ce créneau-là.
Comment ce projet a-t-il pu être concrétisé, aussi bien par Air Productions que par France 3 ? Ils se sont dit que, quitte à meubler une case sinistrée, ça ne valait pas la peine de se fouler plus que ça ? Désolé, mais même le fade Connaissez-vous bien la France ? arrivé 2 ans plus tard, avec tout aussi peu de succès, arrivait quand même à être un minimum correct et à proposer un concept avec un tant soit peu plus d’âme…
Après… ça reste inoffensif. Hormis un ou deux moments gênants ça et là, il n’y a rien de honteux dans ce programme ; et je reconnais que si la mécanique reste très faiblarde, elle tient quand même la route (ce dont Trouvez l’intrus ne peut même pas se targuer). Au final, le seul risque qu’on a en regardant ça, c’est celui de baîller régulièrement en attendant que ça se termine.
D’ailleurs, honnêtement, je me suis même plutôt amusé à écrire cette critique, et à faire quelques petites recherches pour étayer mon propos. Car je trouvais finalement assez fascinant certains faits au sujet de l’histoire de ce jeu, et de la façon dont on a cherché à donner autant d’importance à un concept aussi peu étoffé… au point d’en faire une cible facile. Je reconnais que, quitte à faire une critique négative, c’est plus fun de la faire sur un matériau de base aussi mal maîtrisé, plutôt que sur un matériau de base irritant… au moins, c’est quelque chose d’involontairement positif que je peux concéder à La liste gagnante, finalement.
Mmh. Je suis quand même un peu embêté par mes deux dernières critiques. Parce que j’aime beaucoup Patrice Laffont, mais je viens d’enchaîner deux jeux de sa part qui n’étaient pas très bons. Je n’aurais pas mieux en stock pour en parler plus positivement, avec un jeu culte qu’il aurait animé ?
… oh que si ! J’ai le candidat idéal pour ça ! Mais avant ça, il va falloir que je traite un autre jeu, qui me permettra de mieux rebondir dessus. Rendez-vous la prochaine fois !