Ce jeu sorti un an après son prédécesseur sur Game Boy (et même le premier volet des aventures de Kirby), Kirby’s Dream Land, a été pour moi d’une part l’occasion de tester un autre émulateur Nes (pour la petite histoire, n’ayant pas été particulièrement satisfait de Nestopia pour une ou deux raisons, j’ai opté pour FCE UltraX…) et d’autre part de constater si le jeu pouvait toujours m’évoquer les mêmes sensations qu’il y a dix ans, lorsque j’y jouais sur la Nes…
Editeur : Nintendo
Développeur : HAL Laboratory
Support : Nes
Date de sortie : 1993
Genre : Plateforme
A des années lumière de la Terre, sur une toute petite étoile, se trouve un endroit magique et paisible : le Pays des Songes. Les habitants de ce monde merveilleux, les Songeurs, vivent une existence paradisiaque centrée sur les repas, le repos et les jeux. Un exemple typique de leurs coutumes relaxantes est la petite sieste après le festin traditionnel du midi. Après s’être bien reposés, les Songeurs parlent de leurs rêves respectifs et espèrent sincèrement qu’un jour leurs rêves se réaliseront.
Un jour, un jeune songeur nommé Kirby, se réveilla de sa sieste avec un terrible sentiment d’angoisse. « Que se passe-t-il ? Je n’a pas rêvé pendant ma sieste. » Cette absence de rêve le mit mal à l’aise. Après en avoir discuté avec des amis, il réalisa que le problème était beaucoup plus grave qu’il ne pensait. Personne n’avait rêvé ! Tous s’exclamèrent en même temps : « Il a dû arriver quelque chose à la Fontaine des Rêves ! ».
La Fontaine des Rêves est un puits magique et le réservoir de tous les rêves des Songeurs. Les rêves jaillissent de la fontaine et se déversent sur le Pays des Songes, assurant ainsi à tous des nuits remplies de rêves plaisants.
D’après la légende, la Fontaine des Rêves a été créée à partir d’un pouvoir magique, le Sceptre Etoilé. L’étoile scintillante au sommet du sceptre provient d’une étoile tombée, il y a bien longtemps, sur le Pays des Songes. Le Sceptre Etoilé fournit l’énergie de la Fontaine des Rêves. Il est aussi le symbole du Pays des Songes.
Ne pouvant plus rêver, les Songeurs devinrent irritables et agités. Finis les rires joyeux qui résonnaient dans le Pays des Songes ! Tout devint morne.
Soudain, Kirby annonça avec hardiesse son intention d’aller sonder la Fontaine des Rêves et ainsi trouver la cause de tous les problèmes.
A son arrivée, que trouva-t-il ? Le vilain roi Dadidou se baignant dans les eaux magiques ! Naguère, Dadidou avait déjà commis des bêtises : il avait volé la nourriture et les Etoiles Scintillantes des Songeurs. Et voilà qu’au centre de la Fontaine et à la place du Sceptre, le roi Dadidou se prélassait dans un bain moussant !
Kirby l’accusa : « Alors Dadidou, tu as encore fait des tiennes ! »
Dadidou sembla surpris : « De quoi parles-tu, petite boule rondouillarde ? Je pensais rendre service en… »
Kirby secoua la tête : « Ah non ! Je ne vais pas écouter tes fariboles ! Qu’as-tu fait du Sceptre Etoilé ? »
Avec nonchalance Dadidou répondit : « Ah, ce vieux bout de bois ? Eh bien, heu… je l’ai cassé en sept morceaux et j’en ai donné un à chacun de mes amis… »
Kirby se demanda pourquoi Dadidou avait agi ainsi et, sans plus écouter ses explications, il se mit en route pour une quête longue et ardue. Il lui fallait absolument retrouver les sept morceaux du Sceptre Etoilé et les ramener à la Fontaine des Songes. A ce prix seulement, les Songeurs pourraient de nouveau apprécier leur sieste.
La fameuse danse !
Après Kirby’s Dream Land, nous avons donc un scénario de la même veine que certains pourraient résumer en « Dadidou y en a être méchant et y en a encore enquiquiner Kirby et les songeurs et Kirby y en a lui filer une bonne correction », mais en même temps, un joueur plus âgé ne prêtera sans doute pas attention au scénario, qu’il pourrait qualifier d’un peu anecdotique.
Cela dit, le jeu possède donc tout de même une base scénaristique, avec un monde propre et légèrement abouti. D’ailleurs, bien que le scénario ne survienne pratiquement que sur papier (disons dans le manuel du jeu que j’ai recopié), il réserve toutefois quelques surprises sur la fin.
La tête dans les nuages.
Graphiquement, ça a beau être de la Nes, il y a tout de même de quoi être étonné !
Les graphismes ne sont pas du tout brouillon, loin de là : on distingue sans problème les nombreux paysages qui ornent le jeu, avec des détails par-ci par-là qui rendent le fond très peu monotone. De plus, l’ambiance est généralement assez colorée, bien que parfois un peu terne.
Quant aux personnages et aux ennemis, eux aussi bénéficient d’un bon rendu graphique.
Bon, ça reste tout de même de la Nes, mais le fait que les graphismes soient aussi détaillés méritait d’être souligné. D’autant plus qu’ils vieillissent encore assez bien, même s’ils ne font pas forcément l’effet d’une bombe graphique comme les Kirby plus récents, le remake Nightmare in Dreamland sur Game Boy Advance ou même la Super Nes, parfois on peut aussi apprécier leur simplicité par rapport aux successeurs du jeu.
Au niveau de la bande son, les musiques sont globalement bonnes et apportent une bonne ambiance au jeu. Les effets sonores sont plutôt simples mais efficaces.
Le parasol ne sert pas qu’à avoir sa place à l’ombre…
Le jeu est un jeu de plateformes (excepté certaines phases comme les mini-jeux) et exploite ce concept d’une façon intéressante.
Certes on retrouve les mouvements traditionnels (marcher, sauter, courir, grimper, se baisser, parfois nager…) avec cependant la possibilité de voler, ce qui est intéressant et qui aide tout de même dans bien des cas (et d’ailleurs c’est même parfois le seul moyen de passer à la suite…).
En ce qui concerne l’attaque et la défense de Kirby envers les ennemis, ces fonctions sont assurées par quelques techniques (les attaquer avec une bouffée d’air, glisser dessus, leur tomber dessus de très haut…), mais la principale reste de gober les ennemis (et parfois certains blocs). Et plus particulièrement lorsque celui-ci a une capacité…
L’apparition des capacités par rapport à Kirby’s Dream Land, déjà un peu esquissée avec quelques objets ça et là, est d’ailleurs un « plus » tout de même très utile et très sympa.
Si l’ennemi n’a pas de capacité, on peut l’avaler, mais ça n’a pas forcément d’intérêt (si ce n’est celui de se débarrasser de l’ennemi en question…), alors qu’on peut aussi le recracher pour essayer de blesser d’autres ennemis ou de se frayer un chemin.
Si l’ennemi a une capacité… on peut s’en emparer à son tour et en profiter (en sachant qu’on peut s’en débarrasser à tout moment ou qu’on la perd si on se blesse, mais qu’on peut la récupérer en « urgence »…). Ces capacités sont assez variées (plus d’une vingtaine), certaines sont temporaires (nombre limité d’utilisations), certaines sont fréquentes, d’autres sont rares… et toutes sont assez différentes dans l’ensemble pour assurer une très bonne variété. Parfois il faut même vaincre un mini-boss pour s’emparer d’une capacité moins fréquente, ce qu’on peut faire dans un niveau où on en rencontre ou dans une arène.
Elles ont même parfois un intérêt spécial car elles permettent de débloquer l’accès à certains passages secrets, par exemple. Mais c’est là qu’il peut y avoir un hic, car on s’aperçoit que sur la gamme de capacités pourtant assez étendue, seules quelques-unes ont vraiment leur intérêt pour ça (combien de fois le marteau s’est-il montré irremplaçable…), alors qu’on pourrait se passer de bien d’autres (même si la capacité du sommeil qui ne sert à rien est sans doute faite exprès…), ce qui est donc un peu dommage dans le sens où seules certaines capacités pourraient être privilégiées.
Y a pas à dire, l’ovni est ma capacité préférée. Dommage qu’elle soit si rare… mais c’est vrai qu’elle facilite aussi pas mal les choses.
Au passage, fait intéressant à noter, lorsque Kirby avale deux ennemis possédant chacun une capacité (différente ou non), il obtient une capacité au hasard (une sorte de roulette que le joueur arrête lorsqu’il le souhaite). Pratique pour tenter d’avoir certaines capacités !
Mais mis à part ces capacités, il n’y a pas grand-chose de novateur sur le plan du gameplay, mis à part la sauvegarde automatique qui s’avère tout de même très pratique. La jouabilité de Kirby reste toutefois très bonne (et ne vous plaignez pas si vous tombez dans le vide en avalant un ennemi, Kirby ne peut pas tout faire à la fois…).
Vous pouvez aussi vous procurer certaines capacités dans les musées. Mais celui-ci n’est pas bien folichon…
Le jeu n’est globalement pas difficile et les niveaux relativement simples, quoiqu’on peut relever une certaine progression de la difficulté (assez discrète) au fil des niveaux.
En ce qui concerne la durée de vie à proprement parler, le jeu en lui-même peut se montrer assez long (7-8 niveaux contenant chacun de 4 à 6 étapes) bien qu’un joueur très expérimenté ou connaissant déjà le jeu sur le bout des doigts pourrait le finir en… disons un peu plus d’une dizaine d’heures.
Il n’y a pas vraiment de lassitude dans le jeu, avec les différentes capacités à essayer tout au long du jeu, et des niveaux assez variés dans l’ensemble. Toutefois, les niveaux peuvent parfois se résumer à étape-carte-étape-carte avec seulement les boss pour rompre la monotonie…
Parlant de boss, voilà celui où vous devrez vous comporter en duelliste… Meta Knight.
Cela dit, des « étapes additionnelles » viennent s’ajouter aux étapes au fil des niveaux.
Commençons par celles où on peut acquérir des capacités : le musée où on s’empare tout simplement de la/les capacité(s) proposées si elles nous tentent, ainsi que l’arène où, cette fois, il faudra vaincre un mini-boss (cependant pas très difficile la plupart du temps) pour s’emparer de sa capacité et restaurer son énergie.
Ensuite, le plus amusant : les mini-jeux. Et croyez-moi, entre la grue de fête foraine où il faut tenter d’attraper des peluches Kirby, le goboeuf rythmé où il faut gober les oeufs que Dadidou lance en évitant ses bombes, et le stressant duel où il faudra à chaque fois tirer plus vite que son adversaire… il y a le choix parmi des mini-jeux originaux et plutôt amusants ! Et en plus, leur intérêt n’est pas seulement divertissant, car ils permettent aussi de faire grimper son score ou de gagner des vies en cas de succès… ah, et d’augmenter la durée de vie, aussi.
Et enfin, l’étoile warp, qui permet de naviguer plus rapidement (ou pas) entre les différents niveaux.
Lors des premiers niveaux, ces « étapes » (en fait ce n’en est pas réellement) se dévoilent systématiquement après avoir fini une étape particulière, mais par la suite, il faudra débloquer ces étapes en trouvant des interrupteurs secrets dans certains niveaux, ce qui pousse parfois à les refaire jusqu’à ce qu’on les trouve. Bref, encore un moyen de prolonger la durée de vie !
C’est quoi ce choix ? On ne peut tenter d’attraper que des peluches Kirby ? C’est très limité comme choix !
Mais bon, la grosse peluche rapporte deux vies, c’est pas mal !
Conclusion
Voilà un jeu qui, quelques années plus tard, s’avère être toujours aussi divertissant sans pour autant avoir beaucoup vieilli. Certes, à l’heure actuelle, la durée de vie peut sembler plus faible et la qualité graphique un peu dépassée, même pour un jeu très beau pour de la Nes ; mais le plaisir de jeu, lui, reste.
Le jeu a d’ailleurs été réédité sous Game Boy Advance, mais la réédition ne présente pas forcément autant de cachet que l’original (disons que des graphismes « améliorés », des personnages jouables en plus et d’autres mini-jeux à la place du goboeuf et de la grue… c’est pas vraiment suffisant).
Bref, s’il y a des amateurs de plateforme qui ne connaissent pas, qu’ils essaient, après tout… et s’il y a des anti-kirby dans la salle, j’espère au moins que ce n’est pas l’aspect technique qu’ils vont critiquer.