Le nom devrait vous rappeler quelque chose… eh oui, après une trilogie de « Kid Adventure », c’est finalement « Kid Xtreme » qui achève la saga (à moins qu’un autre opus ne fasse son apparition par la suite, ne sait-on jamais…) de Lunartoad. Cela dit, peut-on associer à ce nouveau héros un nouvel univers complètement différent ? Pas sûr…
Auteur : BOBO/Lunartoad
Année : 2010
Support : Lunar Magic
Langue : Français
Présentation et téléchargement
Mille ans se sont écoulés depuis la défaite de Biza.
Le héros Naranja et sa copine Cherry sont des chasseurs de primes toujours en quête de fortune qui effectuent diverses missions pour les habitants de la région.
Un jour un dangereux criminel enlève la noble gouvernante du pays Emma IV, il a l’intention de la sacrifier pour ramener à la vie l’impératrice des ténèbres, Sylvanie !
C’est reparti !
En fait, concernant le scénario, on peut faire le même commentaire que pour les autres opus ; en effet, bien qu’il sonne bien sur papier, on pourrait cependant regretter le manque de mise en scène de celui-ci dans le jeu. Un peu comme certains jeux 8-bit, d’ailleurs… mais après tout, la saga en a toujours été inspirée.
Néanmoins, l’ambiance 8-bit a bel et bien son charme, et ce projet nous le prouve encore. Surtout au niveau des graphismes.
Prenez plusieurs jeux 8-bit (par exemple Duck Tales, Super Mario Bros 3, Kirby’s Adventure et d’autres) dont vous assemblez les graphismes, rajoutez-y des sprites customs dans le même style (les personnages, les boss, notamment), et vous obtenez un bel univers. Comme quoi, ça a son charme, le rétro… c’est toujours aussi beau. On sent bien l’évolution qu’il y a eue depuis les débuts de la saga.
Il y a vraiment eu une évolution dans le mapping urbain depuis Kid Adventure.
En ce qui concerne la musique, on a droit à des thèmes provenant d’autres jeux rétro, cependant assez peu entendus dans les hacks de Super Mario World.
Bon, pour être complet à ce sujet, je devrais faire une parenthèse pour ceux qui ne sont pas expérimentés en romhacking de Super Mario World : même s’il est possible de rajouter des musiques à son jeu à l’aide d’un logiciel appelé Addmusic, il faut cependant les composer au préalable, ou les adapter à partir de midis… toujours est-il que ce n’est pas aussi simple qu’importer « bêtement » une musique comme on peut avoir l’habitude sur un logiciel type RPG Maker. Ce qui fait que la plupart du temps, pas mal de créateurs prennent des musiques d’une bibliothèque ouverte, à laquelle contribuent généreusement des compositeurs expérimentés en Addmusic.
Et ici, on a droit à des musiques « inédites », dans le sens où elles ne proviennent pas de la bibliothèque en question, mais ont été composées (ou plutôt retranscrites) spécialement pour ce jeu. Non seulement ça change des musiques qu’on peut trouver dans la plupart des hacks (on n’y trouve pas très souvent des musiques de Rayman 1 ou de Ristar par exemple…), mais en plus, elles s’adaptent bien aux différents niveaux et endroits du jeu, et on peut avoir un petit coup de nostalgie lorsqu’on écoute l’une de celles qui nous avaient marqué quand on avait joué aux jeux en question…
Parlant de nostalgie, d’ailleurs, il faut noter que le jeu reprend, en plus… le premier opus de la saga, autrement dit Kid Adventure.
En effet, après avoir terminé la première quête (la principale), on peut accéder à un remake des six niveaux de Kid Adventure 1, proposant d’autres graphismes, musiques et quelques autres nouveautés (par exemple, un niveau devenu glissant, ou une phase sous-marine en vaisseau).
Même en ayant joué à Kid Adventure 1 plusieurs fois, le fait de refaire ces niveaux ne dérange pas, en fait le remake en lui-même est plutôt réussi et apporte quelques avantages au jeu.
Par exemple la plage de l’île Pancake : le remake graphique lui réussit bien.
D’ailleurs, profitons-en pour glisser un mot au sujet de la composition des niveaux : si Kid Adventure 3 se différenciait des deux premiers avec des niveaux plus nombreux mais plus courts, ici, on revient aux sources avec des niveaux moins nombreux mais plus longs (il y a cependant davantage de niveaux que dans les deux premiers, en prenant en compte les niveaux repris du premier jeu). Selon le modèle de jeu que vous avez préféré jusqu’ici, peut-être serez-vous ravis ou un peu déçus, c’est à vous de voir.
Cependant, on peut quand même noter un peu d’hétérogénéité au niveau des deux quêtes.
La quête principale comporte, en effet, son lot de nouveautés : on peut trouver les pièces dans des coffres (on ne collecte pas d’étoiles donc), collectionner cinq joyaux pour obtenir une vie (ce qui correspond aux Yoshi Coins du jeu d’origine), se faire soigner et marquer la moitié du niveau par Cherry (techniquement, un personnage non jouable combiné à un Midway Point), etc. En plus du système de points de vie (déjà présent dans Kid Adventure 3) et de quelques particularités spécifiques à certains niveaux (comme le Ravin Pastel avec son vaisseau, ou le Village Flocon dans lequel il est impossible de reculer, à la manière de Super Mario Bros 1).
Ce sont des bonnes idées qui permettent au jeu de se renouveler un peu, mais on constate qu’elles ne figurent que dans la quête principale : en effet, la quête bonus est calquée sur Kid Adventure aussi bien sur les éléments de gameplay (étoiles à collectionner, pas de midway point mais des mallettes de secours pour régénérer ses PV, niveaux plus longs), ce qui fait que la transition entre les deux quêtes est un peu hétérogène.
Toujours concernant le gameplay, peu de bugs restent à remarquer globalement (enfin si vous avez de la chance, car le romhacking a ses aléas), mais plutôt quelques aspects un peu négligés (quelques niveaux où il est impossible de reculer et où, si on manque la cible de fin, on est mal barré…), ou un peu laissés au hasard (par exemple, le chrono un peu démesuré pour des niveaux pas spécialement longs, quelques ennemis dont on ignore le fait qu’on puisse leur sauter dessus ou non, ou encore le fait que l’on ne soit pas prévenu que Naranja ne sache pas nager). Des aspects parfois un peu frustrants, mais pas non plus rebutants.
Dans ce niveau (très beau au passage), on peut parfois se retrouver bloqué (par exemple à la fin… et si on doit attendre que le chrono arrive à 0, ça risque d’être long vu qu’il est assez élevé).
La quête bonus a cependant un impact positif à la fois sur la difficulté et sur la durée de vie.
En ce qui concerne la difficulté, les niveaux de la première quête sont de longueur moyenne, et possèdent un midway point ; alors que ceux de la quête bonus sont, au contraire, longs, et on n’a pas la possibilité de les reprendre à mi-chemin. C’est assez paradoxal, pourtant ça assure un niveau de difficulté équilibré, et bien croissant tout le long du jeu.
Les boss sont, eux aussi, bien placés.
Mais en ce qui concerne la durée de vie, celle-ci souffre un peu des mêmes défauts que les deux premiers Kid Adventure : en effet, le jeu reste linéaire, et il n’y a quasiment pas de secrets à découvrir. La quête bonus rallonge la quête principale, ce qui assure un jeu un peu plus long, mais bon… on a toujours tendance à terminer le jeu assez rapidement en moyenne.
De plus, le fait de ne pas pouvoir rejouer les niveaux n’aide pas beaucoup cet aspect (apparemment, c’est un choix volontaire pour éviter certains bugs, ce qu’on peut comprendre). Toutefois, le jeu en lui-même reste globalement assez fun.
Ah, j’avais presque oublié de mentionner l’overworld. On n’en avait pas vu d’aussi colorés dans les opus précédents, et pourtant ça lui réussit bien.
Conclusion
Kid a beau avoir été remplacé par Naranja, on retrouve quand même, malgré quelques nouveautés, l’esprit de la série, ce qui n’est pas pour déplaire aux fans de la saga et du 8-bit. Par ailleurs, les qualités et les défauts restent quand même les mêmes, globalement… bref, cela reste une belle continuité de la saga.