Ah, Jump! A l’époque, je ne devais vraiment pas être fan de Dance Dance Revolution, et d’ailleurs, ça se manifestait par mes piètres scores lors de mes débuts sur ce jeu. Force est de constater qu’avec un peu de persévérance… il y a de quoi devenir accro !
Auteur : New Age
Année : 2003
Support : RPG Maker 2000
Langue : Anglais
Présentation du jeu et téléchargement
Quand j’avais découvert ce jeu, je ne fréquentais pas les salles d’arcade, et ma connaissance de Dance Dance Revolution (qu’on va abréger en DDR par la suite) se limitait à des séquences dans des séries ou des films. J’en voyais très bien le principe : appuyer sur le bon bouton au bon moment, c’est-à-dire lorsque la flèche qui apparaît à l’écran se superpose parfaitement avec celle qui sert de référence et qui est immobile en haut de l’écran.
Sauf que dans le vrai DDR, on utilise un tapis de danse ou une borne d’arcade ; et vous imaginez bien que ce n’est pas avec un jeu RPG Maker qu’on va avoir une jouabilité aussi poussée, vu qu’on se contentera des flèches du clavier (quoique, peut-être qu’on peut paramétrer un tapis de danse pour remplacer le pavé directionnel du clavier, mais je n’ai pas essayé) et de ses doigts (ou de ses orteils à la rigueur…).
Par conséquent, on pourrait se demander : pourquoi avoir eu l’idée (relativement saugrenue il faut l’avouer) de concevoir un simulateur de danse sur RPG Maker ? Surtout quand, dans le nom du logiciel, il est stipulé que ça permet de créer principalement un tout autre type de jeux ? Je ne l’ai pas demandé à son auteur, mais on pourrait citer plusieurs raisons à cela.
Premièrement : l’originalité. Oui, ça peut paraître bizarre de la part de quelqu’un qui s’intéresse à des jeux RPG Maker de s’intéresser à des jeux qui ne sont pas des RPG, mais force est de constater que ça attitre l’attention quand ça arrive.
Deuxièmement : le défi technique. Certes, ça n’interpellera probablement pas le joueur lambda, et c’est probablement davantage pour la fierté du concepteur ; mais ayant moi-même eu l’occasion de manipuler RPG Maker à plusieurs reprises, y compris la version 2003 qui est beaucoup plus limitée que les suivantes techniquement, avoir réussi à faire un simulateur de danse là-dessus mérite le respect pour moi ! D’ailleurs (pour ceux qui connaissent le logiciel), j’ai pu constater à quel point la programmation par événements était ingénieuse sur ce jeu, étant donné que celui-ci est codé… avec une seule map !
Et troisièmement : le plaisir de jouer à un jeu type DDR. Bon, si vous avez l’habitude de simulateurs comme Stepmania (ce qui est à présent mon cas depuis plusieurs années), vous risquez d’être un peu frustrés par les limitations assez perceptibles de RPG Maker (on va y revenir dans un paragraphe ultérieur). Néanmoins, pour mon premier jeu type DDR, j’ai été plutôt ravi d’y jouer, et ça m’aura même encouragé à aller plus loin. Mais ça, on en reparlera dans un test ultérieur…
Mais pour ceux qui ne sont pas familiers du DDR, présentons le gameplay.
Comme je disais, le concept consiste à appuyer sur la bonne flèche pile au bon moment en rythme.
Selon le moment où on appuie sur la flèche, on peut avoir :
- Perfect ! si on appuie pile poil au bon moment
- Good ! si on appuie… pas pile poil au bon moment
- Manqué ! (mais on ne vous l’indiquera pas) si… on manque son coup.
A la fin de la chanson, le jeu calcule votre note selon votre performance, qui va de « E » à « AA ».
Et autant vous prévenir, quand vous débutez, vous risquez de les enchaîner, les « E » et les « D ». Mais à moins que ce style de jeu ne soit pas votre came, ne vous découragez pas ! On peut passer assez vite aux « C », aux « B » puis aux A au bout d’un moment… et même aux AA, avec de la patience !
Donc il est plutôt conseillé de s’entraîner sur les mêmes chansons au début, les moins difficiles de préférence. D’autant plus que plus on connaît une chanson, plus c’est facile de s’accrocher au rythme !
Et la difficulté se manifeste aussi dans chaque chanson : certaines ont un rythme plutôt lent (même si elles ne sont pas accessibles dès le début) et d’autres très rapide, le reste ayant un rythme « normal ». D’ailleurs, le niveau de difficulté est indiqué par un chiffre dans une main lorsqu’on sélectionne une chanson (l’indice allant de 2 à 9, 9 le plus difficile).
La difficulté est quand même assez bien dosée, et au début c’est essentiellement de l’adaptation.
Précisons également pour les habitués du DDR que les combinaisons réalisables sur les chansons sont très basiques : en effet, on se contentera uniquement d’appuyer sur la bonne flèche au bon moment. Ce jeu ne gère pas de combinaisons de style « Gauche + Droite », ni de flèche à maintenir plusieurs secondes, ni de variations de rythme ou de vitesse.
C’est d’ailleurs pour cela que je trouve que ce jeu est plutôt pas mal pour s’initier au DDR et trouver son rythme : le fait de proposer un système plus simple peut aussi avoir des avantages, car il est plus simple de débuter avec moins de flèches qui vont dans tous les sens à une cadence infernale.
Au début vous n’avez accès qu’à quatre chansons, mais vous pouvez en débloquer huit autres grâce aux « Milestones » : ce sont les procédés qui permettent de débloquer une chanson.
Vous pouvez en débloquer selon :
- Le nombre de fois que vous avez joué les musiques ;
- La note que vous pouvez obtenir : selon le nombre de « Perfect ! », « Good ! » ou… « Manqué ! », vous avez une note entre AA et E à la fin de la musique qui se calcule d’abord en fonction du nombre de « Perfect ! » : AA pour au moins 98 % de « Perfect ! » , A pour au moins 90 %… et D pour moins de 70 % de »Perfect ! » .Et si vous avez plus de 25 % de « Manqué ! », vous avez E et Game over direct…
- Votre meilleur combo : lorsque vous réalisez une chaîne de plusieurs « Perfect ! » d’affilée ininterrompue (malgré un léger bug dont on peut profiter lorsque c’est possible, vous le verrez bien), vous réalisez un combo. Et si votre combo atteint… disons 50 pas, ben… Un peu frustrant si on était à ça des 50, ça c’est sûr.
Au début les musiques se débloquent plutôt facilement sans qu’on s’en rende compte, mais après ça devient plus difficile et nécessite un peu d’entraînement, quitte à rejouer dix fois une même musique.
Et même si vous avez débloqué toutes les chansons, essayez donc d’obtenir des A ou AA à toutes les musiques ou de dépasser votre combo record, vous aurez peut-être une surprise !
Comme beaucoup de jeux d’arcade, un esprit de type perfectionniste peut très (très) bien prolonger la durée de vie.
Oui, il y a un ou deux backgrounds qui pètent un peu les yeux, je le reconnais. Et je vous rassure, on n’a pas que des backgrounds avec des jolies filles non plus.
Graphiquement, le jeu a sa propre patte, avec des backgrounds adaptés à chaque musique avec des styles plutôt variés (du style manga à une espèce de fond marin abyssal) mais qui restent quand même beaux et agréables à regarder. Un petit bémol toutefois : certaines images attirent un peu l’oeil et sont un peu flashy, ce qui donne parfois envie de regarder plus l’image de fond que les flèches qui défilent ou qui peut donner parfois mal aux yeux.
Vous avez également un avatar (masculin ou féminin) qui accompagne vos mouvements.
Mais qui dit « jeu de rythme » dit bien évidemment « musique » !
Les musiques sont tirées de Dance Dance Revolution, parfois chantées, parfois instrumentales. Ce sont des musiques plutôt techno. Personnellement, je n’aimais pas trop ce style pourtant indispensable pour ce style de jeu, mais c’est plutôt une opinion personnelle, car finalement j’ai appris à les apprécier.
Elles sont quand même plutôt variées (il y en a une qui m’a fait penser à du rap et une autre à un générique de dessin animé japonais) et leur avantage, c’est qu’elles sont rythmées, et c’est donc plus simple pour faire certains pas (on s’accroche par exemple à un « yo ! » répété une dizaine de fois). Mais, de toute façon, les pas ont été très bien coordonnés avec la musique.
Techniquement parlant, elles sont de bonne qualité, mais elles sont au format .wav (limitation de RPG Maker 2000) qui est assez lourd, ce qui a eu pour effet de limiter le nombre de musiques disponibles.
Ce qui fait d’ailleurs une bonne transition avec ce que je disais quelques paragraphes plus tôt : les limites techniques imposées par RPG Maker (notamment la version 2000 qui a été choisie pour développer le jeu) se font ressentir. Non seulement au niveau du nombre de musiques (il y en a quand même une bonne douzaine, ce qui est pas mal et qui représente déjà de quoi faire), mais également au niveau de la prise en main.
En effet, comparé à un logiciel type Stepmania, la détection des touches est forcément moins bonne, ce qui fait que parfois, on rate un pas de danse alors qu’on était persuadé de l’avoir réussi comme il fallait… ce qui peut être frustrant quand on cherchait à atteindre un « AA » ou à faire un combo pour débloquer un milestone. D’où l’enquiquinement pouvant être provoqué par un PC qui rame. Donc soyez bien sûrs de ne pas faire autre chose en même temps sur votre PC qui saboterait le rythme…
Cependant, comme vous pouvez le constater, avoir le score maximal partout est possible ! Garanti sans trucage de ma part !
Conclusion
Même si vous n’êtes pas convaincu par ce genre de jeu ou que vous prétendez ne pas être très bon, essayez quand même, et si comme moi vous vous laissez prendre, passez un bon moment (ou pas si votre score chute) ! Sinon tant pis, vous aurez au moins apprécié les gros efforts de programmation et l’originalité (que là, vous aurez un peu plus de mal à rejeter). Enfin, ce jeu est un excellent exemple que RPG Maker ne se limite vraiment pas qu’au RPG et que, malgré les limitations inhérentes à ce genre de logiciel (musiques au format .wav, gameplay simple), il tire brillamment son épingle du jeu.
Je reconnais certes que, depuis que je me suis mis à des simulateurs plus complets type Stepmania, je n’ai plus trop ressenti le besoin de me replonger dans Jump! ; mais il garde quand même une place assez particulière en moi pour avoir réussi à m’initier au DDR et m’avoir donné envie de continuer à en faire.