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#093 – Guess my age : Saurez-vous deviner mon âge ?

Il y a de ces concepts pour lesquels, rien qu’au titre ou au concept grossièrement résumé, ça ne me donne pas du tout envie de m’y intéresser, tellement ça paraît peu vendeur sur le papier. A prendre ou à laisser, où on voit juste un candidat ouvrir des boîtes et éliminer des sommes ; Strike !, où on voit des people jouer au bowling ; Couple ou pas couple, où il faut dire si… les gens sont en couple ou pas en couple (duh !) ; ou encore le jeu d’aujourd’hui.
Et maintenant que j’y pense, je viens de citer quasi-exclusivement des jeux de D8/C8, là… bon, même si APOAL doit sa notoriété à TF1, ça n’a pas empêché D8/C8 de vouloir surfer dessus, donc ça compte quand même. Mais, décidément, je comprends de mieux en mieux pourquoi cette chaîne ne m’a jamais vendu du rêve en la matière.
Mais bon, avec Strike ! et APOAL (la version TF1, du moins…), j’ai eu la preuve qu’il ne fallait pas forcément juger un livre à sa couverture, et qu’on pouvait être agréablement surpris par un concept dont on n’attendait absolument rien. Donc pourquoi pas avec le jeu d’aujourd’hui ?

Guess my age : saurez-vous deviner mon âge ?, donc, a été diffusé en 2016-2017 sur C8, et présenté par Jean-Luc Lemoine (du temps où il était encore sur cette chaîne) ; et, comme son nom ne l’indique pas du tout, il s’agit bel et bien d’une création française.
Ouais, en sachant ce détail, je trouve ce titre juste ridicule (même si, pour une fois, ça ne commence pas par “The”…). Sincèrement, c’est quoi l’intérêt de s’auto-appliquer la loi Toubon, alors que le jeu aurait pu partir directement sur un titre en français ; surtout si c’est pour que le sous-titre en français soit quasiment la traduction du titre en anglais ? Ah, oui, excusez-moi, j’oubliais que l’anglais était teeeeellement plus trendy et fashion
Bon, à la rigueur, on pourrait aussi se dire que les producteurs ont pensé à l’export, d’où le titre en anglais ; et ça a dû fonctionner, puisque 17 pays (pour le moment) l’ont lancé par chez eux. En revanche, parmi eux, aucun pays anglophone, et seulement cinq qui ont conservé le “Guess my age” dans leur titre… ça ne valait pas spécialement le coup de le nommer comme ça, finalement.
Et si, pour certains pays, ça a plutôt été un succès, avec une présence à l’antenne pouvant aller jusqu’à 5 ou 6 ans ; en France, ça l’a également plutôt été, dans une certaine mesure, avec deux saisons et 69 épisodes diffusés. Et, apparemment, ça ne semblait pas déplaire ; mais comme C8 ne semblait plus avoir de case intéressante à proposer pour le concept (forcément, si Hanouna squatte tous les créneaux intéressants, ça ne laisse plus grand-chose), il est quelque peu passé à la trappe.
Mais est-ce qu’il le méritait ? … non, quand même pas. On va voir ça.

Le concept

Le concept du jeu est simple : il faut se déguiser en lion et proposer son meilleur rugissement devant un jury composé de grands professionnels.
Non, évidemment, il faut deviner l’âge de personnes présentées aux candidats (personnes qu’ils ne connaissent évidemment pas, comme les spécialistes de Qui est qui ?).

Déjà, on tient un peu mon plus gros problème avec ce jeu : même en trouvant que le concept n’est pas trop mal exploité, j’ai vraiment du mal à trouver ça agrippant, et à me dire que ça peut être intéressant d’une quelconque manière…
Au moins, dans Qui est qui ?, je pouvais trouver ça un peu amusant de deviner les professions ou les hobbies des gens, voir comment ils se débrouillent quand on leur demande d’exécuter une spécialité…
Mais deviner l’âge des gens ? Alors, c’est purement personnel, mais je n’en ai pas grand-chose à cirer (sans compter que je suis très mauvais dans cet exercice, mais c’est encore autre chose), à moins d’être sur une application de rencontres (et encore, ce n’est pas forcément le critère sur lequel je suis le plus regardant… mais mes aventures sur Grindr et compagnie ne vous regardent pas).
Cela dit, si je devais reconnaître un point positif à GMA par rapport à QEQ, c’est qu’au moins, le concept de GMA justifie davantage de se baser sur l’apparence des inconnus, là où ça aurait pu être jugé un peu vexant dans QEQ de juger au faciès.

Ben, oui : un individu se présente sur le plateau, et on doit deviner son âge. Il n’y a pas grand-chose à illustrer à ce niveau-là, à part montrer l’individu…

Mais bon, à nouveau, ce qui va être intéressant, ce n’est pas juste ce concept, mais la façon dont on l’exploite.
En effet, c’est sûr que si je voyais juste des candidats dans leur canapé en train de se dire “Hum, je dirais qu’il a bien 23 ans” en voyant des gens défiler, je trouverais ça tout aussi ennuyeux qu’un APOAL pour lequel on n’aurait pas mis les formes, ou qu’un Canapé quiz qui… a existé (ouaip, ce jeu-là était bel et bien rasoir au possible). Au passage, à ce sujet, je trouve que les phases de GMA où les candidats discutent entre eux pour essayer de deviner l’âge sont les moins prenantes du jeu.
Non, il y a tout de même eu un concept davantage réfléchi derrière.

Garder le plus d’argent possible

Le jeu se déroule avec un binôme de candidats, à qui on donne 100 000 € en début de partie. 100 000 € qu’ils pourront garder, s’ils parviennent à trouver l’âge exact des six personnes qu’on va leur présenter ; donc autant dire qu’ils ne vont certainement pas y arriver. C’est bien du C8 tout craché, ça… faire miroiter des grosses sommes théoriques qui n’ont aucune chance de tomber en pratique. On a également eu ça avec Hold-upStill standing et APOAL version Hanouna.

Cependant, ici, on se rapproche davantage d’un format façon Money Drop ou Tout vu, tout lu, qui assume que les candidats vont forcément perdre de l’argent au fil de la partie ; et leur but est tout simplement de ne pas tomber à zéro.
Ce qui fait qu’en pratique, on peut quand même espérer des gains dans les 10 000 € si on se débrouille vraiment bien ; ou dans les 2 000 € si on se débrouille moyennement. Ça reste honorable pour ce genre de jeu, qui reste donc plutôt crédible à ce niveau-là.

Plus concrètement, le jeu va se dérouler en deux phases. On va se concentrer ici sur la première phase.
Durant celle-ci, cinq individus vont être présentés aux candidats, un par un. Pour chaque individu, les candidats doivent faire une estimation de leur âge. Dans un premier temps, l’estimation peut se faire tranquillement ; puis juste après, le binôme utilise un “joker” (j’y reviendrai) pour leur donner davantage d’indices et affiner leur hypothèse. Une fois celui-ci utilisé, le binôme doit valider une réponse (on lui met un peu la pression en lançant un décompte).
Puis l’individu confirme ou infirme la proposition des candidats.

Si elle est confirmée, félicitations : le binôme vient d’effectuer ce qui s’appelle un “Dans le mille”. Dans ce cas, non seulement il ne perd pas d’argent ; mais de plus, il “sanctuarise” 500 €.
Bon, dit comme ça, ça paraît un peu radin ; mais au moins, ces 500 € sont garantis, même si leur cagnotte tombe à zéro avant la fin du jeu. Donc ça reste quand même quelque chose (même si, personnellement, j’aurais plutôt proposé au moins 1 000 € pour ce cas de figure).

Si, en revanche, l’individu infirme la proposition du binôme, ça va piquer.
En effet, sa cagnotte va décroître progressivement, selon l’écart entre la proposition formulée et son âge réel. Pour le premier individu, les candidats perdent 1000 € par année d’écart ; pour le deuxième, 2000 € ; pour le troisième, 4000 € ; pour le quatrième, 5000 € ; et pour le cinquième, 6000 €. Oui, je ne sais pas pourquoi on a fait un saut de 2000 € entre les deuxième et troisième individus (au lieu de 1000 € comme pour les autres), mais bon…

Notons que ceci n’est pas une échelle des gains, mais une échelle des risques, puisqu’elle indique combien d’argent sera perdu lorsque la réponse ne sera pas bonne.

Je pense que, compte tenu du concept à base d’estimation, ainsi que le fait de jouer avec un binôme de candidats (donc sans concurrence), cette façon de jouer avec était le meilleur parti à prendre. Ainsi, on arrive à instaurer un certain suspense tout au long de la partie (sur lequel la mise en scène aime bien exagérer un peu, d’ailleurs…), notamment vers la fin où les candidats sont les plus susceptibles de perdre avant la phase finale, vu les pénalités plus fortes.

Après, si je devais reprocher quelque chose à ce niveau-là, ce serait peut-être le fait que les candidats ne décident pas de l’ordre dans lequel deviner l’âge des différents individus. Ce qui n’est pas gênant dans l’absolu, certes, mais qui aurait pu être un moyen intéressant de justifier la hausse des pénalités au fil de la partie.
Même si je pense que la production doit montrer les individus selon l’ordre dans lequel elle pense que c’est le plus intéressant, ça reste un critère assez subjectif. Aussi, je trouve que ça aurait été mieux d’offrir un peu plus de stratégie aux candidats, en leur permettant de contrôler ce paramètre-là, et de choisir eux-mêmes l’ordre dans lequel traiter les individus.

Les candidats n’ont pas deviné le bon âge ; leur cagnotte va donc baisser. D’une façon illustrée par une jauge qui se vide, façon Personne n’y avait pensé ; sauf que là, c’est plutôt dans l’intérêt des candidats qu’elle se vide le moins possible…

Toutefois, les candidats vont quand même avoir le contrôle sur un autre aspect stratégique.

Les “jokers”

Forcément, c’est presque un automatisme dans les jeux qui se déroulent en solo (ou en binôme) : on accorde des jokers aux candidats afin de minimiser leurs blocages potentiels et de les aider à aller le plus loin possible.

Ici, les candidats disposent de cinq “jokers” :

  • La chanson : la production diffuse une chanson, dont la date de sortie correspond à l’année de naissance de l’individu.
  • La star : la production montre une célébrité ayant le même âge que l’individu.
  • Le zoom : l’individu se rapproche des candidats (enfin, la production le translate, plutôt, vu qu’il ne bouge pas…), pour qu’ils puissent voir son visage de plus près.
  • L’événement : un événement s’étant déroulé lors de l’année de naissance de l’individu est donné aux candidats.
  • Le souvenir : l’individu évoque un souvenir, dans lequel des indices temporels sont donnés afin d’aider les candidats à situer son âge.

Dans l’ensemble, je trouve ces “jokers” assez complémentaires ; et, gros plan mis à part (qui joue totalement sur le concept de base), j’apprécie que ceux-ci soient basés sur un principe façon Ces années-là/Carbone 14, qui colle très bien au concept de “datation” du jeu. Ils ne font pas dépendre les candidats exclusivement de leur capacité à deviner l’âge des gens rien qu’en les voyant, ils font aussi appel à un peu de culture générale.

Cependant, pourquoi est-ce que j’utilise des guillemets pour parler de ces “jokers” ? Eh bien, en fait, c’est parce qu’ils n’en sont pas vraiment, puisque leur utilisation est obligatoire.
Pour chaque individu, les candidats doivent effectivement utiliser l’un de ces cinq “jokers” ; et, bien entendu, lorsqu’un “joker” est joué, il n’est plus disponible pour la suite.
Alors, bien que je puisse comprendre que demander une estimation de l’âge juste comme ça n’aurait sans doute pas suffi, et que ceux-ci rendent clairement moins hasardeux le processus d’estimation ; je suis moyennement fan du côté “obligatoire” de leur utilisation.
En soi, pourquoi pas ; mais je ne comprends pas trop pourquoi ne pas avoir laissé aux candidats le loisir de les utiliser à leur guise, par exemple en laissant la possibilité d’en utiliser deux pour un même individu (au cas où le premier n’aurait pas aidé les candidats) quitte à devoir s’en passer pour un autre.

Bon, il n’y a pas grand-chose à illustrer concernant les “jokers” là encore, puisqu’ils ne sont pas spécialement visuels. Ici, on a le “joker” de la star, où on voit la star en question (on précise également son nom d’ailleurs, ce qui est pratique pour ceux comme moi qui ne sont pas très physionomistes).

La finale

Si les candidats ont encore des sous dans leur cagnotte à l’issue des cinq individus, ils vont pouvoir disputer la finale. Qui va s’arranger pour faire baisser leur cagnotte encore davantage, au cas où…
Oui, je pourrais rapidement reprocher le fait d’avoir rajouté une manche de validation, alors que le concept vu jusqu’à présent pouvait se suffire à lui-même, et qu’il était déjà suffisamment susceptible de faire perdre les candidats en soi. Néanmoins, ce format de finale reste assez intéressant à mon sens pour en valoir la peine.

Un sixième individu est présenté aux candidats.
Cette fois-ci, il faudra deviner l’âge exact de la personne, faire une approximation ne suffira pas.
Les candidats disposent de quatre tentatives pour déterminer son âge. Ils ne remporteront la cagnotte qu’une fois que l’âge exact sera trouvé. Tant que ce ne sera pas le cas, le montant de la cagnotte sera divisé par deux pour chaque nouvelle tentative. Et si au bout de la quatrième, ils font chou blanc, ils perdent malheureusement la partie.

On voit que les candidats ont déjà fait une mauvaise tentative (51 ans) et qu’ils ont donc perdu la moitié de leur cagnotte initiale. Ils proposent cette fois-ci 50 ans ; si c’est la bonne réponse, ils repartiront avec 10 000 € ; sinon, ils devront en tenter une nouvelle pour moitié moins d’argent.

Toutefois, pour chaque tentative, les candidats auront droit à un joker, parmi les cinq listés dans le paragraphe précédent. Ils ne décideront cependant pas de l’ordre dans lequel les utiliser, ceux-ci étant tirés au sort juste avant que la finale ne commence.
Un peu bof, si vous voulez mon avis ; mais je suppose que c’est une façon d’éviter que les candidats ne prennent systématiquement les jokers “évidents” en premier. Même si ce ne sera pas très juste qu’un binôme ait droit à un événement assez précis pour être daté en premier, par rapport à un autre qui aura juste droit à un gros plan qui ne l’aidera pas à faire une estimation exacte…

Ah, et petit détail de mise en scène dont je n’ai pas compris l’intérêt : cette fois-ci, pour valider une proposition, les candidats doivent la saisir sur un clavier. Tâche qu’ils n’avaient pas besoin de faire jusqu’à présent. Ca fait un peu deux poids, deux mesures…

Mais mis à part ce côté un peu aléatoire, je trouve ce principe de finale intéressant.
Il prend en effet la mécanique de base du jeu à contre-pied, en demandant cette fois-ci un âge exact au lieu d’une estimation (donc se tromper d’un an sera tout aussi pénalisant que de se tromper de 10 ans), ce qui évoque un peu des principes de finales comme Personne n’y avait pensé !, assez forts en symbolique : pour valider la victoire, il ne suffit plus d’être assez proche, il faut vraiment faire honneur au titre du jeu.
Et l’idée de pouvoir cumuler les jokers rend ce principe de finale réalisable. Même si la cagnotte des candidats risque d’en pâtir, je pense que les principes des jokers pris quasiment ensemble permettent tout de même de pouvoir s’en sortir.

Total : 12/20

En partant d’un concept dont je n’attendais clairement pas grand-chose, Guess my age m’a plutôt agréablement surpris. La mécanique d’estimation est suffisamment pertinente pour être prenante, les idées sont intéressantes et majoritairement bien dosées, le rythme est certes perfectible (je n’en ai pas parlé durant ma critique, mais 45 minutes, je trouve que c’est un peu long pour ce genre de format, on aurait pu élaguer un peu) mais passe à peu près bien, et on ne s’ennuie pas trop (hormis pendant les phases un peu verbeuses).
Après, tout comme A prendre ou à laisser, la nature même du concept fait que je peux difficilement trouver le jeu véritablement génial ; mais rien que pour sa façon d’en tirer le meilleur parti, il vaut le coup d’œil.

La prochaine fois, on verra un jeu d’estimation, dans lequel le capital des candidats va plutôt monter cette fois-ci…

garsiminium

Enchanté, moi c'est garsim. Bienvenue sur mon blog, où je parle de différents sujets, légers comme moins légers.

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