La critique d'aujourd'hui va différer un peu de ce que je fais d'habitude.
J'ai d'ailleurs un peu hésité à en faire un article thématique plutôt qu'une critique, puisque c'est le genre de problématique qui pourrait s'appliquer à d'autres jeux, s'ils avaient une déclinaison du week-end un peu plus poussée... mais finalement, j'ai préféré opter pour la catégorie "critique", pour des raisons que je vais détailler un peu plus loin.
Bon, déjà, je vais commencer par préciser une chose : Questions pour un champion et Slam sont des jeux pour lesquels j'ai beaucoup de respect, et qui auraient une assez bonne place dans un top 15 de mes jeux préférés... mais sur lesquels je ne compte pas faire de critique au détail, à moins de vraiment être à court de sujets à traiter.
En fait, même si je les apprécie beaucoup, ils ne m'inspireraient pas particulièrement pour que j'écrive quelque chose dessus. Ce sont des jeux qui sont déjà particulièrement connus du grand public, sur lesquels on a une opinion plutôt consensuelle (à moins de ne pas aimer ce type de jeu de base), et avec laquelle je suis plutôt d'accord.
A la rigueur, le seul point qui pourraient faire légèrement débat, ce serait au sujet de leur animation... mais là encore, pas vraiment de quoi justifier une critique à part entière pour moi. Et même si ça ne me déplairait pas de dire du bien de Samuel Etienne et son côté feel good, je préférerais en revanche éviter de parler du sujet épineux qu'est devenu Cyril Féraud depuis quelques années... même si ça arrivera fatalement dans des critiques ultérieures, ce type étant de plus en plus présent dans le monde des jeux TV.
Bref, ce sont deux jeux que je respecte, que je trouve très bons, mais sur lesquels je ne vois pas ce que je pourrais rajouter par rapport à ce qui a déjà été dit à leur sujet.
En revanche, il y a quand même un point qui les concerne sur lesquels je souhaitais rebondir : leurs déclinaisons du week-end.
En effet, ces jeux ont la particularité de posséder, depuis 2006 pour QPUC et 2015 pour Slam, des déclinaisons qui diffèrent légèrement de leur version semaine : Questions pour un super champion et Le grand Slam.
Etant donné leur popularité, il n'était pas étonnant de vouloir surfer dessus, et d'en proposer des extensions ; et là où pour pas mal d'autres jeux, on se contente bêtement de proposer la même chose que pendant la semaine (au point que sur France 2 à la rentrée 2022, la grille du samedi n'a plus aucune différence avec celle de la semaine, avec strictement les mêmes jeux et les mêmes règles... cette programmation est d'une tristesse), ici, France 3 a fait l'effort louable de proposer des versions plus spécifiques.
Mais "louable" ne voulant pas forcément dire "avec succès", j'ai des choses à redire à leur sujet...
Pour représenter le concept de base de ces jeux, rappelons rapidement comment se déroulent des parties classiques de QPUC et de Slam.
QPUC :
Slam :
Bon, c'était une présentation assez rapide, mais je pense que les jeux sont suffisamment connus pour que je n'aie pas besoin d'être plus précis.
En ce qui concerne Questions pour un super champion, la différence avec la version semaine sera l'ajout d'une quatrième manche, qui consistera en... une duplication du Face à face, mais qui se jouera cette fois-ci en 21 points, et contre le super champion (on y reviendra...).
Visuellement, à part les scores du second face-à-face qui dépassent 12 points, difficile de différencier Questions pour un super champion de la version diffusée en semaine.
Pour Le Grand Slam, il y a deux différences notables.
La première, c'est la duplication de la première manche, avec trois candidats qui s'affrontent, et un éliminé à l'issue de celle-ci ; puis la manche suivante se joue à nouveau à trois candidats, qui sont les deux qualifiés + le super champion. La manche d'après se joue à deux candidats, comme dans l'émission classique.
La seconde, c'est le format de la finale : il n'y a en effet cette fois-ci non pas une, mais deux grilles, avec deux thèmes différents, et un chronomètre de 100 secondes. Le finaliste pourra choisir la grille de son choix avec laquelle jouer en premier ; puis, à tout moment, il pourra décider de basculer sur la seconde grille. Les gains potentiels sont également plus élevés.
Et honnêtement... pour un jeu comme pour l'autre, ce sont des variantes bien maigres des concepts de base.
A l'exception de la finale du Grand Slam sur laquelle je vais revenir plus loin, les principales modifications par rapport à la version semaine consistent en l'introduction d'un candidat supplémentaire avec un statut particulier, et une manche supplémentaire qui ne consiste qu'en du repompage d'une manche pré-existante.
Ce qui donne pour moi principalement une impression de redondance, et une surcouche inutile par rapport aux jeux de base.
QPUC et Slam ont des concepts qui se suffisent déjà à eux-mêmes, avec une formule complète qui permet de tenir sur une durée raisonnable. En particulier, QPUC a trois manches bien distinctes, et Slam a déjà deux manches basées sur le même concept, avec pour seule différence le nombre de candidats.
Vouloir rajouter une manche supplémentaire, pourquoi pas... mais il faudrait qu'elle puisse se distinguer suffisamment du reste du jeu pour justifier son existence. Et ici, ce n'est pas le cas.
Le second face-à-face de QPUSC a certes pour différence le fait de se jouer à 21 points au lieu de 12... mais en dehors de ça, rien de nouveau. On aurait tout aussi bien pu rester sur un format à trois manches, et faire jouer le Face-à-face classique à 21 points directement.
Quant à la première manche dupliquée du Grand Slam, ça fait qu'on a à présent non plus deux, mais trois manches basées exactement sur le même principe ; et, personnellement, je trouve que ça en fait une de trop. Deux manches basées sur ce principe suffisaient pour moi, et constituaient la limite acceptable du concept de ce jeu ; en rajouter une troisième sans rien changer, ça me fait considérer le jeu comme un peu trop long, et ça rend mon visionnage plus ennuyeux. Et là encore, on aurait pu rester sur le format classique, avec comme seul changement par rapport à la version semaine la finale jouée avec deux grilles au lieu d'une seule.
C'est vraiment ce côté "duplication" qui me gêne, car il n'a rien de particulièrement original. En fait, à ce titre, on pourrait imaginer un tel système pour des pelletées de jeux, histoire de leur rajouter artificiellement de l'intérêt ; on pourrait faire "Le Grand Maillon Faible", avec une première manche répétée à 9 candidats, mais dont l'un serait remplacé par le champion de la veille pour la seconde itération ; "Le Grand Motus", où on intercalerait une manche entre la première et la Super Partie pour faire affronter le binôme de la veille à celui qui a remporté la première manche ; ou encore "Que le Super Meilleur Gagne !", avec la manche de face-à-face dupliquée pour que le gagnant de la veille affronte celui de l'émission du jour... bref, en cinq minutes de réflexion, n'importe quel jeu basé sur une confrontation de candidats pourrait être éligible à ce genre de déclinaison.
En fin de compte, seule la finale du Grand Slam permet de tirer le jeu vers le haut pour moi, pour deux raisons :
Là encore, seule la finale du Grand Slam se distingue véritablement de la version semaine.
Après, il faut voir ces déclinaisons comme du bonus pour les fans des jeux de base, et non pas comme une substitution à ceux-ci ; et j'imagine que pour ceux qui adorent ces jeux et qui, au contraire, en redemandent, avoir une manche supplémentaire même avec un principe déjà connu et à l'identique de ce qui se fait déjà est toujours un plaisir.
Mais bon, même en appréciant ces jeux, je reste un peu sur ma faim avec ces versions. Je trouve qu'on exploite à peine les possibilités de faire des variantes sur le pré-existant. J'aurais adoré que ces jeux se lâchent un peu et montrent davantage de diversité à ce niveau-là.
A l'instar de ce que font par exemple les tournois de N'oubliez pas les paroles ; on reste sur un format global assez classique (matches avec 4 chansons parmi 5 thèmes proposés + une même chanson ou équivalent avec plus de points en jeu), mais en proposant des variantes : nombre de points masqué, adversaire qui choisit le thème à la place du candidat, nombre de points en jeu doublés, possibilité de répondre à la place du candidat dont c'est le tour (déblocage des paroles), chansons piégées, chansons à trous, etc. De quoi réellement justifier l'existence d'une émission dérivée.
Mais bon, peut-être que QPUC et Slam ont des concepts un peu trop rigides pour aller au-delà et pleinement s'amuser avec. Cela dit... pas tant que ça, en fait.
Certes, la formule globale de QPUC n'a que peu évolué depuis l'apparition du jeu dans le PAF lors des années 80... mais depuis, il a quand même connu quelques évolutions dans le lot : nombre de points en jeu variable en manche 1 (lors des dernières années avec Julien Lepers, il n'y avait plus d'alternance 1-2-3 points, mais que des questions à 1 point jusqu'à avoir un qualifié, puis 2 points, puis 3), introduction du thème mystère pour le 4 à la suite, augmentation du nombre de points requis pour gagner le Face-à-face (initialement 9, puis 12)... bref, le jeu a montré qu'il pouvait faire varier son concept de base. D'ailleurs, je parlais des tournois de NOPLP : QPUC aussi a connu des déclinaisons en prime time, qui jouaient de temps en temps avec la mécanique de base (c'est d'ailleurs de là que vient le Face-à-face à 21 points), comme l'idée de faire redémarrer les scores du 9 points gagnants à zéro dès qu'un candidat se qualifie. On aurait pu piocher davantage dans ces primes pour trouver des idées qui viennent davantage distinguer la version du samedi, et les faire appliquer en plus grand nombre.
C'est peut-être un peu plus délicat pour Slam, qui est pourtant plus récent, mais dont le concept semble un peu moins sujet à des variations ; ainsi, les principales différences qui sont apparues depuis le temps sont les questions pour deviner les lettres, avec l'ajout par exemple de questions d'observation. Mais bon, la finale du Grand Slam montre que ça reste toutefois possible de trouver des variations sur l'existant, avec un peu d'imagination.
Si, en revanche, les producteurs ne souhaitaient pas spécialement faire dans l'originalité... personnellement, ça ne m'aurait pas dérangé d'avoir tout simplement des émissions au format classique (avec pourquoi pas des vraies variations comme la finale du Grand Slam) jouées avec des anciens champions, tout simplement.
Mais bon, d'une part, ça n'aurait pas permis de meubler une dizaine de minutes d'antenne supplémentaires (ce qui, j'imagine, devait être l'une des demandes de France 3) ; et d'autre part, des émissions jouées dans les mêmes conditions que d'habitude, ça aurait évidemment moins fait parler et permis moins de performances exceptionnelles qu'avec des champions pouvant participer de façon potentiellement illimitée...
Et par "champions", je parle ici plus spécifiquement des champions façon Tout le monde veut prendre sa place, c'est-à-dire ceux qui ont le privilège de pouvoir zapper une partie du jeu et d'arriver oklm en plein cours de ceux-ci. Je maudis vraiment ce jeu pour avoir introduit dans le PAF cette tendance qu'on nous ressert à toutes les sauces, et dont je n'en peux plus.
Si, si, je pense qu'il ne faut pas chercher plus loin que la popularité de TLMVPSP. QPUSC est apparu la même année que n'est apparu TLMVPSP ; quant au Grand Slam lancé en 2015, on était en plein dans la tendance, avec des jeux qui avaient fait de même à peu près à la même période (NOPLP, Harry, Trouvez l'intrus...).
Bon, vous me direz : "Mais ça change quoi ?", étant donné que QPUC et Slam avaient déjà des systèmes de champion (et justement, ça permet de déterminer des candidats potentiels pour leurs extensions du week-end), et que QPUC n'a certainement pas attendu TLMVPSP pour en avoir un...
Mais voilà : ces jeux avaient des systèmes de champion "à l'ancienne". Leur nombre de participations consécutives était limité (du moins jusqu'en 2021 pour QPUC, avant qu'ils ne décident de faire sauter la limite du nombre de participations - soupir... - rendant au passage cette variante du samedi encore plus inutile), avec cinq participations au maximum pour les candidats. Et, surtout, à la base, les champions ne sont dans ces jeux-là que des candidats lambda qui ont déjà un certain nombre de victoires à leur actif, ainsi qu'une cagnotte personnelle.
Dans QPUSC et le Grand Slam, en revanche, ça devient des candidats qui débarquent comme des fleurs et qui sautent une partie du jeu, leur accordant un statut privilégié. Et je suis moins admiratif devant ça. Bon, certes, dans Le Grand Slam, le champion n'attend que la manche 2 pour débarquer, et suit une partie classique à partir de là ; mais il zappe quand même une manche de présélection, donc ça reste un avantage pour lui.
Quant à QPUSC, je trouve même que c'est une vraie régression par rapport au concept de base de QPUC. Parce que dans QPUC, c'est d'autant plus fort d'avoir un candidat qui parvient à remporter une partie dans son intégralité 5 fois de suite. Ici, en dehors de l'émission qui permet à un candidat de devenir super champion, ne devoir remporter qu'un duel paraît plus simple que de devoir refaire le parcours complet. On a certes le suspense de savoir si le super champion va pouvoir "tenir" sur 5 victoires pour remporter un gain juteux, mais ça ne me paraît pas aussi haletant dans ces conditions-là que dans le jeu de base, même avec un niveau plus élevé.
Mais évidemment, ce système de champion illimité, c'est tout bénef pour les producteurs et les diffuseurs, quand on sait à quel point ça parvient à fidéliser. Et c'est encore plus facile d'avoir des champions qui tiennent sur la durée, quand la mécanique globale du jeu favorise leur longévité. Mais tout ça, je l'ai déjà dit dans mon article sur les systèmes de champion...
En fait, je subodore que c'était finalement ça, la principale raison d'exister de ces déclinaisons : on voulait trouver un prétexte pour à la fois surfer sur des marques fonctionnant bien, et bénéficier d'un système tendance très fidélisateur pour le public.
Mais bon, sans ça, Cyril Féraud n'aurait pas pu se pavaner en disant que son jeu est celui qui a permis à un candidat de décrocher le plus gros gain jamais décroché sur le service public (en oubliant au passage que certains grands maestros de NOPLP ont déjà gagné plus que ça...). Lien vers l'interview où il a dit ça...
Questions pour un super champion et Le grand Slam sont à prendre pour des bonus, pour le public qui suit assidûment ces jeux en semaine, pour prolonger le plaisir ; et, dans ce contexte, ils y parviennent... mais d'une façon un peu trop minimaliste pour que je puisse saluer pleinement l'initiative.
En fait, je déplore principalement le côté "fondement entre deux chaises" de ces déclinaisons. Alors qu'elles auraient pu être l'occasion de davantage s'amuser avec la formule de base des jeux dont ils sont dérivés, ces déclinaisons exploitent à peine les possibilités qui pouvaient s'offrir à elles ; et se contentent en grande partie de surcouches plutôt dispensables en termes de mécanique globale, pour pouvoir justifier l'instauration très discutable d'un champion à la TLMVPSP. Et ces systèmes de super champion sont finalement les seules choses que je retiens de ces jeux, ce qui les rend donc totalement dispensables pour moi, même en étant pourtant intéressé par les matériaux de base.
Bref, une occasion manquée de faire mieux que ce qu'on a eu.
Et la prochaine fois, nous allons parler d'un jeu culte qui vient compléter la trilogie des classiques des jeux de l'après-midi de France 3...
... je vous ai fait peur, hein ? Non, je vous rassure, ce n'est pas de ça dont on va parler la prochaine fois, je ne considérerai jamais ce truc-là comme un classique. D'ailleurs, même en sachant que c'était pour une blague, j'ai eu l'impression de ne pas me respecter en y faisant allusion.
Publié le 27/02/2023
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