Un jeu pour lequel ma nostalgie a ses limites...
Je vais être assez précis ici, car j’aurais du mal à considérer l’animation de ce jeu véritablement comme un point positif, pour des raisons que je vais évoquer plus loin.
Mais s’il y a quelque chose de positif que je retiens à ce sujet, c’est véritablement la dynamique de duo entre Christophe Dechavanne et Victoria Silvstedt. On sent qu’il y a beaucoup d’interactions entre les deux, un certain tac au tac, et également certaines catchphrases pour présenter les énigmes.
Pour le coup, même si une animation en duo n’était pas spécialement nécessaire pour présenter le jeu, et même si la co-animatrice a un rôle moins significatif (on va y revenir là aussi...), j’aurais eu plus de mal à imaginer ce jeu animé par Dechavanne seul. Le fait d’adjoindre une co-animation permet de ne pas tirer le rideau uniquement vers lui.
Non pas que je tienne particulièrement à ce que les gains des jeux télévisés soient mirobolants à chaque fois (sinon les jeux de France 3 seraient très mal notés...), mais c'est une bonne chose de pouvoir ajuster les gains potentiels aux enjeux du jeu.
Donc quoi de plus naturel pour un jeu qui s'appelle "La roue de la fortune" de pouvoir proposer des gains assez conséquents ? Pour le coup, on sent que le jeu a un budget à la hauteur de ses ambitions : caverne à cadeaux, voyage, automobiles (bon, pour l'écologie on repassera, mais si je devais compter l'empreinte carbone, quasiment tous les jeux que je traite auraient un point négatif facile...), et gain maximal disponible en finale.
Ça rend le jeu très clinquant certes, mais il fallait au moins ça pour ne pas donner l'impression d'un jeu low-cost. Parce que, si, c'est possible pour ce genre de jeu de ne pas avoir un budget à la hauteur de ses ambitions... et c'est ce qu'a fait la version avec Benjamin Castaldi et Valérie Bègue, où la réduction des enjeux avait mine de rien un côté gênant...
TF1 oblige (du moins à l'époque), les candidats semblent le plus souvent être castés davantage sur l'ambiance qu'ils apportent que sur leurs performances. Le problème, c'est quand ça devient un peu trop forcé, et La roue de la fortune n'y échappe pas.
Je sais que les responsables de casting aiment les candidats qui se démarquent et qui apportent de l'ambiance car c'est essentiellement ce critère que TF1 privilégie pour ses jeux TV... mais parfois, trop c'est trop. Ça m'est déjà arrivé à plusieurs reprises de décrocher de certaines émissions à cause d'un casting trop lourd ou trop prépondérant et de candidats qui en faisaient des caisses.
Et par là, je veux dire : plus qu'à l'accoutumée. Ok pour avoir des candidats un peu extravagants de temps en temps, mais là j'ai eu l'impression qu'on forçait un peu trop la dose à ce niveau.
Autant je trouve que la dynamique entre Christophe Dechavanne et Victoria Silvstedt rend bien et m'empêche de véritablement détester la façon d'animer de ce jeu... autant j'ai quand même des problèmes assez importants avec ça !
Ce n'est pas que je n'aime pas Dechavanne (je trouve qu'il assure bien le job), mais il a quelques gimmicks que j'ai tendance à trouver un peu lourds. Dans ce jeu, ça se ressent notamment à sa façon de présenter certains thèmes d'énigmes (je sais que ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais au bout d'une dizaine d'émissions, ça devient un poil pénible), mais ça peut aussi arriver occasionnellement dans d'autres circonstances. Ce qui peut rendre sa façon d'animer un peu clivante ; je comprendrais tout à fait que certains aient du mal à regarder ce jeu à cause de ça.
Et désolé de sortir cette carte, mais je trouve que le fait de cantonner la co-animatrice au dévoilement des lettres des énigmes, tout en lui faisant porter des tenues mettant sa beauté en valeur (étant donné qu'il s'agit d'un top model à la base), fait légèrement sexiste sur les bords. Je pense que le choix de Victoria Silvstedt et les fonctions du rôle n'ont pas été anodins et qu'il a bien dû y avoir quelques arrière-pensées du côté de la production ou de TF1 qui les ont motivés... pas sûr que ce serait aussi bien passé 10 ans plus tard.
Alors, bon, je ne vais certainement pas non plus dire que tous les jeux animés par un duo homme/femme et dans lesquels c’est l’homme qui est le meneur de jeu sont sexistes. Dans Tout le monde a son mot à dire, les rôles sont un peu plus équitablement répartis ; et du temps où Fort Boyard était co-animé, la majorité des co-animatrices avaient une personnalité marquante et une dynamique avec les candidats qui faisaient que je voyais très mal ce jeu avec un seul animateur (... et la décennie 2010 m’a donné raison sur ce point, l’animation assurée par Olivier Minne seul étant catastrophique. Mais c’est une autre histoire sur laquelle je pourrais écrire au moins 200 lignes...). Mais dans le cas de La roue de la fortune, j’ai moins ce ressenti-là.
C’est tout bête, mais ça reste un point positif : la roue ne reste pas strictement la même durant les quatre manches, et propose quelques variations ; majoritairement les gains non monétaires (Filet garni, Caverne et Voyage) et les grosses sommes occasionnelles (supérieures ou égales à 1000 euros).
Et même au-delà de ça, dans certaines salves d’émissions, la répartition des grosses sommes n’est pas toujours la même non plus. Parfois, les cases à 1000, 1500 et 2000 euros n’étaient présentes qu’en manches 1 et 4, parfois la case à 1000 n’apparaissait qu’en manche 1, celle à 1500 en manche 2 et celle à 2000 en manche 3. C’est pas plus mal pour éviter la lassitude.
Encore mieux : lorsque le jeu s’est rôdé, des cases spéciales jouant davantage sur les possibilités qu’offrent le système de jeu sont apparues, comme le Jackpot ou le Hold-up (et son jingle usant...). J’ai juste un léger regret que le jeu ne soit pas allé encore plus loin avec d’autres cases spéciales, mais on ressentait cette volonté de se renouveler, ce qui est un bon point.
Je mets ça un peu à part du point numéro 1, car même si c’est basé sur un principe similaire, j’apprécie qu’on joue de plusieurs manières sur le concept d’énigmes, et que pour contrebalancer un peu le côté "collaboratif" des énigmes classiques, chaque manche démarre sur une énigme qui se joue à la rapidité. Ce qui est par ailleurs un bon moyen pour déterminer quel candidat peut démarrer une manche.
C’est toujours un petit problème récurrent avec ce genre de jeu où les candidats jouent au tour par tour, et où la main ne passe qu’en cas d’erreur ou en cas de malchance de la part de celui qui l’a ; aussi, attendez-vous à ce que je ressorte ce point-là pour la quasi-totalité des jeux qui fonctionnent comme ça et où c’est un problème assez significatif, comme Motus par exemple...
Bon, ici, ça reste un petit peu moins gênant que pour Motus, dans la mesure où le candidat qui prend la main au début de chaque tour est désigné par sa rapidité à répondre à l’énigme rapide préalable, donc a une bonne raison de prendre la main. Mais quand même, en tant que candidat, c’est toujours assez frustrant de voir la partie n’avancer que pour un seul joueur, en attendant qu’il ait fini de monopoliser la roue et daigne enfin tomber sur une Banqueroute... pour avoir joué à des parties de ce jeu entre amis, ça se ressent que ça peut devenir quelque peu gavant quand ça arrive.
Oui, bon, je sais, dans "La roue de la fortune", il y a aussi le mot "roue", et il faut donc s'attendre à ce qu'il y ait évidemment une part de chance. Dans un jeu qui l'assume, ce n'est pas ultra gênant. A vrai dire, c'est même légèrement moins gênant que pour Motus, dans la mesure où la mécanique de jeu justifie réellement (là où pour Motus, on aurait pu se passer des tirages de boules).
En fait, ce qui a plutôt tendance à poser problème à ce niveau pour moi, ce n'est pas au niveau du lancer de roue ; mais au niveau des énigmes. C'est quelque chose qui rend un peu moins méritoire certains passages de main ou frustrant le fait que les candidats ne trouvent pas certaines énigmes : on n'est pas toujours disposés à pouvoir proposer sans risques des lettres en fonction de ce qui est présent. Ça se ressent dans deux cas en particulier.
Le premier : dans une énigme vierge. On peut certes se douter que les fameux "RSTLN" seront présents et les proposer sans trop de risques... mais ce n'est pas toujours le cas. Ça peut être frustrant de démarrer une énigme sur une mauvaise lettre alors que rien n'indiquait qu'elle ne convenait pas...
Le second : en finale. Déjà, les fameux "RSTLN E" n'aident pas toujours les candidats de façon équitable, certaines énigmes en étant quasiment dépourvus, et d'autres au contraire donnant déjà quasiment la réponse (si, si, c'est déjà arrivé... un candidat a déjà eu droit à un "_RSENE L_ _ _N" catégorie Célébrité, et il n'a clairement pas eu besoin de rajouter des lettres...). Et ensuite... certaines énigmes étant choisies pour être tordues, il faut avoir parfois beaucoup de chance pour tomber sur les bonnes lettres. "_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ N" en cuisine ou "_ _ _ _ L _" en célébrité, essayez de deviner sans les bonnes lettres "Du gouda au cumin" ou "Mowgli"... alors, certes, dans un sens, c'est aussi une question de dosage de la difficulté foireux de la part de la production et pas seulement de chance, mais quand même.
C'est un peu la résultante de plusieurs points négatifs évoqués ci-dessus, notamment l’animation et le casting : globalement, j’ai du mal avec l’ambiance de ce jeu. Je ne peux pas nier que le jeu a une certaine identité (tiens, pour une fois, je ne l’ai pas évoqué dans les points positifs, ça...) de par cette ambiance... mais il rentre plutôt dans la catégorie des jeux dont l’ambiance a tendance à me rebuter.
Heureusement, pas non plus au point de me le faire détester, ni me faire occulter son principal point positif... mais je pense que ce jeu a quand même eu de la chance d’être sorti à une époque où je n’étais pas encore trop attentif à cet aspect-là, même si ça me dérangeait quand même déjà un peu (surtout dans certaines émissions). J’ai eu un peu plus de mal à me replonger dedans en revoyant certaines de ces émissions 10 ans plus tard, et si ce jeu était ressorti aujourd’hui tel quel, j’aurais eu beaucoup de mal à le suivre régulièrement et à vraiment être happé par celui-ci. Cette ambiance très typique des jeux de plateau de TF1 de l’époque, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé...
Alias le seul point qui justifie que ce jeu n'est pas juste un étalage de bling-bling, et qui donne de l'intérêt à ceux qui aiment réfléchir un peu en regardant un jeu TV. Les Guignols de l'info l'avaient d'ailleurs très bien compris en parodiant le jeu, et en insinuant que pour la TF1 de feu le tandem Patrick Le Lay / Etienne Mougeotte, c’était plutôt un crime de lèse-majesté de proposer de la réflexion dans un jeu où on mettait autant en avant son côté superficiel...
Mais voilà, le fait est que sans énigmes ou avec quelque chose qui n’aurait pas nécessité de réflexion un minimum poussée, ce jeu aurait été une vraie coquille vide à mon sens. Il peut arriver qu’un jeu me happe en dépit de son manque de plus-value intellectuelle ou créative, mais ça reste très rare (tu es vraiment un cas à part, A prendre ou à laisser...), et ça n’aurait pas été le cas de La roue de la fortune, qui aurait suscité un désintérêt profond de ma part sans les énigmes. Clairement, c’est LA raison pour laquelle je regardais ce jeu, pour pouvoir réfléchir de mon côté.
Et à ce niveau-là, c’est une mécanique plutôt bien huilée, en dépit des quelques soucis relevés deux points plus tôt (mais qui relèvent majoritairement du choix de certaines énigmes et/ou de la mécanique de rotation des candidats). On prend du plaisir à chercher les énigmes de son côté, que ce soient les énigmes rapides de début de manche ou les énigmes qui suivent. Et avec un total de 10 énigmes par émission, on est plutôt satisfait.
Bien que j'apprécie ce jeu dans une certaine mesure, son ambiance garde cependant un côté un peu trop archétypal de la TF1 de l'époque pour que je puisse vraiment être pleinement pris dedans. Si le jeu avait eu la main moins lourde à ce niveau-là et avait prêté un peu plus d'attention à certains détails concernant les règles en contrepartie, j'aurais pris plus de plaisir à le regarder.
Publié le 10/12/2021
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